Comment sauver une vie avec un drone – avec l’association civile de recherche et de sauvetage aériens

Transcription

Olivier :
Bonjour à tous. Merci de vous joindre à notre série de webinaires préenregistrés pour la journée de la sécurité des drones. La journée de sécurité des drones vise à promouvoir des pratiques sécuritaires en matière de drones et à explorer des façons branchés et novatrices dans lesquels des drones sont utilisés partout au Canada.

Mon nom est Olivier Bellehumeur-Genier et je suis un inspecteur de la sécurité de l'aviation civile avec le Groupe de travail sur des Systèmes d'aéronefs télépilotés de Transports Canada.

Transports Canada est le ministère du gouvernement fédéral responsable de la réglementation et de l’élaboration des politiques et programmes pour les transports, y compris ceux relatifs aux drones.

Je suis accompagné de Marco Laforest, Commandant la région de Montréal pour l’Association civile de recherche et de sauvetage aériens, une association bénévole pancanadienne qui se consacre à la promotion de la sécurité aérienne et à la prestation de service de soutien à la recherche aérienne dans le cadre du programme national de recherche et de sauvetage.

Merci beaucoup, Marco, de nous joindre ici pour l'entrevue. Nous sommes très contents de vous avoir ici en studio et j'ai bien hâte de faire cette entrevue avec vous.

Marco :
Avec plaisir, merci.

Olivier :
Alors, Marco, pouvez vous nous dire comment vous utilisez les drones dans les cas de vos activités.

Marco :
Actuellement, les drones c'est un nouvel outil de travail s'est ajouté. Ce qu'il faut savoir c'est qu'actuellement on fait de la recherche et sauvetage traditionnellement. On est joint avec les Forces armées canadiennes puis on utilise des avions. Donc, notre association fournit une force aérienne, dont des avions, pour survoler les espaces et des équipes au sol pour complémenter les recherches.  Les avions volent aujourd'hui à des bonnes vitesses et couvre de grandes surfaces. Par ailleurs, le drone devient complément dans le coffre d'outils intéressants quand on veut faire de la recherche de proximité dans des endroits où ce que les terrains sont plus accidentées ou plus difficile d'accès. Ça nous permet de couvrir une surface, programmer le drone qui puisse le faire, faire une recherche, un balayage complet avec des observateurs pour pouvoir couvrir des terrains à plus basse vitesse avec des caméras de haute définition et enregistrer des images. Donc, ça c'est un type d'utilisation pour faire de la recherche, soit de personnes ou d’objets qui font partie de la cible de recherche. Une autre façon c'est aussi pour documenter un lieu de découverte. Si on a un lieu qu'on a fait une découverte d'un incident, on veut documenter le lieu donc on peut prendre aussi une prise d'image et l'utiliser dans nos archives pour faire les analyses puis le post mortem de l'événement.

Olivier :
Parfait, et justement vous mentionnez que les régions commençaient à s'équiper avec des drones de plus en plus à travers le Canada. Est-ce que vous pouvez nous parler un peu des modèles de drones que vous utiliser de façon courante.

Marco :
Actuellement, le modèle qui a été choisi c'est le Mavic Air 2 Entreprise, équipé avec un système d'éclairage, beacon d'information et l’haut parleur. Donc, ce drone là, les capacités d’être très stable pour pouvoir fonctionner dans des conditions météo qui ressemble à l’ensemble de nos opérations : conditions de vent ou à limite le froid et aussi une capacité d'avoir une caméra thermique qui vient complémenter la qualité nos images ou la possibilité de recherche. Donc c'est une des raisons et quand même aussi une bonne portée en termes de distance et une fiabilité sur l’enregistrement vidéo et le signal de télécommande.

Olivier :
Et je voudrais savoir, d'après vous, quels sont les avantages d'utiliser les drones par rapport à d'autres technologies qui sont actuellement disponibles ?

Marco :
Pour nous, le drone, on utilise les avions comme principal outil de recherche. Nos avions sont rapides, peuvent porter plusieurs personnes, donc, des observateurs peuvent se déplacer sur une grande couverture. Par ailleurs, quand on contacte les équipes au sol nous exposons sont dans des véhicules, donc ces véhicules se déplacent près des lieux, mais ont des accès limités on sait que quand on fait des recherches de personnes ou d'objets, c'est sûr, c'est pas nécessairement sur la route. Donc, ça nous permet d'étendre notre capacité visuelle sur des zones qui sont sur les côtés des routes qui sont accessibles à des quand même grandes portées. On parle de trois ou quatre kilomètres de superficie dans lequel on peut aller observer à une vitesse beaucoup plus lente et avec une qualité visuelle excellente. C'est vraiment un outil intéressant et à un prix très raisonnable aujourd'hui.

