TP 13029
- Introduction
- la lutte contre le péril aviaire aux aéroports
- Démarche de l’étude
- Produits et techniques de lutte contre le péril aviaire
- Modification de l’habitat
- Dispositifs d’effarouchement auditifs
- Répulsifs visuels
- Répulsifs chimiques
- Méthodes d'exclusion
- Méthodes d’élimination
- Autres produits et techniques
- Sommaire et recommandations
- études recommandées à l’avenir
- Remerciements
- Bibliographie
À court terme, on peut généralement réussir à éliminer les oiseaux en les empoisonnant, en les piégeant ou en les abattant. Toutefois, pour lutter à long terme contre le péril aviaire il faut cerner les raisons pour lesquelles les oiseaux volent près des aéroports ou sont attirés sur le site. Il existe néanmoins des situations où il faut abattre des oiseaux pour éliminer une menace immédiate à la sécurité des aéronefs. Il peut être particulièrement utile d’abattre des oiseaux pour accroître l’efficacité de méthodes de lutte non létales comme l’utilisation de dispositifs pyrotechniques. Les méthodes létales, toutefois, auraient peu de chances d'entraîner une réduction à long terme du nombre d’animaux nuisibles. Elles pourraient provoquer une diminution des populations locales d’espèces communes à court terme, ou une réduction, dans le secteur immédiat, du nombre d’espèces rares ou peu communes et moins mobiles. Par exemple, il ne suffira pas d’abattre des goélands et des mouettes à un aéroport pour régler les problèmes majeurs liés à leur présence, à moins que l’opération d’abattage ne prenne des proportions sans précédent.
Voir dans le manuel de Transports Canada la description des poisons Perchoirs « Rid-A-Bird », Ornitrol (Avitrol), et strychnine utilisés pour la lutte contre le péril aviaire et le texte qui l’accompagne.
Description - Le piégeage est l’une des plus anciennes méthodes de contrôle aviaire (Shake 1968). Les oiseaux peuvent être capturés vivants à l’aide de filets japonais, de cages, de filets à projectiles entraîneurs (Hardman 1974; Draulans 1987; Beg 1990), ou de grands pièges dotés d’une entrée en forme d’entonnoir. Des pièges à poteau ont déjà été utilisés pour les installations d’élevage de poisson et de gibier (Randall 1975). Toutefois, il s’agit là de pièges non sélectifs. Ils ne servent en rien à sauver la vie des oiseaux et leur utilisation est interdite dans certains pays.
Fondement biologique - Une fois capturés, les oiseaux sont soit tués, soit relâchés assez loin de l’aéroport pour qu’ils aient peu de chances d’y retourner. On dispose d’attractifs, de leurres et de modèles de pièges pour une grande variété d’espèces.
Résultats de recherches - La mise en place réussie des pièges dépend de nombreux facteurs comme le nombre total d’oiseaux, la disponibilité de nourriture à l’extérieur du piège et le comportement des oiseaux (la prudence à l’égard des pièges, Nelson 1990b). Shake (1968) a constaté que les efforts visant à capturer des carouges à épaulettes près de champs de maïs se sont révélés inefficaces parce que la population d’oiseaux était élevée comparativement au nombre d’individus qui pouvaient être capturés. Toutefois, Mott (1978) a signalé que l’on avait capturé une population restreinte de hérons verts au moyen de filets japonais, à une pisciculture, puis qu’on avait relâché les oiseaux 40 km plus loin. Les oiseaux ne sont pas revenus. Le piégeage s’est révélé efficace pour le contrôle des pigeons sur des toits d’édifices et dans des parcs en milieu urbain (Truman 1961). Il arrive que l’on piège aux aéroports des oiseaux dangereux pour les aéronefs, comme les buses et les hiboux, puis qu’on les relâche dans des zones comportant un habitat approprié, loin de l’aéroport (Hughes 1967; Wernaart et McIlveen 1989). Il est important de relâcher les oiseaux assez loin et dans un habitat adéquat; autrement, beaucoup d’entre eux retourneront dans la région où ils ont été capturés. On capturera un plus grand nombre d’oiseaux si l’on déplace les pièges tous les deux jours. En milieu agricole, il est recommandé de placer les pièges dans le secteur visé avant l’arrivée des oiseaux.
évaluation - La capture et le déplacement des oiseaux peut nécessiter beaucoup de temps selon l’espèce et la situation. Il peut être coûteux de construire des pièges, particulièrement lorsqu’il en faut beaucoup. La mise en place et l’entretien des pièges complexes peuvent nécessiter beaucoup de main d’oeuvre et de temps. En général, le piégeage, que ce soit en vue de tuer ou de déplacer les oiseaux, est une solution à court terme à un problème immédiat.
