le 16 avril 2020
En réponse aux défis que pose le nouveau coronavirus (la COVID‑19), surtout en ce qui a trait à la distanciation sociale, aux mesures d’isolement et aux restrictions concernant les voyages, les exploitants aériens canadiens ont consulté Transports Canada, Aviation civile (TCAC) en vue d’explorer les options de prestation de la formation au sol autres que la formation en salle de classe traditionnelle. Ce communiqué fournit une orientation générale à cet égard, afin de dissiper tout malentendu éventuel au sujet des modes acceptables de prestation de la formation.
La Norme de formation incluse dans les Normes de service aérien commercial (NSAC) a été écrite à une époque où la formation était principalement offerte dans une salle de classe traditionnelle. Cependant, la nouvelle technologie numérique appuie maintenant l’apprentissage à distance, en permettant d’offrir de la formation et de transmettre des connaissances à l’aide d’outils virtuels et informatiques. L’apprentissage à distance permet de réaliser d’importants gains d’efficience et offre, dans de nombreux cas, une expérience d’apprentissage égale ou supérieure. De nombreux exploitants aériens canadiens utilisent, à divers degrés, l’apprentissage à distance pour offrir la formation au sol.
Donc, force est d’admettre qu’il est grand temps de réviser les NSAC afin d’y inclure l’apprentissage à distance. Cette révision sera effectuée dans le cadre de l’initiative de modernisation de la formation et de la vérification annoncée récemment. D’ici là, les directives ci‑après sont offertes pour aider à structurer et à promouvoir la normalisation de la prestation de la formation au moyen de l’apprentissage à distance. Il est entendu qu’une plus grande souplesse dans la prestation de l’apprentissage à distance peut être nécessaire pendant que nous gérons collectivement les perturbations associées à la COVID-19.
Les principes directeurs de la prestation de l’apprentissage à distance sont les suivants :
- pour la plupart des sujets de formation, les NSAC n’exigent pas que la formation au sol ou les cours théoriques soient suivis en salle de classe ou en personne;
- l’apprentissage à distance est une solution de rechange acceptable à la formation en salle de classe traditionnelle, si elle convient, si l’expérience d’apprentissage et l’efficacité sont égales ou supérieures;
- généralement, les modes d’apprentissage à distance couramment utilisés comprennent l’apprentissage en ligne, l’étude à domicile, la formation autonome, la salle de classe virtuelle, la formation à distance, la formation assistée par ordinateur et la formation sur le Web;
- les exploitants aériens qui intègrent l’apprentissage à distance à leur programme de formation doivent démontrer à TCAC que la méthode de formation utilisée est structurée, surveillée et efficace, conformément à une analyse fondée sur le rendement. Cette exigence cadre avec les NSAC, selon lesquelles le programme de formation d’une compagnie doit être approuvé par TCAC; le processus d’approbation comprend l’examen du matériel didactique et des installations de formation;
- la pertinence et l’efficacité de l’apprentissage à distance doivent être mesurés par rapport aux mesures de rendement, par exemple en évaluant le nombre d’heures moyen de formation au sol alloué aux différents sujets par les étudiants, les taux moyens de succès‑échec des examens, les notes moyennes obtenues, la rétroaction des étudiants et les taux moyens de succès‑échec des vérifications en vol et autres évaluations pratiques;
- au minimum, l’apprentissage à distance doit offrir à l’étudiant : un accès raisonnable à un formateur s’il a besoin de précisions ou d’aide; la confirmation du rendement; la correction des réponses incorrectes; une surveillance opportune des résultats qui déclenchent un suivi de la part du formateur, au besoin.
L’information fournie ci‑dessus ne s’applique pas à la prestation de la formation « pratique » au sol, comme les éléments pratiques de la formation sur les procédures d’urgence, qui requièrent une participation en personne et la manipulation physique d’appareils ou d’équipement. Nous reconnaissons que dans certains cas, les défis actuels liés à la COVID‑19 limitent ou empêchent la prestation de la formation pratique. Cette situation sera surveillée de près et pourrait justifier d’envisager une solution de rechange pour assurer la conformité de certains aspects de la formation pratique.
Finalement, l’industrie demande des précisions quant aux modes acceptables de prestation de la formation en gestion des ressources de l’équipage (GRE), notamment en ce qui concerne l’établissement d’une formation en salle de classe. L’article 6.6 de la circulaire d’information 700‑042 indique les divers modes de prestation de la formation en GRE autorisés, y compris les options d’apprentissage à distance. Une formation en classe peut être suivie dans une vraie salle de classe ou à l’aide d’outils virtuels ou audio; cela dit, les exploitants doivent veiller à ce que les objectifs d’apprentissage soient atteints, quel que soit le mode de prestation.
Un exploitant aérien doit mettre à profit les différentes méthodes de prestation de formation au sol d’une manière qui cadre avec l’ampleur et la portée de ses activités ainsi qu’avec les contraintes opérationnelles et logistiques. Le résultat final pourrait s’approcher d’un programme dans le cadre duquel l’apprentissage de certains modules serait effectué par la formation autonome, tandis que d’autres modules pourraient faire l’objet d’une formation en classe, dans une vraie salle de classe ou dans une salle de classe virtuelle ou audio. Il incombe à l’exploitant aérien de démontrer à TCAC que sa méthode de formation au sol est efficace et qu’elle respecte la norme des NSAC.
En résumé, la technologie moderne offre de nombreux moyens pour fournir de la formation efficacement. Les bouleversements et les contraintes sans précédent que nous vivons actuellement nécessiteront que nous nous montrions créatifs dans la façon de fournir la formation, sans en diminuer la qualité ni l’efficacité.
Sincères salutations,
Robert Sincennes
Directeur des normes
Aviation civile