« Partageons la route » est un message répandu dans nos villes puisque de plus en plus de piétons, de cyclistes, d’automobilistes et de camionneurs se disputent la chaussée.
La conception de routes, tout comme la technologie, joue un rôle important dans la protection des usagers de la route vulnérables, notamment les cyclistes et les piétons.
En septembre 2016, le ministre des Transports, Marc Garneau, a annoncé la création d’un groupe de travail pour accroître la sécurité des usagers de la route vulnérables. À titre de membre de ce groupe, Transports Canada se penche sur de nouvelles technologies pouvant réduire les accidents.
« Tandis que les camions lourds représentent une infime partie des véhicules sur nos routes, ils sont surreprésentés dans les cas de collision mortelle impliquant des piétons et des cyclistes », affirme Dominique Charlebois, ingénieur principal, Recherche sur les préventions des accidents, Transports Canada. « L’angle mort constitue un facteur déterminant. »
Selon M. Charlebois, les camionneurs ont du mal à voir les piétons et les cyclistes en raison de la hauteur de leur siège. Lorsque les camions effectuent des virages larges, leurs roues arrière pourraient également heurter les piétons ou les cyclistes qui se tiennent trop près.
Pour répondre à ces préoccupations, M. Charlebois et d’autres ingénieurs de Transports Canada se penchent sur l’utilisation de caméras 360 degrés, de sonars, de radars et d’autres types de technologie de système de caméras intelligent permettant aux conducteurs de voir et de détecter les cyclistes et les piétons. De quelle manière? Un camion à benne a récemment été équipé de capteurs et a fait l’objet d’essais sur une piste à circuit fermé du Centre d’essais pour véhicules automobiles de Transports Canada à Blainville (Québec), au nord de Montréal. Ces essais visaient à déterminer si les capteurs de camion seraient assez efficaces pour permettre au conducteur d’éviter un cycliste ou un piéton.
« Nous avons reproduit des situations auxquelles un camionneur fait couramment face, notamment des cas avec des virages serrés, une visibilité réduite, et des piétons et des cyclistes à proximité d’un véhicule », affirme M. Charlebois.
Les résultats préliminaires étaient si prometteurs que plusieurs municipalités canadiennes ont montré de l’intérêt pour l’essai de capteurs sur des camions dans leurs régions.
« Selon nous, ces systèmes de détection présentent un certain potentiel, mais la piste d’essai n’est pas la réalité », souligne M. Charlebois. « La seule façon de comprendre comment les conducteurs intégreraient le système d’avertissement est de leur offrir l’occasion d’utiliser des capteurs comme dispositifs d’aide à la conduite dans des conditions réelles. Nous saurons ainsi si les capteurs fonctionnent sur de vraies routes, de jour comme de nuit, dans divers environnements, conditions météorologiques et conditions de circulation. »
Les essais des systèmes de détection par les municipalités devraient débuter en 2018. Transports Canada examinera les résultats et les transmettra au groupe de travail des usagers de la route vulnérables. Entre temps, M. Charlebois s’empresse de rappeler que la technologie constitue une aide, mais n’est nullement une solution parfaite.
« Bien que ces capteurs de camion semblent prometteurs, il faut garder à l’esprit qu’aucun système de technologie ne remplace vos efforts », ajoute M. Charlebois. « La sécurité routière est la responsabilité de chacun. En toute circonstance, il nous appartient de rester en sécurité et de nous montrer attentifs à ce qui nous entoure. Après tout, cette vigilance peut vous sauver la vie. »