TP 13029
- Introduction
- la lutte contre le péril aviaire aux aéroports
- Démarche de l’étude
- Produits et techniques de lutte contre le péril aviaire
- Modification de l’habitat
- Dispositifs d’effarouchement auditifs
- Répulsifs visuels
- Répulsifs chimiques
- Méthodes d'exclusion
- Méthodes d’élimination
- Autres produits et techniques
- Sommaire et recommandations
- études recommandées à l’avenir
- Remerciements
- Bibliographie
- Considérations générales sur les obstacles physiques réels
- Lignes et câbles aériens
- Mousse
- Sphères Bird BallsMD
On a utilisé une gamme variée de produits et de dispositifs pour édifier des obstacles apparents ou véritables en vue d'empêcher les oiseaux de fréquenter certains secteurs. Si l'on peut effectivement tenir les oiseaux éloignés d’un secteur ou d'un endroit, l'efficacité de la technique est par le fait même démontrée. Les oiseaux n'y viendront pas tant que l’obstacle physique sera en place. Il existe d'autres techniques d'exclusion qui comportent un obstacle apparent, plutôt que réel. Toutefois, nous n'avons trouvé que peu de rapports de recherche traitant de l'efficacité des méthodes « virtuelles » d'exclusion. Les pages qui suivent présentent tout d'abord les considérations générales sur les obstacles physiques, puis les résultats d'études sur les méthodes d'exclusion comportant des « obstacles virtuels ».
Considérations générales sur les obstacles
physiques réels
Description - Parmi les obstacles physiques réels on retrouve les produits et les dispositifs destinés à (1) recouvrir ou entourer un secteur (filets et clôtures); et à (2) empêcher les oiseaux de se poser sur certaines surfaces, de s'y reposer ou d'y faire leur nid (Nixalite, Bird-B-Gone, Avi- Away, et fils minces tendus le long des rebords de fenêtres). Les filets d'exclusion d'oiseaux sont faits de polyéthylène, d'autres matières synthétiques ou de coton, et sont offerts dans une vaste gamme de maillages. Le Nixalite et le Bird-B-Gone sont des bandes de courtes broches de métal (Nixalite) ou de plastique (Bird-B-Gone) que l'on place là où se posent les oiseaux, comme sur des rebords de fenêtres ou sur des tuyaux. Avi-Away est constitué d'un câble électrique pouvant être placé le long des endroits utilisés comme perchoirs; l’oiseau qui s'y pose reçoit une faible décharge électrique. On peut aussi tendre des fils d’acier inoxydable le long des perchoirs pour empêcher les oiseaux de s'y poser. On trouvera une description plus détaillée de ces méthodes dans le manuel de Transports Canada intitulé Manuel des procédures sur la gestion de la faune (Transports Canada 1994).
Fondement biologique - Si l'on empêche les oiseaux d'avoir accès à un élément d'un aéroport qui les attire, comme une aire d'alimentation, de repos, de reproduction ou de nidification, cet élément deviendra moins attirant. Il y a fort à parier que les oiseaux quitteront le secteur immédiat et chercheront ailleurs les éléments qui les intéressent.
Résultats de recherches - On a parfois recours à des filets pour empêcher les oiseaux chanteurs de se nourrir de cultures à valeur élevée comme les cerises, les bleuets et les raisins (Grun 1978; Twedt 1980; Biber et Meylan 1984; Cocci 1986). Il arrive également que l'on utilise des filets pour garder les oiseaux éloignés d’installations aéroportuaires, d’immeubles et d’autres endroits (LGL Ltd. 1987; Skira et Wapstra 1990). Enfin, on a couramment recours à des filets pour éloigner les oiseaux piscivores des installations aquacoles sur terre et en mer (EIFAC 1988; Kevan 1992).
Des clôtures faites de broche à poulailler (ou de câble), de plastique (Vexar Fencing), de filets, et de fil électrique ont été utilisées pour tenir les oiseaux éloignés de piscicultures (Mott 1978; Meyer 1981; Ueckermann et coll. 1981). On a aussi utilisé des clôtures pour empêcher les pigeons de se poser sur les rebords d'édifices, et des clôtures électriques ont permis, dans certains cas, d'éloigner les oiseaux et les mammifères, là où des clôtures ordinaires s'étaient montrées inefficaces. (voir Koski et Richardson 1976).
évaluation - En raison des coûts élevés, il ne serait pas pratique d'utiliser ces produits d’exclusion dans les cas où l'on doit écarter les oiseaux de grandes superficies. Ces dispositifs seraient le plus utiles lorsque le risque est restreint ou pour dissuader les oiseaux de se poser sur des sites précis, comme des sites de nidification. D'autres dispositifs répulsifs, comme les dispositifs pyrotechniques, pourraient ajouter aux efforts de dissuasion comportant l'utilisation de filets (EIFAC 1988).
