TP 13029
- Introduction
- la lutte contre le péril aviaire aux aéroports
- Démarche de l’étude
- Produits et techniques de lutte contre le péril aviaire
- Modification de l’habitat
- Dispositifs d’effarouchement auditifs
- Répulsifs visuels
- Répulsifs chimiques
- Méthodes d'exclusion
- Méthodes d’élimination
- Autres produits et techniques
- Sommaire et recommandations
- études recommandées à l’avenir
- Remerciements
- Bibliographie
- Répulsifs tactiles
- Répulsifs comportementaux
- Bénomyl et Tersan
- Anthranilate de méthyle - ReJeX it
- Autres répulsifs gustatifs
Des agents d’aversion chimiques ont déjà été utilisés pour éloigner les oiseaux de certaines aires commerciales et résidentielles (Fitzwater 1988; Woronecki et coll. 1990), de certaines zones agricoles (Clark 1976; Conover 1984; Knittle et coll. 1988), d’aéroports (DeFusco et Nagy 1983; BSCE 1988) et, quoique moins fréquemment, de décharges contrôlées (Caldara 1970; White et Weintraub 1983; Woronecki et coll. 1989). Les oiseaux ne s’habituent pas en général aux répulsifs chimiques.
Description - La majorité des répulsifs tactiles sont des substances collantes qui ont pour effet de décourager les oiseaux de se poser à certains endroits comme sur des corniches d’immeubles, des antennes ainsi que des panneaux et des feux des pistes. Une pâte chimique peut être appliquée à l’aide d’un pistolet à calfeutrer, d’un couteau à mastiquer, d’une bombe aérosol ou d’un petit tube. On a également mis récemment à l’essai certains produits naturels à base de végétaux comme répulsifs tactiles (Clark 1997).
Fondement biologique - Les produits collants ne retiennent pas les oiseaux, ceux ci les évitent plutôt à cause de la sensation désagréable que provoquent ces produits. On connaît mal le fondement biologique de ce comportement. Certains composés végétaux mis à l’essai ont été la cause d’agitation et d’hyperactivité chez les oiseaux. Cette réaction pourrait être reliée à l’absorption des produits chimiques contenus dans les composés végétaux, par contact dermique avec les pattes des oiseaux.
Résultats de recherches - On n’a pu trouver aucune étude faisant état du niveau d’efficacité des répulsifs tactiles faits de produits collants. Clark (1997) a signalé que des étourneaux devenaient agités et hyperactifs après avoir eu les pattes immergées dans une solution à 5 % d’essence de cumin, de romarin et de thym. Les étourneaux évitaient les perchoirs traités avec du R-limonène, du S-limonène, b-limonène, ou du méthiocarbe. Selon ces résultats expérimentaux, il serait possible de mettre au point des répulsifs dermiques d’origine végétale non mortels.
On peut également avoir recours à des moyens mécaniques pour empêcher les oiseaux de se poser à des endroits précis. Par exemple, une série d’objets pointus, de clous, de fils de fer, etc. peuvent empêcher les oiseaux de se poser sur des lampadaires, des rebords de fenêtre ou des poteaux, notamment. Certains produits comme le « Nixalite » sont offerts sur le marché.
évaluation - Il est difficile de procéder à une évaluation rigoureuse de l’un ou l’autre des divers répulsifs tactiles collants, étant donné qu’il n’existe aucun rapport quantitatif sur leur efficacité. L’application des substances collantes est assez laborieuse et il faut que tous les perchoirs potentiels soient traités; toutefois, ces produits demeurent efficaces pendant un an ou plus, selon le climat. Ils sont inefficaces lorsque la température est inférieure à -9 °C environ. Si l’apparence importe, comme sur certaines surfaces d’immeubles, par exemple, les produits collants ne font pas l’affaire. Les produits naturels fabriqués à partir de végétaux semblent prometteurs, mais n’ont pas encore fait l’objet d’essais en situation réelle.
