Questions orales

GéNéRALITéS

  1. Quand vous présentez une leçon, vous disposez d'un grand nombre de techniques et d'aides pédagogiques. L'un des moyens dont vous pouvez vous servir pour stimuler le processus d'apprentissage en appliquant de façon convenable les sept facteurs d'apprentissage, est l'interrogation orale.
  2. L'art de bien poser des questions est difficile, et c'est pourtant un point qui est souvent négligé pendant l'instruction. Pour poser de bonnes questions orales, il faut être capable de penser rapidement et sans difficulté afin de faire face à une classe ou à un élève en particulier, tout en s'adaptant rapidement à chaque évolution de la pensée et en formulant ses questions en termes clairs et simples. Vous devez toujours faire attention à la technique à suivre quand vous donnez suite aux questions et réponses des élèves.

BUTS DES QUESTIONS ORALES

3.

a. Pour commencer, les questions orales servent à STIMULER L'ACTIVITé MENTALE. Vous pourriez vous contenter d'énoncer un fait et de l'illustrer par des moyens visuels ou des explications verbales. Mais le meilleur moyen pour que les élèves s'en souviennent, est de tirer avantage de la situation en leur posant des questions qui les feront réfléchir par eux-mêmes, en les forçant à raisonner. Par exemple : à mesure que les élèves progressent vers l'objectif visé, il est souvent nécessaire de leur rappeler des données pertinentes ou des connaissances acquises antérieurement. Par des questions orales bien formulées, vous obtiendrez les renseignements demandés tout en stimulant leur activité mentale.

b. Un deuxième objetif des questions orales est d'éVEILLER ET DE RETENIR L'ATTENTION DES éLÈVES. Le seul énoncé d'un fait les laisse souvent indifférents, mais en leur posant des questions, vous éveillerez leur intérêt, en leur faisant sentir qu'ils participent et contribuent à la leçon. Et vous pourrez retenir leur attention pendant la leçon en continuant de développer les faits et les idées. N'oubliez pas : LEUR DIRE n'est pas enseigner.

c. Les questions orales permettent également d'ORIENTER LA PENSéE des élèves. Elles aiguillent les élèves vers la solution logique. Grâce aux questions, vous pouvez orienter les pensées des élèves en les faisant passer par une séquence déterminée, ou en direction d'objectifs particuliers. Au cours des discussions, vous pouvez poser des questions qui remettront en mémoire l'objectif poursuivi, si vos élèves semblaient l'avoir perdu de vue. Un instructeur expérimenté peut guider ses élèves pendant toute la durée d'une leçon en leur posant les questions qu'il faut, au moment où il le faut.

d. Finalement, les questions orales permettent d'éVALUER LES CONNAISSANCES ACQUISES, tant dans l'intérêt de l'instructeur que dans celui des élèves. On peut se servir des questions orales après chaque étape d'une leçon, pour s'assurer que les élèves suivent bien, avant d'aborder l'étape suivante. À la fin de la leçon, les questions orales servent à confirmer que les élèves ont atteint les objectifs prévus pour cette leçon.

REMARQUE : Un inconvénient des questions orales est que, pour évaluer les connaissances acquises, elles ne donnent qu'un échantillonnage au hasard de la classe, puisque un seul élève répond à chaque question. On peut résoudre ce problème en questionnant les élèves à tour de rôle, comme on le fait à l'occasion des exposés précédant ou suivant un vol.

REMARQUE : Inscrivez votre réponse dans l'emplacement prévu à cet effet, puis comparez-la à la réponse officielle aux pages 19 et 20.

QUESTION N° 1

De quelles façons les questions orales peuvent-elles stimuler l'activité mentale?

QUESTION N° 2

Pourquoi les questions orales aident-elles à retenir l'attention des élèves pendant une leçon?

QUESTION N° 3

Quel est l'inconvénient des questions orales pour l'évaluation des connaissances acquises?

QUALITéS D'UNE BONNE QUESTION ORALE?

4. Pour que les questions orales répondent aux objectifs dont fait état le paragraphe 3, vous devez être attentif, lorsque vous les préparez, aux qualités suivantes :

a. êTRE FACILEMENT COMPRISES. Les questions doivent être formulées dans une langue simple et directe. Elles doivent être brèves, mais assez complètes pour que leur sens ne fasse aucun doute dans l'esprit de l'élève.

b. êTRE COMPOSéES DE TERMES D'USAGE COURANT. Les questions doivent être conçues pour évaluer la connaissance du sujet, et non la connaissance de la langue. L'emploi de mots savants peut vous donner l'occasion de montrer l'étendue de votre vocabulaire, mais il n'ajoutera rien à la qualité de votre instruction. N'oubliez surtout pas que si les élèves ne comprennent pas le sens des mots que vous employez, ils seront incapable de répondre à vos questions. Posez toujours les questions dans des termes accessibles à l'élève.

