TP 13029
- Introduction
- la lutte contre le péril aviaire aux aéroports
- Démarche de l’étude
- Produits et techniques de lutte contre le péril aviaire
- Modification de l’habitat
- Dispositifs d’effarouchement auditifs
- Répulsifs visuels
- Répulsifs chimiques
- Méthodes d'exclusion
- Méthodes d’élimination
- Autres produits et techniques
- Sommaire et recommandations
- études recommandées à l’avenir
- Remerciements
- Bibliographie
Les produits et les techniques présentés dans la présente section n’ont pas été abordés dans le manuel de Transports Canada et n’entrent dans aucune des catégories qui précèdent.
On peut établir des aires de diversion comme moyen d’attirer et de retenir des oiseaux afin qu’ils n’aillent pas à un autre endroit où leur présence n’est pas souhaitable (Sugden 1976). L’attractif le plus efficace serait la nourriture, bien que l’eau donne aussi de bons résultats. La plupart des aires de diversion en milieu agricole sont établies près d’aires de repos; ainsi, on intercepte les oiseaux, habituellement de la sauvagine, qui autrement iraient se nourrir dans les champs voisins. Les cultures de diversion sont généralement la nourriture préférée des espèces visées. Le principal objectif consiste à tenter de concentrer les activités d’alimentation à l’intérieur de l’aire de diversion plutôt que de voir les oiseaux se disperser dans les champs avoisinants où ils causeraient des dégâts aux cultures. Le recours à des aires de diversion aux aéroports serait fondé sur les mêmes principes.
On a réussi à établir des aires de diversion qui satisfont à des besoins autres qu’aux besoins alimentaires. On a aménagé, pour les oiseaux de rivage, des aires de repos de hautes eaux qui ont effectivement attiré les échassiers auparavant présents sur les terrains d’aviation (Saul 1967; Caithness 1970). Les principaux groupes de candidats pour les aires de diversion sont la sauvagine, les carouges et les quiscales.
Il faut beaucoup de préparation pour attirer les oiseaux à une aire de diversion. Celle ci doit être suffisamment éloignée du terrain d’aviation et des trajectoires de vol pour qu’on puisse être certain de ne pas créer un nouveau problème en attirant d’avantage d’oiseaux, ce qui pourrait aggraver les risques de collisions avec des aéronefs. Idéalement, l’aire de diversion devrait intercepter les oiseaux bien avant qu’ils ne s’approchent de l’aéroport. Une fois les oiseaux sur place, des stocks suffisants d’attractifs, comme des aliments, doivent être maintenus. Les aires de diversion doivent en outre être à l’abri des autres éléments perturbants. étant donné que les aires de diversion devraient être éloignées des terrains d’aviation, le terrain retenu ne serait probablement ni détenu ni régi par les autorités aéroportuaires. Cela pourrait poser quelques difficultés.
Recommandation Il existe probablement peu d’aéroports au Canada où il serait justifié et possible d’aménager une aire de diversion. Néanmoins, on devrait étudier les aires de repos des oiseaux ainsi que les trajectoires qu’ils empruntent et l’on devrait envisager l’établissement d’aires de diversion.
Documents recensés Caithness 1970; Fitzwater 1978; Hooper et coll. 1987; Koski et Richardson 1976; Nomsen 1989; Saul 1967; Sugden 1976; Ummels 1983.
Deux dispositifs magnétiques mis au point par la Sho-Bond Corporation (Japon) sont actuellement offerts sur le marché comme répulsifs pour les oiseaux. Le « Birdmag » est constitué d’aimants sphériques (1,5 cm de diamètre) attachés à intervalles de 25 cm à un fil tendu sur les rebords où les oiseaux viennent se poser, dormir ou nicher. Le dispositif portant le nom de « Birdpeller » est constitué de quatre aimants hémisphériques attachés à une hélice à intervalles de 6 cm. Aux dires de leur fabricant, ces produits génèrent des champs magnétiques qui désorientent les oiseaux; ainsi, les oiseaux évitent les endroits où se trouvent ces champs magnétiques. De nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs utilisent les champs magnétiques naturels de la Terre comme outils de navigation lors de leurs migrations (Moore 1975; Southern 1974, 1978; Wiltschko et coll. 1981). On sait aussi que les anomalies dans le champ magnétique de la Terre, tout comme les champs magnétiques artificiels, peuvent désorienter les oiseaux (Alerstam 1990; Able 1994). Toutefois, on n’a pas effectué d’essai exhaustif pour vérifier si les champs magnétiques artificiels éloignaient effectivement les oiseaux.