Recommandation - Les répulsifs chimiques et mécaniques peuvent être utilisés aux aéroports; toutefois, leur efficacité devrait être documentée.
Description - Les agents d’effarouchement et les répulsifs comme l’Avitrol (4-aminopyridine) et le méthiocarbe (méthylcarbamate de 3,5-Diméthyl-4-(méthylthio)phényle) sont des poisons qui, à doses sublétales, peuvent entraîner une désorientation et un comportement erratique. Il sont habituellement placés dans des appâts. On ne traite en règle générale qu’une partie de l’appât présenté (p. ex., 10 % des grains de maïs) avec le produit chimique de façon à ce qu’un petit nombre des oiseaux à effaroucher soient affectés. Une fois l’appât traité ingéré, on remarque des signes de détresse (DeFusco et Nagy 1983; White et Weintraub 1983; Brooks et Hussain 1990). Les cris de détresse des oiseaux affectés peuvent commencer au bout de 15 minutes et durer jusqu’à 30 minutes après l’ingestion. Les oiseaux affectés, en plus de lancer des cris de détresse, peuvent devenir désorientés et afficher un comportement erratique, souvent en s’agitant sur le sol. Fréquemment, un tel comportement alerte les autres oiseaux et ceux ci se sauvent à tir d’aile. Si la dose ingérée est trop forte, l’oiseau mourra. Les oiseaux qui ingèrent une surdose de l’agent répulsif sont atteints de tremblements et de convulsions avant de mourir, ce qui peut inciter les autres oiseaux à quitter le secteur.
Fondement biologique - Il existe un fondement biologique bien documenté sur l’efficacité de ces produits chimiques en doses appropriées. En réaction aux cris de détresse et au comportement agité des oiseaux affectés, les autres membres du groupe se disperseront.
Résultats de recherches - Ces agents ont surtout été utilisés sur des étourneaux, des carouges et des quiscales et d’autres passereaux. Toutefois, l’Avitrol s’est aussi montré utile pour éloigner des goélands et des mouettes (Caldara 1970; Wooten et coll. 1973; DeFusco et Nagy 1983; White et Weintraub 1983). L’armée de l’air des états Unis, au terme d’essais sur l’Avitrol à sept de ses bases aériennes, a constaté que ce produit était efficace contre les goélands et les mouettes, les étourneaux, les corneilles, les pigeons et les moineaux domestiques (Seaman 1970). On a également utilisé l’Avitrol avec succès contre des mouettes atricilles à une station aérienne des forces navales de Norfolk, en Virginie, à une aire de repos de corneilles à l’aéroport de Friendship, près de Baltimore au Maryland, puis contre des pigeons à un hangar de l’aéroport international de Montréal (Blokpoel 1976). Enfin, on l’a utilisé avec succès dans des décharges, contre des goélands et des mouettes (Sweeney and McLaren 1987).
L’Avitrol, un produit toxique, peut être difficile à administrer à des doses suffisantes pour être efficace sans toutefois tuer l’oiseau sur le coup. Le décès de l’animal peut être retardé, les oiseaux affectés pouvant alors s’envoler et aller mourir ailleurs, ce qui pourrait causer des problèmes de relations publiques.
L’évitement des appâts constitue un autre problème lié à l’utilisation continue de l’Avitrol comme technique de lutte contre le péril aviaire. Les goélands et les mouettes apprennent rapidement à discerner et à éviter les types d’aliments utilisés comme appâts (habituellement du pain) qui causent des effets désagréables chez leurs congénères. On peut toujours changer de type d’appât, mais leur nombre est quand même limité. En outre, un changement de type d’appât signifie que l’on doit calculer à nouveau la quantité de produit chimique à utiliser.
