Les erreurs de communication peuvent être évitées

par Christopher Rieken, directeur, Sécurité opérationnelle, NAV CANADA et Anthony McKay, vice-président et chef de la direction de la sécurité et de la qualité, NAV CANADA

La sécurité aérienne, dans les airs et au sol, est une responsabilité commune à tous les intervenants du secteur de l’aviation. Les communications sont essentielles à la sécurité, et les enquêtes sur la sécurité désignent souvent les communications comme l’un des principaux facteurs contributifs aux événements liés à la sécurité. Il est facile d’oublier que la personne qui parle à l’autre bout du fil est un être humain pouvant commettre des erreurs. Si tout le monde utilise dès le départ la même base de phraséologie standard, il y a moins de risques d’erreur ou d’interprétation erronée.

Des erreurs de communication peuvent survenir même entre les professionnels les plus chevronnés. Mieux faire connaître certaines des erreurs de communication définies comme des risques contribuant aux événements liés à la sécurité peut permettre d’éviter qu’elles ne se produisent de nouveau. Certains de ces risques d’erreur de communication peuvent être atténués par le recours à des messages et à une phraséologie standards. Par exemple :

  • les plans de vol et les NOTAM soumis indiquant l’heure locale plutôt que le temps universel coordonné (UTC ou « zulu »)

    L’ensemble du secteur de l’aviation, y compris le personnel des services de la circulation aérienne (ATS) et leurs systèmes, utilise l’UTC ou l’expression zulu comme référence temporelle principale. Lorsqu’il s’agit de soumettre un plan de vol ou un NOTAM, ou encore d’aviser les ATS d’une activité aérienne planifiée, l’UTC ou l’expression zulu doit être utilisé pour éviter une erreur dans les documents et l’activation d’un plan de vol ou d’un NOTAM, ou encore l’annulation de services d’alerte pour un vol.

  • les plans de vol et les NOTAM soumis au moyen de lettres de l’alphabet ou du nom de l’aéroport plutôt qu’au moyen de la phonétique de l’indicatif de l’aéroport

    A-t-on dit Sidney ou Sydney? Au téléphone ou à la radio à très haute fréquence (VHF), certaines lettres ont une consonance très semblable. En anglais par exemple, C-Y-Q-Y ressemble beaucoup à C-Y-Q-I. Par ailleurs, charlieyankeequebecyankee sont des mots très faciles à distinguer. Adoptez la bonne méthode dès le départ et « ralentissez la cadence pour que les choses se déroulent rondement par la suite » de sorte qu’en cas de problème, les services de recherche et de sauvetage essaient de vous trouver à Sydney plutôt qu’à Yarmouth.

  • les erreurs de relecture ou de réécoute

    Ce ne sont pas toutes les autorisations et les instructions du contrôle de la circulation aérienne (ATC) qui exigent que le pilote relise l’instruction donnée. Toutefois, il est facile pour un pilote ou les ATS d’entendre ce qu’ils s’attendent à entendre. Le risque d’erreur de communication est accru sur les fréquences les plus utilisées, lorsque les ATS ou les pilotes parlent trop vite ou que la vigilance est réduite en raison d’une certaine complaisance de leur part dans le cadre d’une opération de routine ou d’une opération qu’ils connaissent bien.

  • les indicatifs d’appel à consonance semblable

    Les immatriculations civiles des aéronefs ou les indicatifs d’appel des exploitants aériens commerciaux peuvent souvent se ressembler. Des lettres ou des chiffres identiques au début ou à la fin d’un indicatif d’appel et des « anagrammes » d’indicatifs d’appel peuvent amener un pilote à répondre par erreur à une autorisation des ATS destinée à un autre aéronef ou à traiter par erreur une telle autorisation. Le risque d’erreur de communication peut être accru lorsqu’un indicatif d’appel est abrégé lors de sa relecture ou que des chiffres sont regroupés. Les ATS tâcheront d’informer les pilotes lorsque des indicatifs d’appel à consonance semblable sont communiqués sur la même fréquence afin de les sensibiliser et d’attirer leur attention. Il est primordial que les identifications civiles utilisent la phonétique pour l’immatriculation complète et que les indicatifs d’appel utilisent le bon indicatif d’appel complet de l’aéronef avant le numéro.

Figure 1 : Horloge Zulu/UTC et alphabet phonétique

Figure 1 - Version textuelle

A – Alpha
B – Bravo
C – Charlie
D – Delta
E – Echo
F– Foxtrot
G – Golf
I – India
J – Juliet
K – Kilo
L – Lima
M – Mike
N – November
O – Oscar
P – Papa
Q – Quebec
R – Romeo
S – Sierra

T – Tango
U – Uniform
V – Victor
W – Whiskey
X – X-ray
Y – Yankee
Z – Zulu

Z – Zero
1 – Wun (One)
2 – Two
3 – Tree (Three)
4 – Fower (Four)
5 – Five
6 – Six
7 – Seven
8 – Alt (Eight)
9 – Niner (Nine)

 

NAV CANADA a travaillé en étroite collaboration avec les unités de formation au pilotage, les chefs de file de l’aviation commerciale et les conseils de l’aviation dans le but de produire plusieurs guides opérationnels et documents de référence pour les domaines de communication essentiels, comme les règles de vol aux instruments (IFR), les règles de vol à vue (VFR) et la phraséologie du trafic terrestre, les NOTAM, la planification des vols et les services météorologiques à l’aviation. Ces guides sont des outils d’apprentissage et des documents de référence qui servent aux communications standardisées entre les pilotes, les ATS et les autres intervenants du secteur de l’aviation. Les guides se trouvent sur le site Web de NAV CANADA à NAVCANADA.CA — Guides opérationnels.

Figure 2 : Guides phraséologiques de NAV CANADA