Belant et coll. (1997) ont placé des aimants d’une intensité atteignant 118 gauss dans des pondoirs utilisés par des étourneaux sansonnets. Le champ magnétique n’a pas empêché les oiseaux d’utiliser les pondoirs. On devra procéder à d’autres essais avant de tirer des conclusions sur la capacité des champs magnétiques articifiels de repousser les oiseaux. À l’heure actuelle, il semble plus probable que les aimants désorientent les oiseaux, sans toutefois les repousser.
Recommandation - Non recommandé.
Documents recensés - Alerstam 1990; Able 1994; Belant et coll. 1997; Moore 1975; Southern 1974, 1978; Wiltschko et coll. 1981.
Micro-ondes
Description - Les micro-ondes sont des ondes électromagnétiques à haute énergie.
Fondement biologique - L’énergie électromagnétique associée aux micro ondes peut être source de stress, d’inconfort et d’un changement de comportement tant chez les oiseaux que chez les mammifères (les humains y compris). Si l’énergie est assez élevée, il peut y avoir hausse de température et des dommages matériels peuvent survenir. On suppose que les oiseaux évitent les endroits où ils seraient affectés par ces phénomèmes.
Résultats de recherches - Les humains et les autres mammifères peuvent déceler l’énergie des micro ondes à des densités moyennes inférieures à 1 mW/cm2 et à des densités de pointe inférieures à 100 mW/cm2 (King et coll. 1971; Frey et Messenger 1973). À des niveaux supérieurs, on constate des effets thermiques. Chez les oiseaux, des effets thermiques peuvent apparaître à aussi peu que 50 mW/cm2 (Byman et coll. 1985); on a noté que des effets thermiques pouvaient se produire chez les rats dès qu’on atteignait de 5 à 10 mW/cm2 (Stern et coll. 1979). Selon les résultats étudiés par King et coll. (1971), les micro ondes peuvent provoquer de nombreux effets physiologiques chez l’humain, et des niveaux d’intensité inférieurs à la « limite de sécurité » de 10 mW/cm2 acceptée en Amérique du Nord peuvent influencer l’activité nerveuse. Cette limite de sécurité pour l’humain a prêté à controverse, notamment à cause de résultats selon lesquels il peut se produire des effets marqués à des niveaux de beaucoup inférieurs à 10 mW/cm2 (Steneck et coll. 1980). Certains pays ont adopté des limites de sécurité beaucoup moins élevées (Assenheim et coll. 1979).
Les données recueillies sur les effets des micro ondes sur les oiseaux sont contradictoires; toutefois, il est clair que des niveaux d’intensité suffisamment élevés peuvent avoir des effets évidents. Tanner et ses collaborateurs (de 1965 à 1969) ont démontré que des champs intenses de micro ondes (d’une puissance moyenne de 10 à 50 mW/cm2) peuvent causer des dysfonctionnements musculaires et neurophysiologiques temporaires chez les poulets, les pigeons, les goélands et les mouettes ainsi que chez les perruches ondulées. Au chapitre des réactions, on compte une extension des pattes et des ailes, une démarche mal assurée, et des chutes. Les expériences menées par Tanner et coll. (1969) démontrant qu’on pouvait modifier les habitudes alimentaires de poulets Leghorn en captivité en irradiant un des deux contenants de nourriture à des rayonnements de 40 mW/cm2, se sont révélées particulièrement pertinentes. Les poulets choisissaient la source de nourriture non irradiée. Une fois le contenant irradié pendant 12 jours, il a fallu attendre quatre jours avant que les sujets reprennent leurs anciennes habitudes alimentaires. De plus, ils évitaient immédiatement la zone irradiée dès que l’irradiation recommençait. Ces niveaux d’irradiation étaient, toutefois, beaucoup plus élevés que les niveaux inoffensifs pour les humains.
Quelques études ont signalé que des radars avaient causé des changements de comportement chez les oiseaux en vol (Poor 1946; Drost 1949; Knorr 1954; Hild 1971; Wagner 1972). Toutefois, beaucoup d’autres chercheurs utilisant tant des radars similaires (Eastwood et Rider 1964; Gehring 1967; Houghton et Laird 1967; Bruderer 1971; Able 1974, et beaucoup d’autres) que des radars de poursuite à grande puissance (Williams et coll. 1972; Emlen 1974) n’ont pas remarqué de comportements étranges chez les oiseaux dont ils suivaient la progression, même à courte distance.