La construction de clôtures peut être un moyen efficace de repousser les oiseaux des terrains d'aviation si les oiseaux ne peuvent pas voler (à savoir, des adultes en période de mue ou de soins à la couvée, des oisillons, des oies et des canards) et si le secteur visé est plutôt restreint. Les clôtures et les filets pourraient être utiles pour empêcher les oiseaux aquatiques en période de mue ou les jeunes de s'approcher des pistes, ou, de concert avec le piégeage (voir ci dessous), pour enlever du secteur les oiseaux qui ne volent pas. En règle générale, les clôtures ne seraient pas pratiques dans nombre d’aéroports étant donné la longueur des clôtures qu'il faudrait ériger et parce que la plupart des oiseaux pourraient les franchir au vol.
Avantages
- On peut facilement se procurer ces produits.
- Les obstacles physiques réels, installés et entretenus de manière appropriée, éliminent de façon permanente la présence des oiseaux dans les aires traitées.
Inconvénients
- Aucune de ces techniques n'est pratique pour de grandes superficies.
Recommandation - Recommandé pour les problèmes particuliers à certains sites.
Documents recensés - Barlow et Bock 1984; Biber et Meylan 1984; Blokpoel et Tessier 1987; Cocci 1986; Devenport 1990; Dolbeer et coll. 1988; EIFAC 1988; Galbraith 1992; Glahn et coll. 1991; Grun 1978; Kevan 1992; Koski et Richardson 1976; Littauer 1990b; Lucid et Slack 1980; Meyer 1981; Moerbeek et coll. 1987; Mott 1978; NCC 1989; Salmon et Conte 1981; Salmon et coll. 1986; Skira et Wapstra 1990; Spear 1966; Twedt 1980; Ueckermann et coll. 1981; Whittington 1988.
Description - Une grille ou une série de lignes parallèles faites de câbles fins ou de monofilaments, tendus horizontalement au-dessus de l'aire où l'on souhaite éliminer la présence des oiseaux. Les lignes sont disposées à une distance d'environ 1,5 à 12 m les unes des autres, selon les espèces visées et les éléments à traiter. Aux aéroports, par exemple, on peut tendre des lignes au-dessus d'étangs et de mares. Il faut parfois également tendre des lignes ou des câbles sur les côtés de la zone à isoler.
Fondement biologique - On ne comprend pas bien pourquoi les lignes ou les câbles aériens ont un effet répulsif. Les fils ayant un faible espacement, un mètre ou moins, peuvent presque constituer une barrière. Toutefois, des câbles dont l'espacement est de beaucoup supérieur aux dimensions des oiseaux peuvent également avoir un effet répulsif. L'élément de surprise semble important; l’apparition soudaine d'un fil mince et difficile à discerner a pour effet de surprendre l'oiseau.
Résultats de recherches - Dès 1936, on recommandait l'utilisation de lignes et de câbles aériens comme méthode pour éloigner les oiseaux aquatiques des réservoirs et des étangs piscicoles (McAtee et Piper 1936). Au cours des vingt dernières années, on a eu recours à des câbles aériens largement espacés les uns des autres pour réduire le nombre de goélands et de mouettes à des décharges, réservoirs, bassins, aires de pique-nique et plages, tant aux états Unis qu’au Canada. La distance laissée entre les câbles a beaucoup varié, allant de moins de 1 m jusqu'à 25 m. Même les lignes très espacées comparativement à l'envergure des ailes des goélands et des mouettes semblent avoir un effet dissuasif. Ces derniers hésitent à voler entre les câbles. Dans quelques cas, on a systématiquement dénombré les goélands et les mouettes ainsi que d'autres espèces d'oiseaux présents, avec et sans câbles. Ces études ont démontré un effet dissuasif très prononcé chez les goélands et les mouettes (Blokpoel et Tessier 1984; Forsythe et Austin 1984; McLaren et coll. 1984); cette méthode éloignait même les goélands et les mouettes de leurs propres nids (Blokpoel et Tessier 1983; Belant et Ickes 1996). On a couvert de câbles des aires allant jusqu'à 220 acres pour repousser les goélands et les mouettes de décharges (Dolbeer et coll. 1988).
