Soyez comme Maverick, portez votre casque!

par Patrick Lafleur, pilote d’essai chez Bell Textron, codirigeant du groupe de travail sur les voilures tournantes (GTVT) et Serge Côté, inspecteur de la sécurité de l’aviation Civile, giravion spécialiste de la formation au pilotage, de l’évaluation et de l’examination, Transports Canada

Que ce soit pour se déplacer à vélo ou à moto ou pour pratiquer des sports de contact, il faut porter un casque. C’est pour votre protection, bien sûr, mais c’est aussi très pratique. Il est donc tout à fait logique d’en porter un lorsque vous pilotez votre hélicoptère. Les casques d’hélicoptères sont de styles et de couleurs différents et sont offerts avec diverses options afin de pouvoir être personnalisés selon vos besoins et vos goûts. Ils sont aussi très abordables si vous tenez compte de toutes les conséquences d’un coup à la tête comme les blessures, les invalidités, les jours de congé de maladie et les frais médicaux ainsi que de la responsabilité que vous avez à l’égard de vos passagers d’atterrir en toute sécurité après un impact d’oiseau ou de les conduire en lieu sûr après un accident.

En raison de la capacité des hélicoptères à décoller et à atterrir verticalement, un pourcentage élevé d’accidents se produisent à faible vitesse lors de la phase de vol stationnaire. Dans une situation de renversement, les pales du rotor principal frappent les obstacles environnants ou le sol avec une telle force que le choc ressenti par les occupants est brutal. Le casque protégera votre tête et l’empêchera de frapper le tableau de bord ou toute autre partie du poste de pilotage afin que vous puissiez sortir de l’épave et quitter les lieux.

De plus, les hélicoptères volent surtout à basse altitude là où il y a des oiseaux. Vous avez probablement vu des oiseaux de près lors de vos vols. Les oiseaux semblent sortir de nulle part, et chaque fois, vous vous sentez soulagé de ne pas les avoir heurtés. En raison de votre vitesse de déplacement en vol, vous avez très peu ou pas de temps pour éviter les oiseaux. Vous vous déplacez en vol de croisière et, une seconde après, votre pare-brise explose et un oiseau vous frappe le visage à 120 nœuds. Si vous aviez porté un casque avec la visière baissée, il y a de bonnes chances que vous auriez eu suffisamment de protection pour encaisser le choc, ce qui vous aurait permis de poser l’appareil en toute sécurité.

Votre casque de vol est un outil qui protège votre tête, vos yeux et vos oreilles. Il facilite votre tâche de pilote. Les visières intégrées fourniront une protection physique et une aide visuelle dans différentes situations d’éclairage. Le casque comprend habituellement deux visières, une fumée qui peut être utilisée lorsque le temps est ensoleillé et l’autre transparente ou jaune qui peut être utilisée lorsque la luminosité est faible ou par temps laiteux. Ces visières rehaussent les repères visuels afin de permettre au pilote d’avoir une bonne connaissance de la situation. Les casques d’aujourd’hui offrent différents types de protection auditive. Je suggère fortement l’ajout d’une protection auditive supplémentaire, comme des bouchons d’oreille de communication (CEP) ou un système de réduction active du bruit. Les CEP offrent une protection physique contre le bruit. Ils bloqueront le bruit tout en permettant l’échange de communications précises au moyen d’un transducteur intégré aux écouteurs. Le système de réduction active du bruit traitera les sons électroniquement pour offrir un niveau sonore adapté tout en assurant une communication nette et précise.

Il est aussi fortement recommandé que le casque de vol soit connecté à l’aéronef grâce à un cordon intermédiaire de système d’intercommunication reliant le casque au port de la cellule afin que le pilote puisse évacuer rapidement l’appareil. Ainsi, le pilote pourra déconnecter le cordon dans la direction de l’évacuation. Une connexion directe au port à la cellule exigera habituellement une pression de 31 kg (ou 70 lb) afin d’être déconnectée. Sans un cordon intermédiaire, il peut être extrêmement difficile ou impossible pour le pilote de déconnecter rapidement le cordon intermédiaire du système dans certaines situations d’urgence.

La partie la plus difficile du processus sera de choisir le casque parfait pour vous. Parlez aux pilotes et aux instructeurs qui possèdent un casque, faites des recherches sur Internet pour choisir la meilleure option pour vous et portez une attention particulière au processus de fabrication et faites preuve de diligence pendant l’achat puisque ce casque sera votre compagnon de vol pour de nombreuses années à venir. Votre casque vous assurera une tranquillité d’esprit et un confort, et il améliora grandement la sécurité de vos passagers et la vôtre.