évaluation - Pour utiliser des agents d’aversion chimiques, il faut tout d’abord attirer les oiseaux dans un secteur, puis les nourrir avant et après l’installation des appâts. Cela peut créer des situations dangereuses aux aéroports. Par conséquent, une méthode plus directe d’effarouchement devrait avoir de meilleurs résultats.
Lorsque des groupes d’oiseaux, plus particulièrement d’oiseaux en train de se nourrir, ne constituent pas un risque immédiat pour la sécurité aérienne, le recours à un agent d’aversion chimique pourrait être indiqué. Il est particulièrement difficile de forcer des oiseaux qui sont en train de se nourrir à s’éloigner d’une source de nourriture abondante; les agents d’aversion chimiques peuvent alors s’avérer utiles pour rendre la source d’aliments moins attirante. Pour une efficacité optimale, il faudrait alors faire appel à d’autres méthodes d’effarouchement, de concert avec un agent d’aversion. Les appâts utilisés sont plus ou moins efficaces selon les conditions du milieu, le nombre d’oiseaux et le type d’appât préféré. On a déjà documenté des cas d’oiseaux qui avaient développé une aversion conditionnée pour certains agents. L’utilisation d’agents potentiellement dangereux comme l’Avitrol et le méthiocarbe nécessiterait beaucoup de prudence. Dans ces cas, il faut s’attendre à une certaine mortalité.
L’utilisation de ces répulsifs comportementaux ne permet pas de contrôler la direction qu’empruntent les oiseaux dans leur fuite; cela pourrait créer des problèmes aux aéroports.
Recommandation - Les répulsifs chimiques comportementaux comme l’Avitrol et le méthiocarbe sont recommandés à titre de composantes d’un programme de lutte contre le péril aviaire dans certains secteurs des aéroports où les oiseaux ne posent pas un risque direct pour les aéronefs. Il faut toutefois bien se rappeler que ces produits chimiques sont destinés à un usage précis et qu’ils doivent être appliqués avec attention. Il faut posséder un permis à cet égard, et l’agent doit être appliqué par un spécialiste de la lutte antiparasitaire.
Documents recensés - Blokpoel 1976; Brooks et Hussain 1990; BSCE 1988; Caithness 1968; Caldara 1970; Clark 1976; Conover 1984, 1985a, 1989; Crocker et Perry 1990; Cummings et coll. 1992; DeFusco et Nagy 1983; Devenport 1990; Fitzwater 1978, 1988; Green 1973; Knittle et coll. 1988; Rogers 1978; Seaman 1970; Skira et Wapstra 1990; Sweeney et McLaren 1987; Truman 1961; Wakeley et Mitchell 1981; White et Weintraub 1983; Wooten et coll. 1973; Woronecki et coll. 1989, 1990.
Description - Le bénomyl et le Tersan sont des fongicides commerciaux mis au point pour le traitement des infections fongiques du gazon. Ces produits chimiques (et d’autres) permettent également de réduire le nombre de vers de terre. On peut contrôler les populations de vers de terre par des vaporisations en bordure des pistes. Ainsi se trouvent réglés les problèmes associés à la présence d’oiseaux, particulièrement des goélands et des mouettes, qui fréquentent les terrains d’aviation pour s’y nourrir de vers de terre dans les zones d’herbe basse. Le bénomyl est peu toxique pour les oiseaux. Le contrôle des vers de terre n’étant pas un usage enregistré pour le bénomyl, l’obtention des permis requis a posé des difficultés récemment (Demarchi et Searing 1997). Il faudrait voir quelle sera la situation à l’avenir quant à cette restriction avant de planifier l’application de bénomyl ou de Tersan. Le terraclor est également un fongicide d’horticulture, fabriqué pour le traitement des graines et du sol au moment de la plantation, dont on s’est servi pour réduire la densité des populations de vers de terre (Demarchi et Searing 1997).
