Vol en avion ultraléger – Exploitation

Ce guide a été créé par et pour les pilotes d’avions ultralégers, mais il peut s’avérer également très utile à tous les pilotes afin d’adopter des pratiques de vol sécuritaires. De plus, il est important pour vous de connaître les règles et la réglementation spécifiques à l’espace aérien dans lequel vous volez, ainsi que les limites de votre licence, de votre avion et de vos capacités.

Nous pouvons tous contribuer à améliorer la culture de la sécurité au sein de notre communauté en appliquant ces pratiques exemplaires.

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Planification du vol

Établissez un plan ou un itinéraire de vol et partagez-le. Avisez quelqu’un lorsque vous décollez, donnez votre destination, et confirmez que vous êtes arrivés une fois que vous avez atterri. Si vous avez l’intention de dévier de l’itinéraire prévu, assurez-vous de partager cette information également.

Il est judicieux de transporter une balise de localisation personnelle (BLP) ou de s’abonner à une application de suivi et d’activer la fonction de partage afin que les autres puissent connaître votre position. Dans la mesure du possible, volez à plusieurs.

Les avions ultralégers ne peuvent opérer que pour de jour. Rappelez-vous que les avions ultralégers ne sont pas autorisés à décoller avant le lever du soleil ni à planifier leurs atterrissages après le coucher du soleil.

Conditions météorologiques, limites de visibilité et altitude

L’altitude est toujours votre alliée si votre moteur tombe en panne. Les statistiques montrent que les pannes moteur et les pertes de contrôle qui en résultent sont la principale cause d’accidents. Dans la mesure du possible, volez à une altitude qui vous offre une échappatoire en cas de panne moteur.

La météo est très souvent parmi les causes d’accidents d’avion. Combien de fois avez-vous entendu parler d’un pilote qui s’est aventuré dans des conditions météorologiques de vol aux instruments (IMC) sans posséder les connaissances ou l’équipement requis pour gérer la situation?

Le vent est une préoccupation importante lorsque l’on pilote des avions ultralégers de faible masse. Une application météo d’aviation avec prévisions (TAF) peut s’avérer fort utile, et certaines applications offrent même des graphiques qui superposent les vents à la piste.

De nombreux pilotes d’avions ultralégers aiment voler tôt le matin. Les vents sont calmes et l’air est stable, mais vous trouverez souvent de la brume ou du brouillard sur votre trajectoire. Le brouillard peut se former rapidement lorsque l’air frais du matin se réchauffe. Il pourrait recouvrir votre zone d’atterrissage, et il est possible que vous n’ayez pas d’autres options pour vous poser que vous pourriez atteindre avec vos réserves de carburant. Rafraîchissez vos connaissances en matière de météo et informez-vous sur les conditions favorables à la formation de brouillard.

Si vous rencontrez un banc de brouillard, vérifiez qu’il est en train de se dissiper plutôt que de se former. Voler plus haut n’est pas nécessairement la solution. Notre conseil : restez au sol jusqu’à ce que vous soyez certain que le brouillard se soit dissipé. Si vous êtes déjà en vol, assurez-vous d’avoir un itinéraire de rechange.

Masse et centrage

Avez-vous déjà fait peser votre avion? Ou bien pensez-vous que les spécifications publiées par le constructeur suffisent amplement? Si c’est le cas, vous prenez peut-être beaucoup de risques.

Pourquoi ne pas profiter d’une journée de mauvais temps pour vérifier la masse et le centrage de votre avion et des appareils de vos collègues pilotes. De nombreux avions voleront sans problème jusqu’à ce qu’ils soient soumis à une manœuvre, à un angle d’attaque ou à une inclinaison excessifs. Assurez-vous de bien connaître les limites de centrage de votre avion.

N’oubliez pas que le centre de gravité de votre avion peut se déplacer au fur et à mesure que le carburant est consommé et que cela peut avoir une incidence sur les performances de l’appareil.

Système de communication de l’avion

C’est évidemment une bonne idée de pouvoir communiquer par radio, mais n’oubliez pas que vous devez détenir un certificat restreint d’opérateur radio (compétence aéronautique) pour le faire. Communiquez avec votre école locale de pilotage pour suivre un cours.

Si vous n’avez pas encore appris à utiliser la radio, vous pouvez quand même en profiter pour écouter les ondes et apprendre. Une radio portable bon marché vous permettra d’écouter les autres avions qui se trouvent à proximité et dans le circuit.

Il est important de vérifier si la zone où vous avez l’intention de voler nécessite d’avoir une radio à bord. Si vous volez dans un espace aérien non contrôlé, il est possible qu’une radio ne soit pas requise. Restez vigilant! Certains pilotes peuvent ne pas avoir de radio ou utiliser une fréquence différente. Si vous utilisez une radio, n’assumez pas que les autres pilotes peuvent vous entendre ou que vous les entendez. Gardez l’œil ouvert! Même si vous possédez une radio, la règle est toujours de VOIR et d’être VU!

Renseignez-vous sur votre destination

Il est important de savoir à quoi vous attendre à destination. Vérifiez la circulation et les procédures d’entrée dans le circuit. Parlez à des pilotes locaux de votre destination prévue; ils peuvent vous donner des renseignements précieux sur les procédures particulières et sur les éléments à surveiller. Renseignez-vous sur l’aérodrome – les circuits sont toujours à gauche, sauf indication contraire dans le CFS ou un NOTAM. La situation peut évoluer en cours de route, alors attendez-vous à l’inattendu!