Short et coll. (1996) ont fourni une brève description d’une étude en cours de préparation en vue d’étudier la capacité, pour les oiseaux, de détecter des signaux radar modulés ainsi que la possibilité d’utiliser ces signaux radar modulés pour éloigner les oiseaux. Ce radar aurait une puissance inférieure au niveau présentant un danger pour les oiseaux et les humains.
évaluation - Selon les données recueillies, l’irradiation aux micro ondes ne repousse pas les oiseaux à moins qu’elle se fasse à une intensité suffisamment élevée pour poser un risque éventuel pour les humains et peut-être même pour les oiseaux eux mêmes. L’utilisation des micro ondes n’a pas été adoptée comme technique pratique ou sûre pour repousser les oiseaux (Hunt 1973; BSCE 1988).
Recommandation - Non recommandé.
Documents recensés - Able 1974; Assenheim et coll. 1979; Bruderer 1971; BSCE 1988; Burger 1983; Byman et coll. 1985; Drost 1949; Eastwood et Rider 1964; Emlen 1974; Frey et Messenger 1973; Gehring 1967; Hild 1971; Houghton et Laird 1967; Hunt 1973; King et coll. 1971; Knorr 1954; Koski et Richardson 1976; Poor 1946; Seubert 1965; Steneck et coll. 1980; Stern et coll. 1979; Tanner 1965, 1966; Tanner et coll. 1967, 1969; Wagner 1972; Williams et coll. 1972.
Description - Les lasers produisent des champs électromagnétiques à haute énergie.
Fondement biologique - L’énergie électromagnétique associée aux lasers peut être source de stress, d’inconfort et d’un changement de comportement tant chez les oiseaux que chez les mammifères (les humains y compris). Si l’énergie est assez élevée, il peut y avoir hausse de température et des dommages physiques peuvent survenir. On suppose que les oiseaux évitent les endroits où ils seraient affectés par ces phénomènes.
Résultats de recherches - On a suggéré que des lasers pourraient être utilisés comme technique pour repousser les oiseaux (Lustick 1972, 1973; Lawrence et coll. 1975). Bien que, selon les expériences de Lustick, les étourneaux, les canards colverts et les goélands argentés aient été perturbés par le faisceau d’un laser à impulsion ou continu, celui ci devait être dirigé sur des parties sensibles des oiseaux. Si on visait le plumage, les oiseaux ne réagissaient pas même si laser pouvait mettre le feu à leurs plumes.
Seubert (1965) a décrit des expériences dans le cadre desquelles des goélands et des mouettes en cage avaient été exposés à des lasers à impulsion. La lumière pulsée à faible puissance (1 ou 2 joules) causait certains soubresauts, mais aucun cri de détresse ou d’alerte. Des pulsations de lumière de 100 à 200 joules dirigées sur les oiseaux brûlaient des plumes et provoquaient des saignements dans les yeux des oiseaux. Toutefois, les goélands et les mouettes ne réagissaient pas plus à la lumière plus intense qu’à celle de 1 ou 2 joules. On a également essayé un laser continu (niveau d’intensité non indiqué), mais les oiseaux fixaient le faisceau de lumière rouge intense sans apparence d’inconfort.
Plus récemment, Mossler (1980) a procédé à des essais afin de savoir si un laser à l’héliumnéon permettrait de dissuader les goélands et les mouettes fréquentant une décharge de se nourrir d’aliments très attirants. Les oiseaux ont démontré certaines réactions comportementales au rayon laser, mais cela ne les a pas empêchés de se nourrir.
évaluation - Bien que les lasers puissent, dans certaines situations, permettre d’éloigner les oiseaux, les niveaux de puissance requis pour ce faire présenteraient un risque pour les humains. Par conséquent, les lasers ne constituent pas un moyen pratique pour éloigner les oiseaux des terrains d’aviation.
Recommandation - Non recommandé.
Documents recensés - Burger 1983; Frey et Messenger 1973; Koski et Richardson 1976; Lawrence et coll. 1975; Lustick 1972, 1973; Mossler 1980; Seubert 1965.