Parmi les autres types de sites où l'on a tendu des lignes et des câbles aériens, on trouve notamment des écloseries (Ostergaard 1981; Salmon et Conte 1981; Barlow et Bock 1984; Salmon et coll. 1986; Moerbeek et coll. 1987), des aéroports (Blokpoel et Tessier 1987), des cultures fruitières (Steinegger et coll. 1991; Knight 1988), et des mangeoires d’arrière cour (Agüero et coll. 1991; Kessler et coll. 1991). Le degré d'efficacité des lignes et des câbles aériens varie beaucoup selon les espèces et les circonstances. Toutefois, cette méthode a eu un effet de dissuasion sur de nombreux oiseaux aquatiques, notamment des goélands et des mouettes, des canards, des oies et des cormorans (Pochop et coll. 1990).
L'espacement entre les fils varie beaucoup selon les espèces visées, leur activité, ainsi que la structure ou la culture à protéger. Pour repousser les goélands et les mouettes d'une écloserie ou d'une colonie nicheuse, les fils doivent être rapprochés les uns des autres, tandis que pour une décharge, ils peuvent être espacés de 3 à 12 m (McLaren et coll. 1984; Pochop et coll. 1990).
évaluation - Les principaux inconvénients des lignes et des câbles résident dans leur coût et leur manque de mobilité. Cette méthode offre également plusieurs avantages :
- Le niveau d'efficacité des lignes aériennes ne dépend pas de l'habileté et de la motivation des personnes affectées à la tâche.
- Cette méthode ne nécessite pas une attention continuelle.
- Les goélands et les mouettes, au moins, ne semblent pas s'habituer aux lignes aériennes.
- Les goélands et les mouettes qui se rendent sous les fils sont extrêmement nerveux et, par conséquent, très vulnérables aux techniques actives d'effarouchement.
Bien que l'on ne puisse installer des lignes et des câbles aériens au-dessus de grandes superficies à un aéroport sans devoir engager des dépenses considérables, le recours à cette méthode offrirait une solution efficace et presque permanente dans les cas de problèmes localisés de péril aviaire.
Recommandation - Technique recommandée pour exclure les oiseaux d'aires ouvertes assez restreintes (jusqu'à quelques hectares).
Documents recensés - Agüero et coll. 1991; Amling 1980; Blokpoel et Tessier 1983, 1984, 1987; Forsythe et Austin 1984; Kessler et coll. 1991; Knight 1988; Koski et Richardson 1976; McAtee et Piper 1936; McLaren et coll. 1984; Ostergaard 1981; Pochop et coll. 1990; Steinegger et coll. 1991.
À certaines décharges contrôlées, on a utilisé de la mousse au lieu de terre comme matière de recouvrement quotidien. Bien qu'on ne dispose d'aucune donnée quantitative sur cette technique, on a remarqué que les goélands et les mouettes que l'on retrouvait en grand nombre à une décharge semblaient hésiter à marcher dans la mousse (fabriquée par la Rusmar Foam Technology) qu'on avait répandue sur le site (R. Harris, LGL Ltd., obs. non publiées). L'efficacité de la mousse dépendrait, en outre, des conditions météorologiques; par exemple, le produit serait moins efficace par temps pluvieux ou venteux. Les possibilités d'appliquer cette méthode aux aéroports semblent limitées. On pourrait peut-être y avoir recours pour couvrir de petites superficies qui, pour une raison ou une autre (source de nourriture, étang/mare), exercent un attrait particulier sur les oiseaux.
La sphère Bird BallsMD est un produit passablement nouveau et assez prometteur utilisé depuis 1993 dans l’ouest américain pour tenir les oiseaux éloignés d’étangs industriels. Pour ce faire, on recouvre la surface de l’étang de sphères de plastique (HDPE) d’un diamètre de 4 po. Les oiseaux pourraient probablement se poser sur l’étang et les sphères seraient repoussées; toutefois, celles ci soustraient la surface du plan d’eau à la vue des oiseaux. Ainsi, ces derniers n’associent pas l’aire en cause à un étang. Ces balles présentent des possibilités supérieures aux filets ou aux membranes flottantes parce qu’elles s’ajustent au niveau changeant de l’eau et à la charge de la neige, qu’elles contournent facilement les obstacles, qu’elles ne sont affectées que par les vents les plus forts, (>50 mi/h; Mike Taber, Wildlife Control Technology, Inc., comm. pers.), qu’elles sont très faciles à installer (vider des sacs de balles dans l’étang), et qu’elles nécessitent beaucoup moins d’entretien. Les sphères Bird BallsMD sont plus chères à l’achat que les lignes et les filets aériens. À l’heure actuelle, leur coût varie entre 0,85 et 3,00 $US le pied carré (10 sphères). La Wildlife Control Technology, Inc. en est le seul distributeur en Amérique du Nord.
Nous n’avons trouvé aucune étude objective, de source indépendante, sur l’efficacité des sphères Bird BallsMD. Toutefois, la technique semble simple et fondée sur des prémisses raisonnables.