Olivier :
On peut voir qu'il ya beaucoup d'avantages associés à cette technologie. Je voudrais savoir d'après vous ce sont quoi les plus grands défis que sont associés avec utiliser des drones ?

Marco :
Actuellement, les défis, c'est sûr que dans des conditions météo plus difficile il y a certaines limites qu’il faut respecter. Il faut attendre que les conditions soient propice à l’opération de drone et aujourd'hui une des difficultés c'est la réglementation sur aller en dehors de la portée visuelle. Comme j'expliquais, on est souvent sur les bords des routes. On va déployer des drones à l'intérieur des terres dans ces endroits là pour nous de déployer les observateurs devient un défi en soi pour s'assurer d'avoir un contact visuel en tout temps avec les appareils. Par ailleurs, on sait que des projets d'études actuellement qui vont probablement nous aider dans les régions éloignées c'est principalement notre terrain de jeu. Donc, pour pouvoir aller hors portée visuelle avec des drones qui ont la capacité d'être fiable dans ces régions là.

Olivier :
Alors, est-ce que vous pensez qu’il y a des préconceptions qui sont fausses par rapport à l’utilisation des drones ?

Marco :
Ce qu'on doit nous combattre, actuellement, c'est beaucoup la perception de l'introduction à la vie privée. Dans notre organisation, quand on fait soit des entraînements ou des missions, il faut s'assurer de bien informer les gens qui sont aux alentours de nos opérations pour les rassurer sur l'aspect qu’on n'observe pas les gens, on veut pas aller dans la vie privée. On est en opération sur soi une mission d'entraînement ou soit une mission réelle pour rassurer les gens que on n'est pas en train d'observer leur terrain. Ça c'est une conception que ces appareils là servent soit pour des activités illicites, c'est ce que les médias rapportent, ou soit pour de l'observation intrusif. Je pense que c'est une conception de gens qui sont moins connus. Ça c’est un élément qu'il faut qu'il faut faire attention. Puis on s'assure toujours d'être bien identifiés puis de travailler avec le plus d'informations possibles au public autour de nous.

Olivier :
Alors justement, je voudrais savoir c'est quoi les grandes leçons que vous avez tiré, votre organisation et vous, par rapport à la situation des drones ?

Marco :
Actuellement, on est encore en train de compléter le déploiement. Jusqu'à maintenant on est une organisation qui travaille avec les militaires, donc nos processus, nos façons de faire, se ressemble. On travaille avec beaucoup de procédures, de méthodologie et de structure. Moi, je pense que ça demeure important de continuer dans ce contexte là avec c’est appareil là. On le considère comme un avion, dans le fond, avec les mêmes types de pré-inspection, d’inspection et de fonctionnement. Je pense que c'est important de travailler dans ce contexte. Par contre, de respecter aussi ses limites. Une des éléments quand on commence à travailler avec ces appareils là c’est de voir les capacités de la machine et de voir la grosseur que cette machine là peut avoir. Elle peut disparaître facilement de son champ de vision. Donc, ça c'est la première surprise car on s'éloigne un peu, on voit que c'est vraiment petit point. En plus, si on choisi des couleurs grises et que c'est moins intéressant parce que ça c'est des choses qu'on veut corriger, aussi, mettre des couleurs qui sont conformes à un aspect visuel plus intéressant. Ce qu’on est en train de faire aussi, au niveau de l'organisation, actuellement on a des rôles bien précis avec un système de formation. On s'assure que, par exemple, nos pilotes soient qualifiés, nos observateurs en vol soient qualifiés, qu'on a des navigateurs qui sont qualifiés et puis une réflexion même à l'effet de créer un rôle de pilote de drone avec des qualifications qui seront au minimum la licence avancée obtenue de Transports Canada et toute une série de procédures et de formation par rapport à un autre type d'opération. 

Olivier :
Comment prévoyez-vous que l’utilisation des drones évoluera au cours des prochaines années pour votre organisation ?