c. ELLES DOIVENT INCITER À LA RéFLEXION. Les questions ne doivent pas être faciles au point que la réponse soit évidente pour tous les élèves, mais elles doivent les inciter à mobiliser leurs connaissances. Les questions à éviter sont celles auxquelles l'élève a une chance sur deux de répondre correctement. Telles sont les questions OUI/NON et VRAI/FAUX, à moins qu'elles ne soient immédiatement suivies d'une autre question commençant par « pourquoi » ou « comment ».

d. ELLES DOIVENT S'APPLIQUER AUX THÈMES PRINCIPAUX DE LA LEÇON. Les questions doivent être centrées sur les principaux thèmes pédagogiques des leçons. Elles doivent être posées au moment opportun, de façon à mettre ces thèmes en relief.

QUESTION N° 4

Après avoir lu les questions suivantes, déterminez si chacune d'elle rencontre les qualités d'une bonne question orale. Sinon, précisez la qualité qui lui manque.

a. John A. MacDonald a-t-il été Premier ministre du Canada?

b. Que peut-on trouver dans le canon d'un fusil?

c. En cas de paralysie catatonique résultant d'une anxiété névrotique chronique, quel est le moyen le plus efficace pour amener le mitrailleur à quitter l'avion?

5. L'élève peut être mêlé si les questions sont posées au hasard. Car l'objet de la question peut être oublié ou une confusion peut naître. Pour être certain d'obtenir la participation de tous les élèves, procédez de la façon suivante :

a. POSEZ LA QUESTION. Vous devez formuler la question en tenant compte des qualités qui sont celles d'une bonne question énoncées plus haut. Avant de la poser, vous devez avoir la question à l'esprit. Si vous avez recours à des questions pour évaluer les connaissances acquises ou pour s'assurer que l'objectif poursuivi est bien atteint, vous devez les préparer avant la leçon et les inscrirent dans votre plan de leçon. Il est toujours bon pour un instructeur débutant, de formuler entièrement toutes ces questions par écrit, jusqu'à ce qu'il ait acquis suffisamment d'expérience.

b. FAITES UNE PAUSE. Après avoir posé la question, vous devez marquer une pause d'environ 1 à 5 secondes (selon la complexité de la question) pour permettre à tous les élèves de réfléchir et de formuler une réponse. Pendant la pause, vous devez promener votre regard sur les élèves en faisant bien attention de ne pas laisser savoir qui vous allez intéroger.

c. NOMMEZ L'éLÈVE. Un problème auquel vous aurez constamment à faire face, est de choisir l'élève qui devra répondre à votre question. Efforcez-vous d'adapter la question à chacun de vos élèves, car tous n'ont pas les mêmes aptitudes, vous devez reconnaître ces différences et en tenir compte. Vous devez par conséquent poser les questions les plus difficiles aux élèves les plus avancés. Vous devez aussi veiller à ce que chaque élève de la classe soit interrogé aussi souvent qu'il convient. Les divers moyens habituellement utilisés présentent de sérieux inconvénients : par exemple, si les élèves d'une classe sont interrogés selon la place qu'ils occupent ou par ordre alphabétique, les élèves paresseux ne feront pas d'effort de reflection serieux avant que leur tour n'arrive. Le meilleur moyen serait peut-être d'interroger un élève au hasard, et de noter sa place sur le plan de la classe. Pour obtenir un plus large échantillon des connaissances acquises et pour retenir l'attention de la classe, vous devez périodiquement interroger d'autres élèves afin d'obtenir une confirmation de la première réponse donnée.

d. ÉCOUTEZ LA RéPONSE. Souvent, un instructeur commence à formuler la question qu'il posera ensuite dès qu'il a nommé l'élève qu'il veut intéroger et il n'écoute donc pas la réponse. Il peut peut machinalement déclarer « juste », une réponse inexacte. Cela peut mener à la confusion chez les les élèves. Il importe donc que vous écoutiez toujours la réponse.

e. CONFIRMEZ L'EXACTITUDE D'UNE RéPONSE. Vous devez évaluer soigneusement la réponse de l'élève intérogé de façon qu'il n'y ait pas le moindre doute en ce qui concerne l'exactitude de sa réponse.

QUESTION N° 5

Après avoir posé une question, pourquoi devez-vous faire une pause avant de nommer l'élève qui devra répondre?

QUESTION N° 6

Pourquoi est-il essentiel que l'instructeur confirme toujours l'exactitude des réponses données aux questions?

