Préparer son hydravion pour l’été afin de voler en sécurité

par Bry the Dunker Guy, Kevin Elwood et Doug Ronan

Le printemps à peine terminé, que déjà arrive l’été. Mais où sont donc passés nos hydravions si chers prisés?

Photo credit: Kevin Elwood Seaplane beside dock

Source : Kevin Elwood
Hydravion à côté d’un quai

Ils sortent lentement des hangars, des granges et des bords de lacs. Toutefois, il faut se demander si des risques pourraient s’être ajoutés depuis le dernier vol?

Il est important de se rappeler que même lorsqu’ils sont entreposés dans un bâtiment chaud et sec, les aéronefs peuvent être exposés à toutes sortes d’aléas. Une famille de souris pourrait, par exemple, avoir décidé de faire de la queue de l’aéronef sa demeure pour l’hiver.

De plus, avec tout le va-et-vient des autres machines autour de l’appareil au cours des derniers mois, il est possible que les extrémités des ailes et les surfaces, comme les ailerons, aient été bosselées, pliées ou abîmées.

Il est donc important, avant d’effectuer votre premier vol, de procéder à une inspection minutieuse de votre bien précieux, inspection qui ne devrait pas se limiter à la simple recherche de fientes d’oiseaux sur les ailes.

Vous devriez ensuite procéder à une vérification complète des contrôles de l’appareil, afin de vous assurer que les pièces mobiles de votre aéronef réagissent exactement comme elles le devraient.

Vous devriez examiner votre radiobalise de repérage d’urgence (ELT) pour vous assurer de son bon fonctionnement et de l’autonomie de la pile. Si votre aéronef est resté à l’extérieur pendant une période assez longue, vous devriez vérifier si des oiseaux ont fait leur nid quelque part, puisque cela arrive fréquemment.

Il va de soi que tout entretien qui va au-delà de l’entretien normal doit être effectué chaque année.

Une fois toutes ces étapes terminées, vous devriez allumer le moteur pour une période de réchauffement raisonnablement longue puis l’éteindre. Vous devriez ensuite observer l’appareil et consigner tout enjeu en lien avec la pression de l’huile et toute fuite ou chute de magnéto.

La présence d’eau dans le carburant a provoqué l’écrasement de plus d’un aéronef peu après le décollage lors de son premier vol de la saison. En effet, il s’agit d’un moment très précaire, car non seulement la machine peut être mal préparée, mais le pilote peut l’être aussi.

Il va sans dire, le premier vol après une longue période d’inactivité aux commandes peut être difficile; on a souvent de la difficulté à se rappeler où les différentes jauges se trouvent.

Soyez patient, il vous faudra un certain temps pour trouver vos repères.

Pour ceux d’entre nous qui volent toute l’année avec des roues ou des skis montés sur le train d’atterrissage, la transition est plus facile, même si le changement récent de hauteur entre les roues et les yeux a joué des tours à plus d’un pilote.

Cela étant dit, retenir les services d’un pilote ayant une expérience plus récente pourrait s’avérer un investissement judicieux.

Lorsque vous avez trouvé vos repères et une fois que votre confiance est revenue pour la saison, il est temps de penser à vos passagers.

Souvent, ces derniers s’intéressent peu au vol et ne songent qu’à arriver à leur destination; une leçon sur l’étiquette à bord d’un aéronef est donc de mise.

Il est essentiel de fournir un exposé avant le vol à toutes les personnes qui montent dans l’aéronef avec vous, car celui-ci augmente considérablement leurs chances de survie si un accident survient sans avertissement préalable.

Le fait de savoir comment fonctionnent les portes et où se trouvent chacune d’entre elles, y compris les issues de secours et les trappes de toit, s’il y en a, est absolument essentiel au cas où le pilote est victime d’une incapacité.

Mentionnez aussi aux passagers qu’il ne faut jamais sortir de l’aéronef avant que le moteur soit éteint et que l’appareil ait été amarré au quai.

Conformément aux renseignements ci-dessus, les pilotes d’hydravion doivent non seulement indiquer où se trouvent les vêtements de flottaison individuels (VFI), mais aussi comment les porter et quand les gonfler dans l’éventualité peu probable où ils seraient nécessaires.

De plus, vous devriez mentionner aux passagers où se trouvent les trousses de premiers soins et d’autres articles, comme les extincteurs.

Signalez toujours que les ceintures de sécurité doivent être attachées avec la boucle vers l’extérieur, comme le montre le personnel des compagnies aériennes avant le vol.

Cela est particulièrement important pour les passagers qui ne voyagent pas fréquemment en aéronefs et qui voudraient instinctivement détacher leur ceinture de sécurité autour de leurs hanches comme ils le font dans leur Honda.

Souvenez-vous que, même si vous n’êtes pas un exploitant commercial, vous devez tout de même respecter des normes professionnelles étant donné que vous êtes responsable de chaque passager.

Les vols en hydravion comportent beaucoup plus de variables que le vol sur roues.

Tout d’abord, vous devez souvent vous fier à la direction des vagues qui se trouvent quelques centaines de pieds sous vos ailes ou à un drapeau se trouvant dans la cour avant d’une maison, qui font office de manche à vent, pour déterminer la direction du vent.

Aussi, lorsque vous sortez de la marina, dame Nature peut, selon la vitesse et la direction du vent, vous pousser vers les autres bateaux sans que vous ne puissiez vous arrêter.

Il en va de même pour l’amarrage sur une rivière en mouvement ou dans un courant fort; là encore, le vent peut s’avérer un obstacle important.

Contrairement aux pistes d’atterrissage, les plans d’eau changent constamment, passant d’un état complètement calme à un état agité; certaines conditions sont plus exigeantes que d’autres.

Dans le cas des aéronefs à train escamotable, y compris les hydravions amphibies et les hydravions à coque, il est fortement recommandé d’utiliser une liste de vérification, afin d’éviter une erreur coûteuse, qui pourrait mettre des vies en danger.

Pour tous les pilotes commerciaux qui exploitent des hydravions ou des hydravions à coque, sachez que, depuis le 6 mars 2023, la formation sur l’évacuation subaquatique est obligatoire et qu’elle est également fortement recommandée pour les pilotes privés.

Bon vol et amusez-vous cet été.

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