Marco :
Je pense que c'est une technologie qui est pleinement émergente, donc si on regarde les capacités qui ont été acquises au cours des cinq dernières années on est vraiment déjà impressionné et on n’est qu’au début de quelque chose. Actuellement, on a deux aspects. On travailel avec un logiciel qui s’appelle Loc8, en anglais Locate, qui nous permet de détecter aujourd’hui, on va prendre, par exemple, un individu. On vous recherches, vous êtes disparu. On va prendre la couleur de votre habit, le programmer dans le logiciel, prendre le drone, prendre des images, puis les charger dans le logiciel qui va nous identifier les photos pour lesquelles cette couleur-là qui est présente. Ça peut aller jusqu'à la grosseur d'une balle de tennis. Donc, ça c'est déjà vraiment impressionnant, On travaille ce genre de logiciel là aujourd'hui. On travaille en parallèle aussi avec la compagnie Kongsberg sur un projet de recherche qui est le développement, dans le fond, d'un poste de pilotage pour la conduite de drone hors portée visuelle. Moi, je pense qu'un des éléments les plus émergents va être celui-là dans nos opérations de pouvoir couvrir une plus grande portée de territoire avec une plus grande autonomie. Je pense qu'aujourd'hui un des freins, souvent l'autonomie, on va parler des autonomies de 30 minutes avec une batterie, le changement de batterie. Donc, cette autonomie va naturellement évoluer avec le temps, et aussi la capacité de couvrir le plus grand territoire avec des vitesses qui vont nous permettre d'atteindre les objectifs de façon beaucoup plus rapide de ce qu’on entrevoit.

Olivier :
Ça veut dire quoi ‘la sécurité des drones’ ? Est-ce que vous me donner un petit exemple de qu'est ce que ça signifie pour vous ?

Marco :
La sécurité c'est de s'assurer que l'appareil vole dans des conditions normales pour lequel il est conçus. Donc, on parlait de température, de vent. On va regarder aussi les distances des passants. Donc, s'assurer que les passants sont soit une distance suffisante en fonction du type d'opération. Actuellement, tous les opérateurs ont une sens avancé, donc, on va les chercher le 5 mètres de distance minimum avec les passants. Par ailleurs, une fois que ça c’est réalisé, l'équipage est déjà formé, donc i y a beaucoup de missions d'entraînement des équipages de drones qui sont réalisés pour les habitués aux opérations. Donc, une fois qu'ils sont bien formés, ils sont accrédités pour l'utiliser sur le terrain. Donc, ils sont capables de s'assurer d'un distance des passants, s'assurer de la sécurité de l'appareil, de pouvoir aussi, d'avoir des procédures préétablies en cas de ‘fly away’, dans le fond, de perte de contrôle du drone sur la radiocommande de distance, des procédures d'urgence. Aussi, en cas de situation plus grave ce qu'on peut faire atterrir leur drone à des endroits précis, ou tout simplement arrêté les moteurs puis les laisser aller. Ce qui est rassurant, la plupart de nos missions vont être en région inhospitalière. En fait, on travaille, on fera pas de la recherche recherche au dessus d’une ville ou dessus d’une grande ville ou d’une petite ville. On va faire des recherches dans des zones boisées, montagneuses ou très accidenté, ce qui amène l'aspect sécurité pour les passants très bas niveau. Par ailleurs, il reste la sécurité de l'appareil en tant que tel, mais je pense que quand on fait une recherche puis on veut sauver une vie, le prix de l'appareil perd son sens.

Olivier :
Maintenant, sur une autre note, je voudrais savoir, est-ce que vous avez des programmes ou des initiatives que vous avez lancés pour informer / sensibiliser le public par rapport à vos opérations ?

Marco :
Actuellement, au tout début de nos opérations on le fait localement quand qu'on fait des opérations. Par exemple, une mission qui était réalisé il y a deux semaines on a été informé un terrain de golf qui était à côté. On a informé les services de police qu'on est en opération pour qu'ils soient surpris de ce qu'on fait à ces endroits là. Par ailleurs, on a notre mission de garder informer la communauté des pilotes et la communauté aérienne du Canada. Mais, parce qu'on commence à faire parler des programmes qu’on fait, on continue à promouvoir l'utilisation de la sécurité, soit des équipements aériens. Mais maintenant, pour nous, la sécurité des drones demeure un élément supplémentaire qu’on veut ajouter à nos opérations.

Olivier :
Super. Sinon, je sais que votre organisation a participer à l'émission Animal Planet de Discovery Channel, où le drone Heron était un petit peu mis de l'avant plan.