Fondement biologique - Le bénomyl, le Tersan, et le terraclor permettent de réduire les populations d’oiseaux sur les terrains d’aviation en provoquant une diminution du nombre de vers de terre, source d’alimentaiton pour les oiseaux. Il sont particulièrement adaptés à la lutte contre les goélands et les mouettes ainsi que contre les pluviers sur les terrains d’aviation pendant la saison chaude.
Résultats de recherches - L’application de bénomyl à l’aéroport international de Windsor a entraîné une diminution du nombre de vers de terre sur les accotements traités (Tomlin et Spencer 1976). De même, l’application de terraclor a permis de réduire considérablement les populations de vers de terre sur les parcelles de terre traitées à l’aéroport international de Vancouver (Demarchi et Searing 1997). On n’a examiné aucun document sur l’efficacité du Tersan.
Allan et Cordrey (1992) ont mené des essais sur deux lombricides sur un terrain d’aviation au R.-U. -un premier, contenant du gamma HCH et du thiophanate-méthyle, puis un autre, contenant du carbaryl. Les chercheurs ont toutefois recommandé que l’utilisation de ces produits chimiques se limite à des applications occasionnelles, de petite envergure, et que tous les oiseaux se nourrissant d’invertébrés morts ou mourants soient dispersés. On souhaite ainsi réduire l’ingestion de pesticides par les oiseaux et la charge de pesticides dans l’environnement.
évaluation - Ces produits de lutte contre les vers de terre semblent effectivement réduire les populations de vers de terre et, par conséquent, éliminer l’attrait que présente pour les oiseaux (surtout des goélands et des mouettes) l’herbe basse qui borde les pistes. L’utilisation de ces produits ne semble pas très répandue aux aéroports; peut être à cause de préoccupations pour l’environnement.
Recommandation - On recommande une utilisation occasionnelle du bénomyl et du Tersan, ainsi que d’autres produits mis à l’essai et approuvés dont l’effet réducteur sur les populations de vers de terre a été démontré, dans les cas ou la présence de vers de terre entraîne un péril aviaire majeur près des pistes. Cela ne serait nécessaire qu’à certains aéroports.
Documents recensés - Demarchi et Searing 1997; Larose 1996; Tomlin 1981; Tomlin et Spencer 1976.
Anthranilate de méthyle - ReJeX it
Description - ReJeX-iT est le nom commercial d’un agent d’aversion pour les oiseaux, fabriqué à partir d’un composé végétal naturel, l’anthranilate de méthyle. Le ReJeX-iT est utilisé comme agent d’aversion gustative non toxique parce que les oiseaux en détestent le goût. Le ReJeX-iT, offert sous forme liquide et en poudre, peut être appliqué par épandage, par vaporisation ou par pulvérisation. Il peut être mélangé à l’appât ou à l’eau. Ce produit a également été mis à l’essai sous forme de billes (Cummings et coll. 1998). L’anthranilate de méthyle pourrait être appliqué de manière plus générale que les produits chimiques qui l’on précédé, étant donné son plus faible niveau de toxicité. L’ortho-aminoacétophénone, un produit chimique non toxique semblable à l’anthranilate de méthyle, semble également offrir des chances d’éloigner ou d’effaroucher les oiseaux à de faibles concentrations (Mason et coll. 1991).
Fondement biologique - L’anthranilate de méthyle est un agent d’aversion gustative connu pour les oiseaux. Nombre d’oiseaux évitent de consommer le raisin Concord à cause du goût de l’anthranilate de méthyle qui s’y trouve naturellement. Bien que l’on sache déjà que le ReJeX-iT est un produit efficace du point de vue biologique, son efficacité comme agent d’aversion dépend dans une large mesure de sa formulation, de la concentration appliquée ainsi que des détails pratiques de son application.
