Entraînement en vol

  1. L'exercice de pilotage est le point culminant de toute la formation et de la préparation au sol. Afin d'obtenir l'efficacité maximale, le vol doit s'effectuer immédiatement après l'exposé pré-vol, et, pour éviter toute confusion, il doit s'effectuer exactement de la façon précisée dans l'exposé. Les notions qui vont suivre constituent un guide sur la façon de conduire un vol d'entraînement. Il peut être nécessaire d'y apporter quelques variations afin de s'ajuster à l'élève qui en a besoin.

CONTRôLE DE L'APPAREIL

2. Il ne doit jamais y avoir le moindre doute sur la personne qui a le contrôle de l'appareil. La procédure de transfert des commandes en vol est la suivante :

a. Lorsque vous voulez, en tant que commandant de bord, passer les commandes de vol à votre élève, dites clairement « Vous avez les commandes ». Apprenez-lui à ne prendre les commandes que lorsqu'il est prêt et qu'il peut répondre « J'ai les commandes ». Tant que vous n'avez pas entendu cette réponse, vous ne lâchez pas les commandes;

b. Lorsque vous voulez prendre les commandes de vol, avant de le faire, dites « Je prends les commandes » en vous assurant que votre élève répond « Vous avez les commandes », au moment où il les relâche;

c. Comme instructeur et commandant de bord, c'est vous qui avez le pouvoir final de décision. Votre demande de passer ou de prendre les commandes ne doit pas être discutés, mais exécutée aussi rapidement que possible par votre élève; et

d. Lorsque votre élève a les commandes de vol, vous ne devez pas les manipuler. Votre élève pourrait croire que vous prenez les commandes, ce qui pourrait conduire à une situation dangereuse. De plus, vous risquez de le priver de la sensation d'accomplir la manoeuvre seul. Cette règle est particulièrement difficile à suivre pendant les manoeuvres critiques, comme les autorotations suivi par un atterrissage, quand l'instructeur ne dispose que de peu de temps pour corriger les erreurs. Cette procédure doit être suivie à tout moment.

ENTRaîNEMENT EN VOL

3. Pour la plupart des nouveaux exercices, vous devez d'abord réviser les principaux points de la manoeuvre, puis donner une démonstration parfaite. La révision doit être courte et comprendre des notions comme les vitesses, le réglage de puissance, l'altitude, etc. Généralement, ce sont des informations que vous pouvez obtenir de votre élève. Votre démonstration doit être une manoeuvre complète, établissant ainsi la norme que vous désirez voir atteinte finalement par votre élève.

4. Quand il s'agit d'une manoeuvre compliqué, après avoir fait une démonstration parfaite, démontrez un élément réduit de la manoeuvre en donnant une brève explication avant, après ou pendant la démonstration. Faites exécuter cet élement de manoeuvre par votre élève en surveillant de très près l'apparition de toute erreur importante. Si vous observez une erreur importante, reprenez immédiatement les commandes de vol et expliquez à votre élève l'erreur qu'il a commise, puis faites-lui aussitôt que possible une démonstration de ce qu'il doit faire pour corriger cette erreur. Avant de passer à la partie suivante de l'exercice, faites-le pratiquer sur cet élément de la manoeuvre. Continuez le processus de démonstration, explication et pratique, en surveillant de très près chaque étape ou élément, jusqu'à ce que votre élève ait exécuté la totalité de la manoeuvre. À ce moment, laissez-le continuer de pratiquer, en diminuant progressivement de le guider et de l'aider.

5. Lorsque votre élève aura commencé à gagner de la compétence, vous pouvez corriger ses erreurs moins importantes de la même manière. N'oubliez pas cependant qu'il faut du temps pour apprendre à piloter, et que vous devez commencer par vous concentrer sur les points les plus importants. Vous ne vous attaquerez aux erreurs mineures que lorsque votre élève aura bien corrigé ses faiblesses majeures. Et n'oubliez pas de le féliciter quand il aura bien réussi.

6. Si possible, finissez l'exercice en vol par une démonstration parfaite de la manoeuvre à apprendre pour la leçon suivante. De cette façon, vous aiderez votre élève à mieux comprendre la leçon qu'il aura à apprendre chez lui à propos de l'exercice suivant, et vous lui donnerez également une idée d'ensemble positive de ce qui se passera pendant le vol suivant. Bien entendu, vous ne ferez pas de démonstrations d'une nouvelle manoeuvre si la leçon qui suit est une révision ou une répétition d'une leçon précédente.

ANALYSE DES FAUTES

7. Quand vous discutez des erreurs de votre élève, prenez toujours les commandes, de façon qu'il puisse consacrer toute son attention à l'enseignement. Dans certains cas, vous pourrez demander à l'élève d'analyser les erreurs d'une séquence particulière; cela se produira généralement pendant les stades plus avancés de la formation. Dans les premiers stades, ne critiquez pas trop sévèrement les erreurs mineures. Pour commencer, corrigez les erreurs majeures, puis à mesure que vous noterez une amélioration, corrigez les faiblesses mineures. Si un élève vous indique qu'il a eu des difficultés pendant un vol en solo, il est possible d'analyser ses difficultés à partir de la description des manoeuvres de l'élève et de la réponse de l'appareil. La bonne technique pourra alors être révisée et pratiquée au cours du prochain vol. Il peut arriver, cependant, que les élèves ne soient pas capables d'identifier ni de décrire une difficulté avec suffisamment de clarté pour que vous puissiez faire une bonne analyse. Il vous faudra alors répéter l'exercice au cours d'un prochain vol en double commande, pendant lequel vous analyserez le travail de votre élève de façon à corriger ses faiblesses.

PLANIFICATION DE L'ENTRaîNEMENT EN VOL

8. Pour utiliser au mieux le temps dont vous disposerez, préparez votre vol de façon à éviter les retards entre les exercices. Les limitations de carburant, les zones de restrictions et les conditions météorologiques doivent toutes être prises en considération. Votre vol doit être planifié pour que les exercices se succèdent de façon logique et directe, avec un minimum de temps perdu à gagner ou à perdre de l'altitude, ou à voyager d'une zone d'entraînement à une autre.

9. Le temps passé à se rendre dans la zone d'entraînement et à en revenir peut être utilisé efficacement. Entre autres, voici quelques solutions que nous vous proposons :

a. changement de vitesse;

b. vérification de vitesse sol;

c. vol de navigation à basse altitude;

d. introduction au VOR ou à l'ADF;

e. discussion des procédures pour rejoindre le circuit en cas de changement de direction du vent;

f. procédures d'urgence;

g. guidage radiogoniométrique (DF);

h. lecture de carte;

i. heure d'arrivée prévue (ETA);

j. application de procédures empiriques; et

k. déroutement (navigation).