par Michael Schuster, chef-instructeur, Aviation Solutions (en anglais seulement)
Avez-vous déjà eu un élève qui ne pouvait pas atterrir? Décoller en ligne droite? Ou même circuler au sol adéquatement? Il existe, dans la conception d’aéronefs, un élément de facteurs humains appelé le point de référence visuelle calculé (DERP) qui est souvent négligé par les instructeurs de vol et les pilotes de l’aviation générale et qui peut avoir un impact important sur les performances d’un pilote.
Laissez-moi commencer en disant que j’ai récemment redécouvert un document traitant du DERP que j’avais reçu du regretté Mike Spence, un inspecteur de TC avec qui j’ai eu le privilège de faire mes tests en vol initiaux pour les qualifications d’instructeur de vol de classe 4 et de classe 2. Certains des renseignements contenus dans cet article sont tirés de ses travaux originaux de 2003, pour lesquels je lui attribue le mérite et le remercie.
Premièrement, il est important de savoir que tous les avions ont un DERP intégré par les ingénieurs en aéronautique. Dans le cas des avions de la catégorie transport, ces renseignements sont facilement accessibles… le ou la pilote règle son siège de haut en bas et de l’avant vers l’arrière jusqu’à ce que les « billes » soient alignées. L’idéal serait que l’avion soit muni de pédales de palonnier réglables qui sont alors déplacées de façon à ce qu’il n’y ait aucune entrave au déplacement des commandes de vol par le pilote.
Lorsque le pilote est assis au bon DERP, ce dernier lui offre la meilleure visibilité autant du tableau de bord que du monde extérieur. Selon le SAE Dictionary of Aerospace Engineering, la définition du point de référence visuelle est [traduction libre] « un point fixe par rapport à la structure de l’avion auquel le milieu des yeux du pilote devrait se trouver ». Le Manuel d’information aéronautique (Discipline aéronautique 4.12) souligne aussi que le pilote devrait se sentir à l’aise.
Il y a effectivement un DERP à bord des aéronefs légers, mais à cause de leur petite taille, il n’y a généralement pas d’indicateurs mécaniques pour l’alignement des yeux du pilote. Cependant, vous pouvez utiliser une méthode simple. Gardez à l’esprit qu’une bonne partie du capot moteur devrait être visible pour faciliter les manœuvres : un angle de vision de 15 degrés environ au-dessus du nez de l’aéronef suffiraNote de bas de page 1.
Le pilote devrait régler son siège à la position où il pense devoir être assis (et oui, cela peut nécessiter des coussins et des annuaires téléphoniques — les exemplaires papier des pages jaunes ont encore leur utilité). Demandez à une autre personne de se placer à 30 pieds environ devant l’avion. Le pilote devrait pouvoir voir les pieds de cette personne. Si ce n’est pas le cas, le pilote doit être assis plus haut. S’il est assis très haut, il faut abaisser le siège du pilote, si possible.
Je l’ai fait plusieurs fois, avec presque toujours une grande amélioration des performances des élèves. Les instructeurs de vol devraient envisager d’examiner à quel endroit les yeux d’un élève se trouvent au début de toute formation à bord d’un nouveau type d’avion afin de donner à l’élève les meilleures chances de réussite. Cela offre non seulement à l’élève la visibilité adéquate pour l’aider à effectuer les manœuvres de vol et de circulation au sol, mais l’instruction sera également plus efficace parce que les yeux de l’instructeur et de l’élève sont à la même hauteur (au bon DERP).
Pour finir, s’il est impossible d’obtenir une position raisonnable des yeux, il est fortement recommandé de choisir un autre type d’avion mieux adapté à la taille du pilote. De plus, lorsque la position optimale est établie, le pilote doit s’assurer qu’il peut actionner facilement et complètement toutes les commandes, qu’il peut effectuer le balayage visuel extérieur et celui du tableau de bord sans faire de grands mouvements de la tête, et qu’il peut voir tous les voyants avertisseurs.
Une version de cet article a été publiée à l’origine sur le site web Aviation Solutions (en anglais seulement). Mike Schuster est un instructeur de vol de classe 1 expérimenté qui a enseigné à tous les niveaux, des débutants aux pilotes de ligne. Il est chef-instructeur à Aviation Solutions, prestataire autorisé de cours de perfectionnement pour instructeurs de vol (en anglais seulement) liés au renouvellement des qualifications.