par Bryan Webster, Aviation Egress Systems (en anglais seulement)
L’été est dans l'air; avec un peu de chance, la pandémie de COVID-19 qui nous a tous frappés sera bientôt sous contrôle et fera partie de notre passé. Le secteur de l'aviation doit encore malheureusement composer avec de nombreux défis. En effet, les exploitants privés et commerciaux sont confrontés à des défis importants, car les réglementations changent régulièrement.
Les formations sur les évacuations ont presque toutes été suspendues en mars 2020 en raison des mesures sanitaires et des procédures mises en place quant à l’utilisation des piscines; nous avons donc choisi de faire face à la situation de différentes manières.
À l’instar de nombreuses compagnies touchées par la pandémie, nous avons reçu peu d'appels; du coup, rattraper les demandes de renseignements manquées ne nous a pris que quelques minutes une fois de retour au bureau. Lorsque les températures automnales se sont installées à AES (Aviation Egress Systems), nous avons bénéficié d’une occasion exceptionnelle en termes de disponibilité, ce qui nous a permis de formuler de nouvelles idées et de les concrétiser. Nous avons donc travaillé assidûment à la mise à jour de notre formation « Dry Egress Training » (formation sur l’évacuation au sol), les dernières technologies mises en œuvre sur notre site initial (qui a maintenant cinq ans) nécessitant des mises à niveau de maintenance.
Tout service en ligne doit impérativement offrir des renseignements récents et à jour, et ce genre de renseignements sera bientôt disponible sur le site Egress training (en anglais seulement), le tout assorti de graphiques et de technologies dernier cri très intéressants.
Cette amélioration permettra également à AES Dry Egress d’être plus adapté à la formation au sol des pilotes d’hydravions commerciaux lorsque la formation obligatoire d’Egress Training sera dispensée dans moins d'un an, le 23 février 2022. Lorsque les restrictions liées à la COVID-19 seront assouplies, AES sera mieux à même de dispenser une formation sur l’évacuation sur plan d’eau au Canada, en veillant à ce que tous les règlements sanitaires soient respectés, notamment le port d’un masque pour milieu aquatique en néoprène spécialement conçu à cet effet.
Depuis 1998, AES est un précurseur dans le domaine des formations sur l’évacuation, plus de 6 000 stagiaires étant maintenant prêts à affronter des situations d’urgence en milieu aquatique. Personnellement, j’ai assisté à de nombreux scénarios consacrés à la formation des stagiaires dans nos bassins implantés sur 63 sites, de la région d’Inuvik au Québec, et partout ailleurs. Les observations faites ont permis à AES de travailler avec diligence sur un grand nombre d'équipements de sécurité innovants pour hydravions, qui seront présentés une fois les essais associés effectués.
Dans le même ordre d’idées, l’aéroport de Pitt Meadows, C.-B., a fait équipe avec des ressources spécialisées en navigabilité, en utilisant judicieusement leur temps pour concevoir une modification touchant la porte de soute arrière du Cessna 206. Pendant plus de 50 ans, des ingénieurs de Cessna, et de nombreux autres organismes, ont essayé, en vain, de résoudre le problème lié à la porte de soute du Cessna. Aujourd’hui, grâce à leur dévouement à la sécurité, une porte avec homologation de type supplémentaire (CTS) est disponible et permet de sortir facilement de la configuration autrefois quasi infranchissable avec les volets sortis. Pour de plus amples informations, consultez le site Coast Dog Aviation Ltd (en anglais seulement).
Avec l’arrivée de l’été et la fonte des glaces recouvrant tous les lacs, il est grand temps de s’entraîner à exécuter quelques décollages et atterrissages pour réapprivoiser votre avion. C’est ce que je suggère à tous les pilotes avant d’embarquer des amis et de la famille pour leur premier vol à la suite d’un hiver d’inactivité aéronautique.
