par Bryan Webster et Kevin Elwood, Aviation Egress Training Systems (en anglais seulement)
Les préparatifs pour un vol en hiver commencent avec des habits adéquats avant de vous rendre à l’aéroport. Il n’y a rien de pire que de se retrouver dans des conditions météorologiques défavorables sans s’y être paré.
Dans une situation d’urgence, la survie des passagers pourrait dépendre de votre exposé verbal détaillé, dont l’objectif est de garantir leur sécurité lors de vols privés et commerciaux.
En tant que pilote, vous devez sérieusement prendre en compte la tenue de vos passagers dès leur arrivée, avant le décollage, car ils pourraient ne pas être vêtus adéquatement pour les conditions météorologiques. Selon la région géographique du Canada, les conditions peuvent inclure des températures sous zéro, inférieures à -40 °C, jusqu’au retour du printemps.
Sachez que dans une situation peu probable où l’aéronef se serait échoué, pour quelque raison que ce soit, dans des conditions défavorables, le pilote est responsable de tous les passagers.
Pour améliorer considérablement les chances de survie advenant un tel incident, vous devez réfléchir clairement et disposer de ressources additionnelles à bord de l’aéronef. L’absence de vêtements d’hiver adéquats, comme des gants, une tuque et des bottes, pourrait faire la différence entre une expérience inconfortable en milieu sauvage et un épisode de survie réel jusqu’à l’arrivée des secours.
Les pilotes de la côte ouest qui effectuent des vols à longueur d’année, et leurs passagers, pourraient se retrouver trempés sur une rive en attendant les secours.
Les températures ne sont pas susceptibles d’être mortelles, cependant vous pourriez passer une ou plusieurs longues nuitées dans le froid s’il n’y a pas de bois sec et s’il est impossible d’allumer un feu.
Vous pourriez, par exemple, garder une couverture de secours, un briquet et tout autre outil que vous trouvez utile avec le dispositif de flottaison individuel (VFI); il s’agit d’une solution qui a sauvé la mise dans quelques cas.
Vous pourriez aussi vous retrouver, avec un certain nombre de passagers, coincés sur des flotteurs renversés, avec l’aéronef sous l’eau.
À un certain point, vous devrez déterminer la meilleure stratégie : demeurer sur l’appareil dans une situation quelque peu précaire ou nager jusqu’à une rive en attendant l’arrivée des secours.
La température de l’eau et la distance de nage sont deux facteurs clés à considérer lors de la prise de décision.
Aujourd’hui, toutes les personnes à bord des vols commerciaux d’hydravions de neuf passagers ou moins doivent porter un VFI, y compris le pilote; donc, l’inquiétude quant à la noyade en route a diminué.
Selon la période de l’année (p. ex. au début du printemps après la fonte de la glace), le plan d’eau (p. ex. l’océan Atlantique) et la température, le temps nécessaire pour agir efficacement pourrait être limité à quelques minutes seulement.
Sachez aussi que si votre radiobalise de repérage d’urgence (ELT) est submergée, elle ne peut plus transmettre de signal de détresse. Dans la plupart des cas, l’antenne se trouve à l’arrière de l’aéronef et pointerait donc vers le fond du lac, de la rivière ou de l’océan.
Les exploitants du Nord, et leurs passagers, pourraient être soumis à des vents d’un froid mordant quand ils se blottissent les uns contre les autres sur la rive d’un lac gelé grandement découvert dans de rudes conditions, ce qui pourrait causer des engelures ou pire.
Le printemps comme l’automne présente de nombreux dangers pour tout aéronef muni de skis. Par exemple, une simple chute à travers une glace mince incapable de supporter le poids de l’aéronef. Dans un tel cas, l’eau froide pénétrerait rapidement dans l’aéronef et les ailes pourraient être la seule chose qui empêche l’aéronef de couler, ce qui forcerait les passagers à s’échapper vers le haut, puisque les portes pourraient être bloquées.
Sinon, la seule issue pourrait être une fenêtre avant ou arrière. Dans bien des cas, il y a une issue de secours au plafond des produits de Havilland pour répondre à une telle préoccupation.
Pour renforcer la sécurité, vous pourriez vous doter d’un système de suivi additionnel en tant qu’exploitant privé; il s’agirait d’un système similaire à celui qu’ont la majorité des aéronefs commerciaux dont le suivi de vol est assuré par le personnel de bureau.
Dans tous les cas, les conditions hivernales exigent que les pilotes réfléchissent davantage à la planification de leurs vols comparativement au reste de l’année.
Pour en savoir plus, consultez l’un des nombreux livres ou des ressources Internet qui abordent le sujet.
Remarque pour tous les pilotes d’hydravion commercial : Veuillez noter qu’à compter du 6 mars 2023, vous devrez avoir suivi une formation en évacuation subaquatique conformément aux alinéas 703.98(2)c.1) et 704.115(2)a.1) du Règlement de l’aviation canadien (RAC).