Table ronde ministérielle : Les corridors commerciaux et les marchés mondiaux (2ÈME SÉANCE) - Sommaire de la discussion

 

Le 21 juillet 2016 (9 h 30 à 11 h 30) | Winnipeg (Manitoba)

Sommaire de la discussion

La réunion s’est déroulée selon la règle de la Chatham House : « Quand une réunion, ou l’une de ses parties, se déroule sous la règle de Chatham House, les participants sont libres d’utiliser les informations collectées à cette occasion, mais ils ne doivent révéler ni l’identité, ni l’affiliation des personnes à l’origine de ces informations, de même qu’ils ne doivent pas révéler l’identité des autres participants ».

Notes sur les discussions de la table ronde :

La table ronde sur les corridors commerciaux vers les marchés mondiaux portait essentiellement sur le rôle des transports dans la prospérité économique du Canada et sa compétitivité sur l’échiquier mondial. Dans ce contexte, les participants ont discuté des meilleures façons dont le réseau de transport canadien pourrait favoriser la croissance commerciale et économique.

Voici les grandes lignes des commentaires des participants, regroupés en fonction de quatre questions qui ont été partagées avec les participants avant la réunion.

  1. Quelles sont les priorités stratégiques clés pour les politiques et les infrastructures de transport au Canada pour favoriser des liens efficaces et fiables aux marchés globales?
    • Un réseau de transport efficace et résilient est nécessaire à la compétitivité commerciale du Canada.
    • La géographie et le climat sont des facteurs clés du réseau de transports du Canada; l’efficacité permet d’atténuer ces difficultés.
    • Un réseau de transport fiable doit pouvoir fonctionner selon les cycles des marchés et les pics temporaires des marchandises qui y transitent. C’est important pour l’ensemble du réseau, mais aussi pour les producteurs et les expéditeurs qui se fient à tel ou tel mode de transport.
    • La technologie des dirigeables est peut-être méconnue aujourd’hui, mais elle pourrait être une solution de rechange raisonnable aux onéreux réseaux routier et ferroviaire vers le Nord.
    • Au-delà des investissements, de la politique et des règlements en matière d’infrastructures, la créativité doit aussi servir d’outil pour améliorer, d’une part, l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement, et d’autre part, la fiabilité, la capacité et la crédibilité du réseau de transport canadien.
    • Les problèmes internes peuvent être plus importants que ceux à la frontière. De nombreux embouteillages sont causés par des règlements interprovinciaux différents : par exemple, les exigences provinciales et territoriales sur les poids et dimensions des véhicules diffèrent d’un endroit à l’autre.
    • Une meilleure utilisation de la capacité existante pourrait s’inscrire en complément de l’aménagement d’infrastructures. Par exemple, les ports et les lignes ferroviaires sont exploités 24/7, mais les services de camionnage vers les ports sont offerts à des heures plus limitées qui coïncident souvent avec les heures de pointe, ce qui donne lieu à des pertes d’efficacité.
    • Pour veiller à une amélioration continue, il faut un examen régulier, fondé sur des faits, des mesures stratégiques, des lois et des règlements.
    • Sachant que 40 % du parc de wagons-trémies appartenant au gouvernement pour le transport du grain seront mis hors de service au cours des 10 prochaines années, et ceux qui restent, au cours des 20 prochaines années, les intervenants du secteur agricole disent s’attendre à ce que le gouvernement fédéral établisse un plan d’action et des échéanciers pour régler cette question.
  2. De quelle manière le gouvernement du Canada peut-il le mieux mobiliser ses partenaires et les intervenants pour établir une vision nationale des priorités en matière d’infrastructures de transports associées au commerce? 
    • Une perspective pangouvernementale, qui engloberait entre autres Ressources naturelles, Affaires mondiales, Environnement et Changement climatique, et d’autres portefeuilles fédéraux, est nécessaire pour acheminer efficacement les marchandises canadiennes vers les marchés.
    • Pour améliorer l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement, il est important d’avoir un portrait national et une perspective systémique pour comprendre les grands catalyseurs économiques intervenant dans l’équation. Si l’on regarde isolément chaque élément ou secteur de la chaîne d’approvisionnement, les problèmes s’obscurcissent. Toutefois, il est aussi important de se souvenir que chaque expéditeur a des besoins propres. Une solution universelle ne conviendra pas toujours à tous les secteurs.
    • Il est possible de mieux conscientiser les Canadiens à l’importance des activités commerciales pour l’économie. Les secteurs public et privé doivent déployer plus efforts pour combler les lacunes en matière d’information, notamment sur la façon dont les transports et les activités commerciales appuient l’intérêt national. C’est particulièrement important pour en démontrer les avantages aux provinces/territoires et aux collectivités locales où se trouvent des infrastructures d’importance nationale.