Pour de plus amples renseignements, le site de Smart Pilot offre une vidéo sur l’atterrissage à un aéroport ATF [en anglais seulement].

Quel est votre plan d’évacuation?

Avez-vous déjà réfléchi à comment vous pourriez sortir de votre avion après un atterrissage forcé ou un écrasement? Avez-vous une idée à quoi la situation pourrait ressembler si l’avion était à l’envers? Où se trouvent les poignées de porte? Et où sont situés l’extincteur, la trousse de premiers soins et la radiobalise de repérage d’urgence (ELT), le cas échéant?

Même des choses d’aussi simple que de tourner des boutons de radio peuvent être un défi lorsque l’on se retrouve la tête en bas. Élaborez un plan d’évacuation qui prévoit plusieurs options et assurez-vous que l’équipement dont vous pourriez avoir besoin se trouve à proximité de vous en cas d’urgence.

Préparez-vous à faire face à une situation d’urgence

En tant que pilote, un élément important en matière de sécurité consiste à se doter de l’équipement dont vous aurez besoin en cas d’urgence – en cas de panne moteur, par exemple. Si l’appareil que vous pilotez est doté d’un moteur à deux temps, de nombreuses variables peuvent compromettre sa fiabilité.

C’est pourquoi il est important de garder à l’esprit toutes les options possibles et d’être prêt à agir rapidement. Voici deux conseils essentiels :

  • mémorisez votre liste de vérification en cas d’urgence;
  • assurez-vous de connaître la vitesse optimal de vol plané et le taux associé.

Demandez conseil à d’autres pilotes. Ensuite, prenez le temps de vous visualiser dans une situation d’urgence et notez toutes les mesures que vous devriez prendre. Il est essentiel de mémoriser votre liste de vérification, mais il est tout aussi important d’exécuter les mouvements et de pratiquer des atterrissages d’urgence.

Choisissez judicieusement votre trajectoire de vol. Volez au-dessus d’un terrain qui vous permettra d’atterrir à l’intérieur du taux de vol plané de votre avion et qui se trouve à l’écart des zones bâties. Voler en zone montagneuse exige davantage de vigilance; puisque le mauvais temps peut apparaître soudainement, soyez prêt à faire demi-tour en tout temps et à descendre afin de rester en dessous de la couche nuageuse.

Exposés et listes de vérification avant décollage

Les pilotes devraient toujours utiliser une liste de vérification et mémoriser celles à appliquer en cas d’urgence. Parlez aux pilotes qui effectuent des vols avec des avions similaires et consultez toujours les instructions du constructeur, le cas échéant, afin de repérer des éléments que vous auriez pu oublier d’inclure.

C’est en forgeant qu’on devient forgeron! S’il est bon d’avoir une liste de vérification en cas d’urgence – tel que pour les pannes moteur –  il est tout aussi important de vous entraîner à effectuer ces procédures d’urgence. Prenez le temps de pratiquer des atterrissages avec et sans puissance moteur. Si possible, voler avec un instructeur, et encore mieux, avec un instructeur qui connaît votre type d’aéronef.

Voler avec différents modèles d’avions

Ne présumez jamais que vous pouvez vous installer aux commandes d’un nouvel avion et le piloter. Faites vos recherches et prenez le temps de comprendre comment cet avion se comportera comparativement à celui auquel vous êtes habitué. Suivez une formation de transition, même s’il n’y a aucune exigence à cet égard, et ce, peu importe les licences et les qualifications que vous détenez. Chaque appareil devrait être considéré comme unique, y compris les avions d’un même modèle. Suivez une formation appropriée avant d’essayer de piloter un nouvel appareil.

Résistez à la tentation de penser que vous serez capable de piloter cet aéronef parce que vous avez déjà volé sur des avions plus performants. Cherchez une personne qui connaît cet avion et qui peut vous montrez les différences – il peut s’agir d’un instructeur, d’un autre pilote, de l’ancien propriétaire ou du constructeur de l’avion.

Tenez des dossiers d’entretien

Il existe de nombreuses bonnes raisons de tenir un dossier détaillé de toutes les vidanges d’huile, réparations et travaux d’entretien effectués sur votre avion. Cela vous aidera non seulement à respecter un horaire d’entretien régulier, mais assurera également une meilleure valeur de revente. Les acheteurs aiment connaître l’historique de l’avion qu’ils achètent.

Comment garder le moteur de votre appareil en parfait état

Il est important de suivre un programme d’entretien régulier afin de voler en toute sécurité. En suivant le calendrier d’entretien recommandé par le fabricant, vous effectuerez la plupart des travaux de base requis sur le moteur de votre appareil, mais il y a d’autres pratiques exemplaires que vous devriez suivre chaque fois que vous effectuez un vol :

  • Évitez tout refroidissement rapide du moteur.
  • Réchauffez le moteur de votre appareil avant de voler.
  • Vérifiez la quantité de carburant et utilisez du carburant frais.
  • Utilisez de l’huile de qualité.
  • Inspectez l’échappement avant chaque vol.
  • En ce qui concerne les systèmes d’alimentation carburant à mélange d’huile, apprenez quels sont les inconvénients associés au moteur de votre appareil et planifiez la gestion du moteur en conséquence.

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