COMMENT TRAITER LES RéPONSES DES éLÈVES

  1. 6.  Outre la nécessité de toujours confirmer l'exactitude des réponses données par les élèves, il existe certaines techniques que vous devez connaître pour savoir traiter leurs réponses.

a. DéCOURAGEZ LES RéPONSES DE GROUPE. Lorsque les élèves répondent en groupe, il est difficile de savoir qui a donné la bonne ou la mauvaise réponse, ce qui crée la confusion dans la classe. Devant un nouveau groupe d'élèves, précisez dès le début que vous ne voulez pas de réponses de groupe, mais que vous poserez des questions individuelles, en nommant l'élève interrogé. De temps à autre, vous pouvez accepter des réponses de groupe, qui stimuleront l'enthousiasme de la classe.

b. NE PRENEZ PAS L'HABITUDE DE RéPéTER LES RéPONSES. Si vous répétez régulièrement les réponses, ceci risque de devenir monotone pour les élèves. Si la réponse donnée n'est pas exacte, ou si elle nécessite un éclaircissement, demandez à un autre élève d'apporter les précisions. Si, en donnant sa réponse, un élève ne parle pas assez fort pour être entendu de toute la classe, demandez-lui de répéter sa réponse à plus haute voix.

c. FéLICITEZ LES éLÈVES QUI ONT BIEN RéPONDU. Cette recommandation s'adresse surtout aux élèves plutôt faibles ou timides. Quand vous aurez recours à des questions orales pour développer des éléments fournis par la classe, n'écartez pas les réponses qui, bien que portant sur le sujet, ne correspondent pas exactement à ce que vous attendez. Mais manifestez votre satisfaction en reformulant votre question en d'autres termes, pour que la bonne réponse finisse par se dégager. Par contre, si la réponse est complètement fausse, il ne faut pas déconcerter l'élève en disant « faux ». Dites simplement avec tact que sa réponse ne correspond pas exactement à celle que vous vouliez et posez une question supplémentaire, ou bien, posez la question à un autre élève.

QUESTION N° 7

Que devez-vous faire si un élève répond à une question, et que la classe ne l'entend pas?

QUESTION N° 8

Pourquoi faut-il décourager les réponses de groupe?

COMMENT TRAITER LES QUESTIONS POSéES PAR LES éLÈVES

7. Ne découragez jamais une question posée de bonne foi et portant sur la leçon. On dit souvent que « pour chaque élève qui pose une question, il y en a six autres qui n'osaient pas le faire ». En général, quand un élève pose une question, c'est parce que vous n'avez pas bien expliqué un point particulier. Voici quelques techniques à suivre lorsque vous traitez les questions des élèves :

a. ENCOURAGEZ LES éLÈVES À POSER DES QUESTIONS. Dès le début de la leçon, invitez les élèves à poser des questions chaque fois qu'un point leur semblera obscur. Dans la mesure où le déroulement de la leçon ne s'en ressent pas, il est généralement préférable de laisser les élèves poser des questions dès qu'un éclaircissement s'impose, plutôt que d'attendre la prochaine pause, car ils risqueraient d'oublier leur question.

b. ADRESSEZ AUX AUTRES éLÈVES LA QUESTION POSéE PAR L'UN DEUX. Occasionnellement, quand un élève vous posera une question, demandez aux autres membres de la classe d'y répondre : de cette façon, vous susciterez l'intérêt de la classe et vous obtiendrez une bonne participation. N'abusez pas de cette méthode, car les élèves pourraient avoir l'impression que vous ne connaissez pas la réponse et que vous avez trouvez là un moyen de vous faire aider. Et surtout, n'utilisez jamais cette technique pour une question dont vous ne connaîtriez pas la réponse.

c. REFUSEZ LES QUESTIONS SANS RAPPORT AVEC LA LEÇON. Très souvent, les élèves vont poser une question qui est absolument sans rapport avec la leçon. Refusez poliment d'y donner suite, en prenant garde de ne pas offenser l'élève, et dites-lui qu'il s'agit d'une question que vous préféreriez discuter avec lui, après la leçon.

d. NE PRéTENDEZ PAS SAVOIR UNE CHOSE QUE VOUS IGNOREZ. Quelle que soit l'étendue de vos connaissances sur le sujet, il vous arrivera parfois de ne pas pouvoir répondre à une question judicieuse. Dans ce cas, n'hésitez pas à admettre votre ignorance avec simplicité, et dites à la classe que vous allez vous informer. Par la suite, vous informerez l'élève en même temps que le reste de la classe.

e. ASSUREZ-VOUS QUE TOUTE LA CLASSE A ENTENDU LA QUESTION. Quand une question est posée, assurez-vous que toute la classe l'a entendue. Quand vous répondez à la question, répondez à toute la classe et non seulement à l'élève qui vous a posé la question, car s'il s'agit d'une explication longue et détaillée, les autres élèves risquent de manquer d'attention et de se désintéresser de la conversation que vous auriez engagé avec un seul élève.

QUESTION N° 9

À quel moment les élèves doivent-ils être invités à poser des questions?

QUESTION N° 10

Que doit-on faire quand un élève pose une question qui n'a rien à voir avec la leçon?

QUESTION N° 11

Que devez-vous faire quand on vous pose une question à laquelle vous n'êtes pas capable de répondre?