Évaluation pré-test en vol

Avant de recommander un élève pour le test en vol, l'instructeur devrait faire une évaluation pré-test. Cette évaluation devrait être faite par l'instructeur responsable de la plus grande partie de l'entraînement et constituer une simulation fidèle du test en vol.

Pourquoi

Trois raisons motivent la tenue d'une évaluation pré-test en vol :

  • familiariser l'élève avec la structure du test en vol.
  • accroître la confiance de l'élève quant au vrai test en vol.
  • convaincre l'instructeur que l'élève est prêt à réussir le test.

Quand

Garder à l'esprit le fait que ce vol ne constitue pas la seule évaluation de la compétence de l'élève. Chaque vol devrait inclure une évaluation sous une forme ou une autre. Lorsque l'élève peut exécuter un exercice conformément aux normes du test en vol, l'instructeur devrait le noter à la colonne « Satisfait aux normes du test » du Dossier de formation du pilote. La tenue d'un dossier de rendement, exercice par exercice, aide l'instructeur à déterminer le moment opportun pour effectuer l'évaluation pré-test en vol. L'instructeur ne devrait procéder au vol d'évaluation que lorsqu'il a tout lieu de croire que l'élève peut réussir tous les exercices. Tenue au moment opportun, l'évaluation permet à l'instructeur de se faire une opinion précise du rendement probable de l'élève au test en vol. Par ailleurs, l’élève aura plus d’assurance s'il satisfait à toutes les normes du test lors de ce test « échantillon ».

Essayer de tenir cette évaluation ni trop tôt, ni trop tard. Une évaluation prématurée peut se révéler une expérience décourageante pour l'élève qui y obtiendrait des résultats médiocres. Elle pourrait obliger l'instructeur à tenir une deuxième évaluation pré-test plus tard, une fois l'élève vraiment prêt. Une évaluation tardive ne fait qu'accroître le temps de formation et les coûts que doit assumer l'élève, et ce dernier risque de perdre un peu d’assurance. L'instructeur qui compare le rendement de l'élève lors de chaque vol d'instruction avec la norme précisée dans le Guide de test en vol saura à quel moment l'élève satisfait aux normes. C'est alors qu'il convient de tenir l'évaluation pré-test en vol.

Comment

La façon dont le test en vol véritable se déroule n'est pas un secret : parler aux autres instructeurs, aux examinateurs ou à un inspecteur de Transports Canada. Consulter le Guide de test en vol, Qualification sur multimoteurs. Votre école de pilotage devrait avoir une copie de ce guide. Si aucun exemplaire n'y est disponible, téléphoner à la Section des normes d'entraînement au vol, au Bureau régional de Transports Canada le plus proche ou visiter le site Web de Transports Canada à l’adresse https://tc.canada.ca/fr/aviation/delivrance-licences-pilotes-personnel/obtenir-formation-pilote-membre-equipage/guides-test-vol.

La section « Description » du Guide indique comment l'examinateur devrait évaluer l'exercice lors du test en vol. La section « Critères d’exécution » indique les critères de notation de l'exercice, c'est-à-dire la qualité d'exécution nécessaire pour réussir au test.

Planifier l'évaluation pré-test en vol de telle façon qu'elle simule aussi fidèlement que possible les conditions du test réel. Trouver des questions orales qui permettent d'évaluer le rendement aux cinq parties de l'exercice l. Il est peut-être également possible d'évaluer certaines parties des autres exercices grâce à des questions orales. Prévoir l'ordre d'évaluation des exercices en vol. Il n'existe aucune règle ferme quant à l'ordre des exercices lors de l'évaluation, sauf qu'il faut viser à procéder le plus rapidement possible sans trop forcer le rythme pour l'élève.

Il faut évaluer les éléments au sol avant d’évaluer les éléments en vol. La plupart des examinateurs amorcent le test en vol par un exercice de circuit normal. Ensuite, ils quittent le circuit et montent à une altitude convenable vers un secteur propice à l'exécution des autres exercices. En général, l'évaluation porte d'abord sur l'exercice de vol en croisière, puis sur une panne moteur en vol de croisière et sur certaines manœuvres avec un moteur en panne. Suivent alors les autres exercices qu'il faut évaluer en altitude, y compris l’exercice « Arrêt intentionnel d’un moteur » (simulé); après quoi, on retourne vers l'aérodrome où l'on évalue l'exercice d'exécution d'une arrivée, d’une approche et d’un atterrissage avec un moteur en panne. L'évaluation de la compétence de l'élève en matière de défaillance de systèmes et de procédures d'urgence se tient habituellement à divers moments du vol, ou au sol avec ou sans arrêt du moteur, selon ce qui est le plus commode et le plus sûr au regard de la situation d’urgence évaluée.

Résister à la tentation d'enseigner lors de l'évaluation pré-test en vol. Ne pas oublier que l'objectif est de donner à l'élève un aperçu précis du test véritable. L'examinateur n'enseignera pas lors du test; l'instructeur ne devrait donc pas enseigner lors du test simulé.

Donner des directives précises à l'élève lors de l'évaluation pré-test en vol. Si l'on s'attend de l'élève qu'il maintienne l'altitude de l'avion, lui donner une directive, comme par exemple « maintenir 5000 pieds ». Si le critère d'évaluation de l'exercice porte sur le maintien de la vitesse, de la direction et de l'altitude, s'assurer de préciser la vitesse, le cap et l'altitude à maintenir. Une telle clarté dans les directives évite toute confusion et accroît la probabilité que l'élève exécutera ce que l'on attend de lui.

Recommandation de l’élève

Une fois l'évaluation pré-test en vol réussie, s'assurer que l'élève dispose de tous les documents requis pour être admis au test en vol. Revoir les exigences d'admission au test; elles figurent dans le Guide de test en vol. Vérifier la licence de l'élève et le certificat médical, y compris toute annotation temporaire au verso, et s'assurer qu'aucune date d'expiration n'est dépassée. Vérifier si le formulaire de demande est correctement rempli et s'il porte à la fois la signature de l'instructeur et celle de l'élève. Ne pas oublier d'inclure la lettre de recommandation. Un spécimen de lettre de recommandation se trouve à la fin du Guide de test en vol. Une UFP peut fournir une lettre équivalente en utilisant un papier commercial à en-tête.

Remarque : La certification précisant que le candidat a reçu une formation incluant un véritable arrêt d’un moteur, la mise en drapeau de l’hélice, le redémarrage en vol et la sortie de la mise en drapeau en vol n’est plus nécessaire pour qu’il y ait admission au test en vol.

Cette pratique n’est d’ailleurs plus admise par Transports Canada et elle n’est pas recommandée. L’élève peut acquérir les compétences professionnelles exigées dans un simulateur ou dans un dispositif d’entraînement au vol adéquatement programmé.

L'élève a investi temps et effort à sa formation; il mérite d'amorcer le test du bon pied. Se présenter au test sans avoir tous les documents requis entraînera à tout le moins un retard (ce qui accroît le stress) et peut-être même l'annulation pure et simple du test. Dans les deux cas, l'absence de documents pertinents porte ombrage à la réputation de l'instructeur. Des documents en ordre aident l'élève à aborder le test avec sérénité et témoignent du professionnalisme de l'instructeur.