Réflexions finales

La participation à la réaction de Transports Canada aux événements du 11 septembre revêt diff é rentes significations selon les intéressés.

Pour Maria Pagliarello, directrice, Politique nationale des services aériens, ce fut très enrichissant de pouvoir quitter son groupe habituel pour aller travailler avec des collègues qu'elle n'avait jamais rencontrés jusque-là. « La manière dont les différentesent ités de Transports Canada se sont fondues en une seule unité, est quelque chose d'incroyable » , fait-elle remarquer.

D'autres ont souligné l'esprit d'équipe et de partenariat qui s'est créé entre les ministères et organismes canadiens et américains qui se sont joints spontanément à nous pour jouer un rôle de soutien extrêmement important.

Julie Mah, qui travaille au Projet des systèmes de détection d'explosifs, éprouve une grande fierté à travailler comme fonctionnaire, surtout quand elle constate les résultats tangibles de son travail. « C'est très valorisant quand je passe par un aéroport où je vois des équipements de détection d'explosifs, car je sais que j'y suis pour quelque chose. J'ai fait ma part pour vous protéger, vous, votre famille et le public en général. »

L'héritage le plus durable qu'a pu laisser Transports Canada il y a un an réside dans l'énorme fierté qu'il a insufflée à ses employés. Ceux-ci avaient un travail à faire, mais ils l'ont accompli de façon extraordinaire dans des circonstances hors du commun.

C'est aussi une histoire de dévouement et de sacrifices incomparables. Bon nombre d'employés ont délaissé leur foyer et leur famille pour des journées de travail interminables et ont poussé leur résistance physique jusqu'à la limite.

Quelques mois après la tragédie, une activité annuelle, « Invitons nos jeunes au travail », se déroulait à Ottawa. La fille de Janet Luloff faisait partie d'un groupe d'étudiants de 9e année qui accompagnaient leurs parents au travail, à la tour C. Louis Ranger, alors sous-ministre délégué, remplaçait ce jour-là la Sous-ministre à cette rencontre. Il profita de l'occasion pour entretenir les jeunes participants sur l'intervention de Transports Canada après les événements du 11 septembre et leur expliqua pourquoi ils n'avaient pas beaucoup vu leurs parents au cours des derniers mois. « Il leur a dit que leurs parents effectuaient alors un travail très important dans le cadre de cette crise », rappelle Janet Luloff. « Je n'oublierai jamais leur expression alors que Louis Ranger faisait l'éloge de leurs parents. Je lui serai toujours reconnaissante d'avoir aidé ma fille à comprendre l'importance de notre travail et pourquoi je n'avais pas été très présente à la maison.»

Le mot de la fin sur le 11 septembre revient de bon droit à Jean LeCours, un vieux routier de la sûreté. Dans les jours et les semaines qui ont suivi les attentats, il s'est plu à rappeler maintes fois cette habitude qu'ont certains de garder sous clé leur plus beau service de vaisselle dans l'attente d'une « occasion spéciale » . Cette habitude, Jean LeCours la voit d'un tout autre oeil depuis le 11 septembre. Il dit souvent : « La vie est trop courte. Commencez dès maintenant à utiliser la plus belle vaisselle que vous avez. »