Protéger les épaulards résidents du Sud

Transcription

[Narratrice]

La côte sud de la Colombie-Britannique abrite l’un des écosystèmes côtiers les plus dynamiques et les plus productifs au monde, qui soutient un large éventail d’espèces marines, dont l’épaulard résident du Sud, une espèce en voie de disparition. En tant que superprédateur, l’épaulard résident du Sud joue un rôle essentiel dans l’écosystème marin de la mer des Salish. C’est une icône de la côte du Pacifique, et il est très important pour les communautés autochtones et côtières de la Colombie-Britannique. Entre 1962 et 1974, 68 épaulards ont été capturés dans la mer des Salish, dont 47 sont connus ou présumés être des résidents du Sud. Les épaulards survivants ont été transportés dans des aquariums et des parcs thématiques partout au Canada et aux États-Unis (résidents du Sud et plus d’une douzaine de baleines de passage). En fin de compte, cela a réduit la population résidente du Sud d’environ 40 %.

En raison des changements d’attitudes et de la défense des intérêts environnementaux, la population d’épaulards résidents du Sud semble avoir rebondi dans les années 1980 et 1990,pour atteindre environ 98. Mais dans les décennies qui ont suivi, malgré les efforts qui ont été faits, la population a beaucoup diminué pour atteindre sa population actuelle de 75 baleines au plus en janvier 2024. Les épaulards résidents du Sud ont été inscrits sur la liste des espèces en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en 2003.

[Kendra Moore - Gestionnaire régional par intérim, Mammifères marins, Pêche et Océans Canada]

La conclusion de l’évaluation de la menace imminente effectuée en vertu de la Loi sur les espèces en péril a indiqué que les épaulards résidents du Sud faisaient face à des menaces imminentes pour leur survie et leur rétablissement et qu’il fallait intervenir ou prendre des mesures immédiates pour corriger la trajectoire de la population et ainsi favoriser la survie et le rétablissement de ces épaulards à l’avenir.

[Narratrice]

On trouve des épaulards résidents du Sud de l’Alaska à la Californie, mais au Canada, leur habitat essentiel comprend les eaux entre Vancouver et Victoria, et au large de la côte ouest de l’île de Vancouver. Ils sont capricieux, se nourrissant principalement de saumon quinnat, et ils utilisent l’écholocation (clics et vocalisations) pour communiquer, naviguer, chasser et socialiser. Mais la mer des Salish est une zone très fréquentée par les plaisanciers, les pêcheurs, les observateurs de baleines, les traversiers et les navires commerciaux.

Le trafic maritime dans la région est un facteur de stress pour cette espèce, en raison de l’augmentation du bruit sous-marin et de la possibilité de collisions avec des navires. Leur proie, le saumon du Pacifique, a diminué au cours des dernières années en raison des changements climatiques, de la perte d’habitat et de la pression exercée par la pêche. Cela réduit la quantité de nourriture disponible et ajoute du stress à la survie de l’épaulard résident du Sud.

Ce sont ces facteurs de stress qui ont incité le gouvernement du Canada à prendre des mesures pour aider à protéger cette espèce emblématique et à lancer l’Initiative de protection des baleines.

[Kendra Moore]

L’Initiative de protection des baleines est de 167,4 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2018, soit l’année où elle a été annoncée pour protéger et restaurer les écosystèmes marins, et pour protéger les espèces de baleines en voie de disparition, y compris les épaulards résidents du Sud.

[Narratrice]

En plus des 167,4 millions de dollars alloués dans le cadre de la première Initiative de protection des baleines, un montant supplémentaire de 61,5 millions de dollars a été annoncé en 2018 pour appuyer de nouvelles mesures. Depuis, dans le budget de 2023, le gouvernement s’est engagé à verser 151,9 millions de dollars pour continuer de protéger les baleines en voie de disparition et leur habitat.

Dans le cadre de l’Initiative et pour aider à la disponibilité des proies pour les épaulards résidents du Sud, Pêches et Océans Canada a mis en place des fermetures saisonnières de la pêche dans les principales zones d’alimentation de leur habitat essentiel. En vertu des pouvoirs conférés par la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada, Transports Canada a rendu des arrêtés d’urgence qui créent des zones de refuges et des zones de limitation de vitesse.

[Maxine Bilodeau – Directrice, Politiques de protection des baleines, Transports Canada]

Les mesures de 2023 mises en œuvre dans le cadre de l’arrêté d’urgence comprenaient l’obligation pour tous les navires de rester à au moins 400 mètres de tous les épaulards, y compris de ne pas entraver la route des épaulards. Elles comprenaient également la création de deux zones provisoires dans les îles Gulf et de deux zones de limitation de vitesse près du banc Swiftsure, élaborées conjointement avec la Paachedaht First Nation.

[Narratrice]

Ces ordonnances annuelles aident à créer des eaux plus sûres et plus calmes pour que les épaulards résidents du Sud puissent socialiser, chasser, se nourrir et se reproduire. Ces mesures s’appuient sur les exigences du Règlement sur les mammifères marins qui visent à conserver et à réduire au minimum les perturbations causées aux mammifères marins partout au Canada.

[Personne 1]

[Bavardage radio inaudible]

Bien reçu. Je vois que vous êtes en mouvement. Quelle est votre prochaine position?

[Narratrice]

Le ministère des Pêches et des Océans et la Garde côtière canadienne continuent de mener des initiatives avec la création du Bureau des mammifères marins, où les violations de l’interdiction d’entrer dans les zones de refuge provisoires, les cas de harcèlement ainsi que les animaux en détresse peuvent être signalés à la ligne d’appel Observez, notez, signalez du MPO.

