Le cœur des opérations de la sûreté maritime du Canada ressemble à une cellule de crise d’une agence d’espionnage, tirée directement d’un film de Jason Bourne.
Les « salles de surveillance » utilisées par les trois Centres des opérations de la sûreté maritime du Canada sont munies d’écrans couvrant les murs qui affichent le trafic maritime de partout dans le monde.
Les analystes étudient les renseignements qui sont acheminés aux centres, dont les flux vidéo en direct provenant des aéronefs de Transports Canada. Les salles sont aménagées de manière à permettre aux principaux décideurs d’être présents afin d’obtenir de l’information en temps réel lors des opérations en cours.
« Ces centres se sont avérés efficaces dans la prévention des menaces potentielles », affirme Malick Sidibé, directeur, Opérations de la sûreté maritime, Transports Canada. « Tous ces renseignements nous permettent de déterminer si nous devons laisser un navire entrer dans nos eaux. »
Collaboration unique au sein du gouvernement du Canada
Les centres d’Esquimalt (Colombie-Britannique), de Halifax (Nouvelle-Écosse) et de Niagara-on-the-Lake (Ontario) s’inscrivent dans la structure de défense maritime du Canada dont les principales menaces sont le terrorisme, l’espionnage, la contrebande de drogues et le passage de clandestins. Ils veillent sur le réseau de transport maritime du Canada afin de prévoir les menaces potentielles pour l’industrie du transport maritime.
De nombreux ministères fédéraux travaillent ensemble dans les centres pour évaluer les menaces actuelles et émergentes. Mentionnons notamment les suivants : Transports Canada, la Gendarmerie royale du Canada, l’Agence des services frontaliers du Canada, le ministère de la Défense nationale, le ministère des Pêches et des Océans et la Garde côtière canadienne. Cette collaboration unique donne lieu à des interventions coordonnées en cas de menaces potentielles.
Cette approche pangouvernementale en matière de sûreté maritime contribue à la protection de plus de 300 ports commerciaux partout au pays. Voilà une importante contribution, étant donné qu’environ 210 milliards de dollars de marchandises y transitent chaque année.
« Cela représente une valeur commerciale décisive au sein de l’économie. Sans sécurité, cette valeur pourrait être à risque », souligne M. Sidibé. « Il est question de la compétitivité des ports canadiens. »
Le portrait maritime au Canada
Transports Canada joue un rôle important dans la détection et l’évaluation des menaces maritimes, et dans la facilitation des interventions afférentes, par l’entremise des centres des opérations de la sûreté maritime, où plus de 1 000 navires chaque jour sont surveillés. Les centres :
- contribuent à brosser un portrait à jour des activités au large des côtes du Canada et sur les voies maritimes du Canada;
- surveillent les menaces et contribuent à l’évaluation des risques posés aux installations maritimes, aux ports et aux navires;
- appliquent le Règlement sur la sûreté du transport maritime. Chaque navire doit transmettre un message à Transports Canada 96 heures avant d’entrer dans les eaux canadiennes. Les centres peuvent également partager les renseignements liés aux menaces avec les navires canadiens naviguant en eaux internationales en cas de menaces potentielles pour la sécurité.
Les inspecteurs de Transports Canada informent les installations maritimes et les ports au sujet des menaces potentielles pour la sécurité. Chaque année, les centres réalisent plus de 7 000 évaluations des risques relativement aux navires entrant dans les eaux canadiennes.
Renforcement de la sûreté du transport maritime sur l’eau et sur terre
Le personnel des Centres des opérations de la sûreté maritime commence toujours la journée par une réunion de coordination pour partager les renseignements de reconnaissance et de surveillance maritime et terrestre avec les organismes partenaires afin d’assurer la sûreté du réseau de transport maritime.
Le centre de Niagara-on-the-Lake se distingue des autres dans la mesure où l’édifice abrite également la United States Coast Guard (garde côtière des États-Unis) et la patrouille frontalière des États-Unis. S’il faut combiner le littoral des Grands Lacs et celui du fleuve Saint-Laurent, cela représente plus de 3 700 kilomètres à surveiller. Cette collaboration unique vient accroître la sécurité du réseau des Grands Lacs et de la Voie maritime du Saint-Laurent, et ce, des deux côtés de la frontière.
Outre les menaces pour la sécurité le long des voies maritimes canadiennes, la cybersécurité est également une priorité pour les centres. Au cours des dernières années, les installations maritimes et les ports font état d’un nombre croissant d’incidents liés à la cybersécurité maritime. L’envoi de courriels d’hameçonnage aux ports ou aux installations maritimes en vue d’accéder à leurs réseaux en est un exemple.
Les Centres des opérations de la sûreté maritime contribuent grandement aux initiatives prises à plus grande échelle au Canada en vue de renforcer la sûreté maritime.