Si possible, entraînez-vous à relever quelques-uns des nombreux défis environnementaux propres aux hydravions, tels que les conditions de plan d’eau difficiles, exposées au vent ou calmes. Un plan d’eau miroitant, par exemple, est également connu pour nécessiter une très grande concentration et pour exiger une technique impliquant le plus grand respect et des compétences poussées. Même les pilotes les plus expérimentés prennent ce type de conditions très au sérieux. Lorsque les pilotes ne sont pas adéquatement préparés ou formés sur la manière de gérer cette situation, l’effet miroitant donne l’impression d'atterrir bien au-dessus ou bien au-dessous de la surface de l’eau. Toute erreur de pilotage dans de telles conditions peut donner lieu, et a donné lieu, à bon nombre d’accidents catastrophiques d’hydravions, comme en témoignent des statistiques bien étayées au fil du temps. Il est vivement suggéré aux pilotes d’hydravions qui ne se sont pas exercés à exécuter la technique appropriée pour configurer l’avion et atterrir dans ces conditions de faire appel à un pilote chevronné avant de tenter l’expérience par eux-mêmes.
Pour les pilotes d'aéronefs amphibies, une liste de vérification chromocodée avec du bleu pour l’eau peut aider à s’assurer que le train d'atterrissage est dans la configuration appropriée, à la fois pour se poser sur l’eau et pour y prendre son envol. Le fait de se poser alors que le train est dans la position inappropriée pourrait coûter cher sur une piste d’atterrissage et s’avérer potentiellement mortel en configuration « roues sorties » sur un plan d’eau.
Une autre erreur courante des pilotes d’hydravions consiste à ne pas réaliser qu’un flotteur ou un bouchon manquant peut donner lieu à la surcharge rapide d’un compartiment flotteur avec de l’eau lors de la circulation sur l’eau ou de l’envol. Certains ont appris, à leurs dépens, de nuit, alors que leur appareil était arrimé au ponton, que l’action des vagues seule peut inonder des compartiments non obturés et entraîner l’immersion de l’avion. Des flotteurs peu étanches, dans la limite du raisonnable, constituent une des situations auxquelles on peut être confronté jusqu’à ce que des réparations soient réalisées par pompage de l’excès d’eau autant que nécessaire. Il faut savoir que, lorsqu’un flotteur d’hydravion est endommagé ou n’est plus étanche et qu’un grand volume d’eau y pénètre, pour un caisson de flottaison pesant 10 livres par gallon (ou 4,5 litres), une instabilité se crée. Lorsque l’avion s’envole, ses performances risquent de se détériorer soudainement, ou pire, l’avion risque d’être difficile à maîtriser. Le pilotage des hydravions donne aux aviateurs la possibilité de profiter des merveilleuses régions éloignées, dans lesquelles il y a souvent peu de solutions en cas d’accident; il faut donc toujours rester professionnel et se tenir prêt à affronter ce que Dame Nature vous inflige.
Les exploitants d’hydravions doivent savoir que de nouveaux règlements sur les VFI (vêtements de flottaison individuels) entreront en vigueur à compter du 6 juin 2021. Il ne fait aucun doute que toutes les compagnies concernées ont été informées des changements, sachant que l’on peut trouver de plus amples informations sur le site Web de TC.
Les pilotes d’avions équipés de roues qui décollent de bon nombre de nos aéroports à proximité de lacs ou d’océans devraient également, au minimum, revoir à l’avance les procédures à appliquer en cas d’amerrissage d’urgence. En effet, selon la configuration des appareils - voilure haute ou basse, train fixe ou escamotable - les procédures à suivre en cas d'amerrissage forcé diffèrent.
N’oubliez pas que les pilotes ont la responsabilité de protéger leurs passagers et leurs équipements, ce qui explique pourquoi toute formation devrait être considérée comme indispensable pour faire face à des situations imprévues.
Tout cela étant dit, il est peut-être temps de vous plonger dans vos manuels d’utilisation du pilote à l’avance, histoire de maintenir vos compétences à jour et de pouvoir en extraire des éléments de procédure exécutés de mémoire en cas de besoin.
Soyez prudent aux commandes!