Recommandation - Le piégeage peut être utile dans des circonstances spéciales, comme pour des rapaces. Il faut cependant noter que si l’on enlève des rapaces habitués aux activités d’un aéroport, il se peut que d’autres oiseaux complètement étrangers aux aéroports et aux aéronefs viennent les remplacer.
Documents recensés - Beg 1990; Clark 1976; Davidson 1968; Draulans 1987; Fitzwater 1978; Hardman 1974; Hussain 1990; Jarvis 1985; LGL Ltd. 1987; Lucid et Slack 1980; Mott 1978; Nelson 1970, 1990b; Randall 1975; Shake 1968; Truman 1961; Wernaart et McIlveen 1989.
Les goélands et les mouettes constituent un danger pour les aéronefs à de nombreux aéroports et près de ceux ci. L’utilisation d’armes à feu pour abattre les goélands et les mouettes aux aéroports offre une efficacité limitée à long terme. À court terme, certains individus sont éliminés et d’autres sont effarouchés; toutefois, ces derniers reviennent peu de temps après ou sont remplacés par d’autres oiseaux (Heighway 1970; Blokpoel 1976; Harrison 1986). Cependant, utilisée pour accroître l’efficacité d’autres techniques d’effarouchement comme les cris de détresse, les dispositifs pyrotechniques et les oiseaux artificiels, cette méthode se révèle un technique de contrôle utile (Cooke-Smith 1965; Mason 1980; Harrison 1986). La mise à mort d’oiseaux devrait être l’option retenue dans peu de cas seulement. Il faut habituellement se procurer un permis auprès du Service canadien de la faune. Dans le cadre de nombreux programmes de contrôle aviaire de terrains d’aviation et de décharges, il arrive que l’on abatte des goélands et des mouettes.
À l’aéroport international John F. Kennedy, on a abattu plus de 50 000 goélands et mouettes entre 1991 et 1997 afin de réduire le nombre de collisions avec des aéronefs. Il s’agit là d’un cas unique. En effet, une colonie de plusieurs milliers de mouettes atricilles s’était établie dans la baie Jamaica, à côté de l’aéroport. Les mouettes traversaient régulièrement le terrain d’aviation pour se rendre à leurs aires de nutrition. La meilleure solution aurait été de déplacer la colonie; toutefois, cela n’a pas été fait parce qu’elle se trouvait dans un parc national. Dans ce cas précis, en tirant sur les oiseaux avec des armes à feu, on a réussi à leur faire modifier leur trajectoire de vol de manière à ce qu’ils évitent le terrain d’aviation. Le nombre d’aéronefs ayant frappé des mouettes atricilles a diminué de 61 % en 1991, et de 76 à 89 % au cours de la période comprise entre 1992 et 1997, comparé à une moyenne de 136 collisions entre 1988 et 1990 (Dolbeer et Bucknall 1997). Toutefois, on ne permettrait jamais l’abattage d’un si grand nombre d’oiseaux en temps ordinaire.
Recommandation.- Il est recommandé de procéder à un abattage sélectif dans le cadre des programmes de lutte contre le péril aviaire aux aéroports.
Des canons ou des systèmes d’arrosage, utilisant de l’eau ou de l’eau additionnée d’agents mouillants (surfactants) sont parfois utilisés pour contrôler les oiseaux nuisibles (Harke 1968; Smith 1970; Lustick 1976; Glahn et coll. 1991). On a utilisé des jets d’eau comme méthode de contrôle létale pour empêcher les oiseaux de s’installer dans des zones urbaines et agricoles. On ajoute parfois des surfactants pour que l’eau pénètre à travers le plumage. Une fois le plumage mouillé, la température du corps de l’oiseau baisse, ce qui, par temps froid, peut provoquer sa mort. Selon Spear (1966), un système d’arrosage est utile pour empêcher les oiseaux de s’approcher de certains cours d’eau.
On a beaucoup utilisé le surfactant PA-14 pour éliminer les dortoirs de carouges, de quiscales et d’étourneaux entre 1974 et 1992. On a calculé que 38,2 millions d’oiseaux avaient été tués par l’application de PA-14 pendant cette période (Dolbeer et coll. 1997). Le PA-14 a permis de résoudre des problèmes locaux, mais Dolbeer et coll. (1997) n’ont découvert aucune indication (au moyen des données du North American Breeding Bird Survey) que les applications de PA-14 auraient provoqué un déclin des populations d’oiseaux nicheurs de ces espèces, dans la région.
Recommandation - L’utilisation de jets d’eau, avec ou sans surfactants, est recommandée comme méthode de contrôle létale ou comme moyen de chasser les oiseaux de dortoirs. Les jets d’eau pourraient aussi être utilisés pour éloigner à court terme des bandes d’oiseaux au repos; il serait, dans ces cas, toutefois plus facile d’utiliser des dispositifs pyrotechniques.