Ces mesures sont appliquées par plusieurs ministères et organismes gouvernementaux, et les infractions font l’objet d’une enquête par l’Unité de protection des baleines du ministère des Pêches et des Océans.

[Agent des Pêches]

Donc vous connaissez cette région très bien ?

Vous savez qu'il y a plusieurs ACS dans la région ?

[Personne 2]

Oui oui, je ne pêcherai pas par là.

[Agent des Pêches]

D'accord.

[Narratrice]

Le Bureau des mammifères marins envoie les rapports d’infraction concernant les zones de refuge provisoires à Transports Canada aux fins d’application de la loi.

[Geneviève Cauffopé - Cheffe, programmes en voie de formation-application de la loi, Pêches et Océans Canada]

Une journée typique pour les agents de l’Unité de protection des baleines est très occupée parce qu’ils reçoivent environ 700 à 800 rapports d’incident impliquant des mammifères marins par année.

[Narratrice]

La mer des Salish abrite également un centre de plus en plus important pour les activités maritimes commerciales, et c’est pourquoi l’Administration portuaire Vancouver Fraser a lancé son programme ECHO (Enhancing Cetacean Habitat and Observation) en 2014 pour aider à gérer les répercussions potentielles sur les baleines en péril. Le programme ECHO continue de superviser un programme volontaire de limitation de vitesse des navires lancé en 2017 avec un succès incroyable.

[Carrie Brown – Directrice, Gestion des écosystèmes et Programmes environnementaux, Administration portuaire Vancouver Fraser]

Cette année, en 2023, le taux de participation à nos initiatives volontaires a été de plus de 80 %. Cela se traduit par une réduction d’environ 50 % du bruit sous-marin, soit environ trois décibels. C’est assez impressionnant.

[Narratrice]

Le gouvernement du Canada aide aussi au rétablissement de l’épaulard résident du Sud grâce à son travail à l’Organisation maritime internationale pour mettre en œuvre des directives sur la détection du bruit sous-marin pour les navires commerciaux, et grâce à la recherche dans le cadre de l’Initiative pour des navires silencieux de Transports Canada.

Les baleines sont surveillées depuis l’air, dans l’eau et au moyen de technologies novatrices pour favoriser leur rétablissement. Des technologies comme la station d’écoute sous-marine de Transports Canada à Boundary Pass soutiennent la recherche visant à étudier le bruit sous-marin des navires et à trouver des solutions pour aider à protéger les épaulards.

Ces technologies sont appuyées par des organismes de recherche et de consultation privés comme JASCO.

[David Hannay – Conseiller scientifique en chef, Jasco Applied Sciences]

La station d’écoute sous-marine de Boundary Pass comprend huit hydrophones sous-marins ou microphones sous-marins. Et ils écoutent tous en même temps. Cela vous permet non seulement de détecter les sons, mais aussi de connaître la direction d’où ils viennent. Et ça peut être utile. Par exemple, si vous avez besoin de savoir précisément où se trouve une baleine par rapport à un navire en approche.

[Narratrice]

Et pour contribuer à l’éducation sur l’eau, aux plaisanciers, aux pêcheurs et à la population canadienne en général, le gouvernement du Canada continue de travailler avec des programmes comme Straitwatch, un programme de surveillance et d’éducation sur les mammifères marins axé sur l’intendance, et de financer ces programmes.

[Lindsay Kolb - Représentante Straitwatch]

Non seulement sommes-nous sur l’eau pour surveiller les baleines et les navires, et recueillir des données, mais nous communiquons aussi directement avec les navires sur l’eau pour faire de la sensibilisation. Nous communiquons avec les navires à proximité des baleines pour nous assurer qu’ils connaissent la réglementation sur les mammifères marins et les lignes directrices de Respectez les baleines.

[Narratrice]

Bien que le Canada ait des lois et des règlements en place pour contrer ces menaces et appuyer la survie des résidents du Sud, il demande également aux plaisanciers de Respecter les baleines.

Arrêtez de pêcher (ne remontez pas vos filets) lorsque vous êtes à moins de 1 000 m d’un épaulard. Réduisez la vitesse à moins de 7 nœuds lorsque vous êtes à moins de 1 000 m du mammifère marin le plus proche. Lorsque vous pouvez le faire en toute sécurité, éteignez les détecteurs de poissons et les échosondeurs. Placez le moteur au point mort et laissez passer les animaux si votre navire ne respecte pas la distance d’approche prévue aux règlements.

Assurer efficacement la protection et le rétablissement des épaulards résidents du Sud nécessite un effort collectif à long terme. Nous ne pouvons réussir que si tout le monde joue un rôle actif pour assurer leur sécurité. Connaître et suivre les règles et les pratiques exemplaires, signaler tout comportement de harcèlement et rester à une distance sécuritaire des épaulards résidents du Sud peuvent les aider à avoir les meilleures chances de rétablissement. L’épaulard résident du Sud est magnifique, majestueux et culturellement significatif, et la santé de la mer des Salish dépend de la santé des espèces qui vivent dans ses eaux. C’est pourquoi nous travaillons tous ensemble pour aider à protéger l’épaulard résident du Sud.

Texte sur l’écran :

Signalez toute infraction ou tout incident impliquant des mammifères marins que vous avez observé ou dans lesquels vous avez été impliqué à Pêches et Oceans Canada au moyen de la ligne « Observez, notez, signalez » joignable 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 :

1-800-465-4336 
DFO.ORR-ONS.MPO@dfo-mpo.gc.ca