Marco :
Effectivement, on parle de drones, on parle de drones récents, de technologie d'aujourd'hui. Mais c'est pas d'hier que Casara s'intéresse à cette technologie-là comme capacité. En 2008, on a une équipe de travail qui ont travaillé le drone Heron pour faire une démonstration de recherche et sauvetage. Il y avait un avion en vol et un drone. Pour ceux qui connaissent pas les drones, Heron c'est vraiment avion autonome, c'est plus que ce qu'on voit comme des petits drones d'aujourd'hui. Donc, on fait décoller l'avion et on fait la recherche et sauvetage en combinaison, donc, on travaille en communication avec l’aérien et on a bien réussi à démontrer que cette technologie avait une valeur. Par rapport à l'implantation de cette valeur dans nos opérations, par contre, les coûts à ce moment là étaient beaucoup plus élevés que notre capacité d'intégrer ce technologie-là, mais ça nous donnait déjà nos premiers pas, notre première réflexion. C'est une réflexion qui n’a pas cessé jusqu’à aujourd'hui, puis qu’il va continuer dans les années futures.

Olivier :
La prévention est un principe central dans les opérations de recherche et de sauvetage de Casara. Est-ce que vous pouvez me parler un peu de qu'est-ce que ça signifie pour les opérations de drones de votre organisme ?

Marco :
Actuellement, compte-tenu que c'est une nouvelle technologie, on s'assure de base que chacun rencontre les exigences de Transports Canada. Donc chaque pilote qui sont utilisés dans Casara utilise la license avancée. Donc, peut pas opérer dans nos opérations tant que la license avancée n'est pas acquise. Ça c’'est un premier point important. Le deuxième point, on établit des gens, des coachs, dans chacune des régions pour accompagner le développement de cette capacité là. Donc, actuellement, il y a une équipe de travail pancanadienne qui se rencontre à chaque mois - virtuel, naturellement - pour déterminer toutes les procédures d'opération. Donc, un guide de procédures d'opération qui est en cours, parce que là on a reçu des nouveaux appareils, on a produit les ‘check list’, les méthodes de travail pour chacun. Une fois que ça c'est fait, aussi, sur les procédures de mission, donc, on est un organisation de procédure, donc c'est ce qu'on a mis en place et on s'assure de l'acquisition de la compétence des gens qui se développe dans le domaine. Actuellement, au Québec j'ai accompagné des gens de Chibougamau dans leur formation, donc je leur ai accompagné dans les orientations de formation acquises. Ils sont en processus - meilleur exemple - et ont réussi l'examen de théorie de pilote avancé et puis là ils sont en attente. On devrait les accompagner dans l'entraînement avec un drone avant de passer les licences avec un examinateur en vol. Par la suite, les accompagner dans l'utilisation des méthodes de travail sur les opérations de Casara.

Olivier :
Alors, c’est tout pour notre entrevue avec l'Association civile de recherche et de sauvetage aériens. Nous espérons que vous avez trouvé ce webinaire intéressant.

Les autres webinaires de notre série de webinaires préenregistrés sur la sécurité des drones vous fourniront un survol de la réglementation pour la sécurité des drones et exploreront les autres façons originales et innovantes dans des drones sont utilisés au Canada. N'oubliez pas de les suivre également.

Si vous avez des questions sur les opérations sécuritaires des drones ou des commentaires sur nos webinaires, suivez la conversation de Transports Canada sur Twitter, qui aura lieu le 13 novembre à 13h. Un groupe d'experts en drones sera disponible pour répondre en direct à toutes les questions intéressantes que vous pourriez avoir.

La sécurité des drones est la responsabilité de chacun. Pour célébrer la journée de sensibilisation à la sécurité des drones, dites-nous ce que la sécurité des drones signifie pour vous. Partagez une photo, un message ou un récit sur vos plateformes de médias sociaux avec le mot-clic ‘journée de la sécurité des drones’ et consulter les pages Twitter, Facebook et Instagram de Transports Canada pour voir ce que la sécurité des drones signifie pour vous et les autres canadiens.

Alors, un grand merci pour être venu en studio.

Marco :
Grand plaisir.

Olivier :
Ce fut vraiment intéressant d'apprendre toutes les opérations et tout qu'est ce qui se passe dans votre domaine et j’ai bien hâte de suivre les développements dans le futur.

Marco:
Merci.