    • Nous devons arriver à un juste équilibre entre les préoccupations sociales, de sécurité et d’environnement et les avantages économiques et les valeurs de l’ensemble du Canada.
    • Les compagnies de chemin de fer d’intérêt local pourraient fournir une capacité d’appoint pour les compagnies de chemin de fer de catégorie 1 et les éléments du dernier mille, et travailler avec de nouvelles petites entreprises qui pourraient n’avoir besoin que d’un seul wagon pour établir une base de clients.
    • Même si la Loi sur les transports au Canada peut encore être améliorée, elle renferme néanmoins de bons outils éprouvés qu’il faudrait exploiter.
  3. Quelle est votre point de vue sur le modèle de partenariat qui a été utilisé au cours de la dernière décennie pour soutenir l'infrastructure des transports multimodaux et les politique liées aux investissements? Comment cette approche peut être améliorée ? Est-il nécessaire de créer un nouveau modèle?
    • Le secteur privé est celui qui investit le plus dans les infrastructures, alors il est important de travailler ensemble, mais aussi avec le gouvernement à trouver des solutions collectives et concertées. Nous devons aussi envisager des options de financement novatrices.
    • Il est important que TC se fasse entendre à la table pour arriver à un consensus à propos des projets, et trouver des fonds auprès des nombreux partenaires/intervenants.
    • Comme davantage de priorités en infrastructure pourraient être financées, il faut une stratégie nationale pour déterminer les principaux corridors. Les investissements devraient être priorisés en fonction de l’endroit où ils pourraient avoir l’impact le plus important, comme réduire les goulots d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement; ces investissements devraient être projetés sur 20 à 40 ans.
    • Dans ce contexte, l’approche des portes d’entrée et des corridors a connu du succès dans le passé, surtout autour de Vancouver. Il reste toutefois encore plusieurs défis et goulots d’étranglement, notamment dans des ports et des corridors intérieurs.
    • Il ne faudrait pas négliger les améliorations au processus. Après le dernier cycle de consultations sur les infrastructures en 2008, certains secteurs ont rencontré leurs intervenants et schématisé des processus dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, notamment toutes les transactions et les échanges de données. La mesure a permis de trouver des façons de rendre la chaîne d’approvisionnement plus efficace.
    • Un comité consultatif pourrait être formé pour aider à la prise de décisions fondées sur des éléments probants à propos des investissements dans l’infrastructure publique.
    • Le comité consultatif pourrait entreprendre un processus similaire de schématisation des voies d’acheminement des marchandises. Un tel exercice permettrait de mieux comprendre les processus et de voir où se trouvent les goulots d’étranglement. Il serait important que la participation soit vaste pour dégager un portrait complet.
  4. Quels types de renseignements et de données sur le transport sont nécessaires pour offrir une bonne base d’informations permettant la tenue d’analyses, lesquelles favoriseront la prise de décisions éclairées quant aux investissements en infrastructures de transport associées au commerce?
    • Les données sont nécessaires pour comprendre où sont les goulots d’étranglement et où seront les secteurs de croissance à l’avenir, afin qu’on s’appuie sur des faits pour prendre des décisions sur les investissements dans l’infrastructure.
    • L’utilisation optimale des données est un outil prospectif important pour l’avenir, et non seulement un outil historique. L’information doit concerner les défis courants.
    • Des tableaux de bord et des tableaux analytiques pourraient être utilisés à l’avantage des entreprises et ne devraient pas être seulement concentrés sur des processus réglementaires.
    • Le défi consiste à rassembler des données pertinentes qui permettront de savoir comment améliorer la chaîne d’approvisionnement et régler les goulots d’étranglement, tout en protégeant la confidentialité des renseignements commerciaux.
    • Il y a des exemples de succès de la collecte de données, par exemple sur les secteurs intermodaux dans la région de Vancouver. Les paramètres ont donné un bon aperçu de ce qu’il se passe et ont été établis de manière à ce qu’aucune entreprise ne se sente en désavantage commercial.
    • Pour régler les questions de données, il faut une coopération entre le gouvernement, les transporteurs, les expéditeurs et les producteurs.
    • Une bonne organisation impartiale devrait recueillir et tenir les données. Il faut certaines compétences pour pouvoir analyser les données et les utiliser à bon escient. Peu importe l’endroit où les données sont conservées, il faudra engager plus de ressources que d’habitude pour les recueillir, les tenir et les analyser.
    • Il faudra beaucoup de ressources pour bien faire les choses, mais les avantages d’améliorer la collecte et l’utilisation des données seront grands.
    • Comme l’industrie est faite pour fonctionner dans un contexte prévisible et fiable, elle ne compose pas aisément avec l’innovation. Le secteur des transports doit en apprendre davantage sur les changements et les instituer sitôt qu’ils arrivent.