Maintenez les règles de vol à vue (VFR)!! Ce que je pense des communications VFR

par Claude Roy, pilote qui a effectué plus de 6 700 heures de vol VFR

Si vous êtes comme moi, à l’occasion, vous croyez que les pilotes VFR pourraient mieux communiquer lorsqu’ils volent près des aérodromes non contrôlés.

À dire vrai, je ne suis peut-être pas un pilote ordinaire. J’ai été un contrôleur de la circulation aérienne pendant dix ans (de 1972 à 1982) avant de devenir pilote (en 1985). Mes antécédents, je l’avoue, me rendent plus sensible aux communications que le pilote moyen.

Pour commencer, tous les pilotes VFR doivent déclarer quatre renseignements : (1) qui ils appellent; (2) qui ils sont; (3) où ils sont, y compris leur altitude; et (4) quelles sont leurs intentions. Vous pouvez appeler ça vos « quatre questions ».

Facile, non? Pourtant, au fil des ans, je me souviens d’au moins deux cas dans la vallée de l’Outaouais où des amis ont perdu leur vie dans le circuit VFR d’un aérodrome non contrôlé. Dans les deux cas, ils volaient dans des conditions VFR, l’aéronef était équipé d’une radio et les pilotes transmettaient des messages.

Comment est-ce possible? Comment pouvons-nous empêcher que des scénarios semblables se produisent?

Nous pouvons commencer en travaillant ensemble pour mieux communiquer et empêcher le risque de collisions VFR parce qu’on était « au mauvais endroit, au mauvais moment ».

Premièrement, passons en revue la théorie sur la communication. NAV CANADA est la source d’information spécialisée sur le sujet des communications efficaces. Leur Guide de phraséologie VFR (PDF) est la meilleure référence disponible sur le sujet.

Même si le Guide de phraséologie VFR vise principalement la phraséologie qui doit être utilisée entre les pilotes et les services de la circulation aérienne (ATS), il y a un paragraphe à la page 36 qui stipule que le compte rendu de position général « peut aussi être transmis sur la fréquence appropriée de la zone pour informer les autres aéronefs qui évoluent dans la zone de votre position ».

Pour moi, c’est l’essence même des communications VFR : de faire savoir aux autres où nous nous trouvons tous. Si les autres savent où vous vous trouvez, ce que vous faites et quelles sont vos intentions, ils peuvent facilement s’éloigner des conflits potentiels qu’il pourrait y avoir et vice versa.

Hélas, les communications ne sont qu’une partie de l’équation des vols sans incident. Voici trois autres façons d’éliminer les collisions VFR entre avions : (1) observez davantage vos environs; (2) parlez moins; et (3) soyez plus patient.

Observez davantage vos environs

Lorsque vous savez que la plupart des terrains d’aviation n’ont pas de règle de fréquence obligatoire en place, vous pouvez facilement comprendre pourquoi les opérations VFR sécuritaires dépendent, d’abord et avant tout, du principe « voir et être vu ».

Pour les pilotes VFR, les yeux sont plus importants que les oreilles. Votre fonction opérationnelle principale, en tant que pilote VFR, est de rester loin de tous les autres aéronefs. Si vous volez selon les VFR, vous maintenez les VFR!

Veuillez donc faire un effort conscient pour observer vos environs et vous assurer qu’il n’y a pas d’avions — ou de drones — près de vous.

Parlez moins

Pour avoir plus d’assurance, les pilotes VFR peuvent utiliser les radios pour déterminer si quelqu’un est près d’eux et pour essayer d’aider les autres à rester loin de leur propre itinéraire.

Les radios sont surtout bonnes comme outils pour prendre connaissance de la situation. Elles aident les pilotes à déterminer à l’avance d’où les autres avions proviendront et à quel moment ils seront à portée visuelle et possiblement en conflit.

Comme un système de préavertissement, les radios aident les pilotes VFR à avoir une image mentale « radar » de la façon dont la circulation se développera près des aéroports et avant que les avions soient trop près les uns des autres.

Pourtant, les pilotes VFR, pour plusieurs raisons, parlent plus qu’ils devraient. Comme sur les médias sociaux, les pilotes semblent plus intéressés par le fait de raconter leur histoire au monde plutôt que d’en apprendre plus sur les autres et leur situation en évolution.

Donc, parlez moins et écoutez plus ce que les autres disent. Efforcez-vous de créer une image mentale de l’endroit où se trouvent les autres dans les environs de l’aéroport et où ils se trouveront dans 30 secondes. Gardez vos transmissions le plus standard, claires et concises possibles, pour que votre position et vos intentions soient comprises par tous.

Soyez plus patient

Comme une roue et ses rayons, les aéroports sont le centre de la circulation et des activités. Les aéroports sont comme des aimants à aéronefs. En général, l’aéronef quitte un aéroport ou vole directement vers un aéroport.

En plus, les pilotes VFR veulent aussi voler par beau temps et à un moment qui est opportun pour leurs passagers et eux. Ce qui est, pour vous, un moment et un endroit opportuns pour voler l’est généralement aussi pour d’autres pilotes.

Par conséquent, nous rencontrons toujours de brèves périodes de trafic achalandé aux aéroports. Les avions arrivent tous en même temps ou décollent tous en même temps.

C’est pourquoi vous devez être plus patient. Si vous pouvez retarder votre départ ou votre arrivée de quelques minutes, vous pouvez facilement effectuer votre vol dans des situations de circulation moins congestionnée.

Conclusion

J’espère qu’en utilisant les trois petits trucs susmentionnés, nous pourrons tous mieux voler de façon sécuritaire et communiquer efficacement les uns avec les autres afin de réduire et d’éliminer les risques associés aux opérations VFR près des aéroports.

Bon vol!