Résultats de recherches - On a mené un certain nombre d’études sur des oiseaux captifs et en liberté. Ce sont notamment des études de laboratoire, ainsi que des études menées à des décharges contrôlées et à des aéroports, concernant les effets répulsifs du produit sur des oiseaux se nourrissant de fruits, de graines et de gazon, ainsi que sur des oiseaux fréquentant des eaux stagnantes. On a notamment étudié des bernaches du Canada, des goélands et des mouettes, des étourneaux ainsi que des pics. Selon les résultats de ces études, le ReJeX-iT peut être efficace pour repousser les oiseaux dans certaines situations, mais les formulations utilisées dans certaines études se sont révélées inefficaces.
Des canards colverts et des bernaches du Canada, lorsqu’on leur offrait du grain traité et du grain non traité, évitaient fortement tant l’anthranilate de diméthyle que l’antranilate de méthyle (Cummings et coll. 1992). Lorsqu’on leur offrait uniquement du grain traité, les canards et les bernaches réduisaient leur alimentation; toutefois, les canards colverts et, dans une moindre mesure, les bernaches du Canada, ont graduellement accru leur consommation pendant les 2 à 4 jours de l’expérience. Cummings et coll. (1992) ont supposé que les oiseaux s’accoutumaient au produit chimique; toutefois, ils ne leur ont pas offert une autre source d’aliments. Il se peut que les oiseaux aient consommé plus parce qu’ils avaient plus faim.
Les formulations d’anthranilate de méthyle mises à l’essai par Belant et coll. (1995) repoussaient les canards colverts gardés captifs dans des enclos d’essai ainsi que les goélands à bec cerclé et les goélands argentés en liberté loin des bassins d’eau, dans des essais en situation réelle. Toutefois, lors d’un autre essai, Belant et coll. (1996) ont constaté que les concentrations qu’ils utilisaient n’étaient pas efficaces pour éloigner les bernaches du Canada. De même, Cummings et coll. (1995) ont eux aussi constaté que la formulation particulière qu’ils avaient mise à l’essai ne réussissait à réduire qu’en partie l’activité des bernaches en captivité sur les parcelles de gazon traitées, mais laissait entrevoir la possibilité de résultats satisfaisants moyennant un raffinement de la formulation. Belant et coll. (1996) ont démontré qu’il n’y avait pas de phénomène d’évitement appris de la part des bernaches déjà exposées. Des problèmes associés à l’application de ReJeX-iT ont empêché tout essai efficace de la capacité de ce produit à éloigner les oiseaux des étangs situés aux aéroports (Dolbeer et coll. 1993). Les résultats, toutefois, étaient prometteurs; le nombre d’oiseaux recensés aux étangs traités était inférieur après le traitement à ce qu’il avait été avant.
Les essais effectués aux décharges ont eu des résultats positifs et négatifs. Vogt et coll. (1994) ont signalé une diminution du nombre de goélands et de mouettes à chacune des trois décharges au cours des périodes de traitement au ReJeX-iT. Il n’était cependant pas clair dans quelle mesure cette diminution était directement reliée à l’aversion gustative pour le ReJeX-iT. La pulvérisation du ReJeX-iT a aussi contribué à éloigner les goélands et les mouettes, et, à un site, des dispositifs pyrotechniques, des fils et des bannières ont été utilisés avec le ReJeX-iT. Dans un autre cas, une décharge de bonnes dimensions située non loin offrait aux goélands et aux mouettes une autre source d’aliments. Contrairement à ces constatations, le nombre de goélands et de mouettes n’a pas diminué pendant la période de traitement au ReJeX-iT à une grande décharge située près de Toronto (Davis et coll. 1995). Bien que les goélands et les mouettes refusaient les aliments vaporisés au ReJeX-iT, ils ne s’éloignaient pas de la décharge ou de la face active du site. Ils continuaient à fouiller pour trouver des aliments non vaporisés. Il est devenu évident qu’il n’était pas possible d’appliquer de manière efficace du ReJeX-iT à cette grande décharge simplement parce qu’il y avait trop d’activité dans la zone de déchargement. Il aurait été impossible de traiter continuellement au ReJeX-iT les déchets exposés sans interrompre la circulation des camions et des bulldozers.
L’effet répulsif du ReJeX-iT mêlé à la couche finale synthétique ConCover a été mis à l’essai sur des goélands à bec cerclé et des vachers à tête brune en captivité par Dolbeer et coll. (1993). Les deux espèces ont été repoussées par le mélange ConCover/ReJeX-iT; il a fallu utiliser une plus forte concentration de ReJeX-iT pour éloigner les goélands à bec cerclé.
évaluation - Le ReJeX-iT présente des possibilités pour le contrôle sélectif des oiseaux aux aéroports. Il s’agit là d’un produit naturel, peu toxique qui s’est déjà montré efficace dans certaines applications. Toutefois, il faudra donner suite à certaines préoccupations relativement aux formulations, aux concentrations, aux fréquences d’application ainsi qu’aux aspects pratiques liés à l’application du produit. Le coût pourrait également avoir une certaine importance; le traitement au ReJeX-iT peut s’avérer coûteux si la superficie à traiter est étendue.
Recommandation - Le ReJeX-iT est recommandé pour des essais sélectifs sur des terrains d’aviation. Il ne faudrait pas s’attendre à ce que le produit donne des résultats immédiats. Il pourrait être nécessaire d’expérimenter tout d’abord avec des formulations, des fréquences d’application, et des concentrations différentes, à petite échelle, avant d’appliquer le produit à grande échelle.
Documents recensés - Avery 1992; Belant et coll. 1995, 1996, 1997; Cummings et coll. 1992, 1995, 1998; Davis et coll. 1995; Dolbeer et coll. 1992, 1993; Mason et coll. 1991; Porter 1995; Sinclair et Campbell 1995; Vogt 1992; Vogt et coll. 1994.
On a mis à l'essai plusieurs autres agents de traitement des aliments afin d'en évaluer l'efficacité comme répulsifs pour les oiseaux. Le d-pulégone et le mangone, une forme de dpulégone, existent à l'état naturel dans certaines plantes. Il a été démontré que le d-pulégone éloigne les carouges et les quiscales, les étourneaux, les colins de Virginie, ainsi que les chiens domestiques des aliments (Mason et coll. 1989; Mason 1990; Mastrota et Mench 1994; Avery et coll. 1996; Mason et Primus 1996; et Wager-Page et Mason 1996 in Belant et coll. 1997b). Belant et coll. (1997b) ont mené des essais dans le but de comparer le caractère répulsif de ces produits chimiques sur des vachers à tête brune en captivité que l'on nourrissait de millet traité. Les chercheurs ont conclu que le mangone était moins efficace que le d-pulégone et qu'il n'aurait probablement aucune efficacité comme agent répulsif pour le traitement des graines. Ils estimaient, cependant, que le d-pulégone devrait faire l'objet d'essais supplémentaires.
Belant et coll. (1997c) ont estimé que l'utilisation de chaux dolomitique hydratée devrait faire l'objet d'essais supplémentaires comme répulsif gustatif, par suite des résultats obtenus aux essais qu'ils avaient effectués sur des vachers et des bernaches du Canada. À leur avis, la chaux pourrait représenter une solution de remplacement à faible coût à l'anthranilate de méthyle. Les résultats d'essais effectués sur de la chaux dolomitique, du charbon actif, du Nutra-lite (un composé à base de silice) et du sable de quartz blanc comme répulsifs gustatifs sur des vachers et des bernaches du Canada ont révélé que la chaux et le charbon étaient prometteurs (Belant et coll. 1997d).
évaluation - On ne sait pas encore quelles sont les chances d'applicabilité et d'efficacité de ces produits pour la lutte contre le péril aviaire. D’autres essais devront être effectués.
Recommandation - Non recommandé pour le moment.
Documents recensés - Belant et coll. 1997a, b, c, d.