par James Kerwin, spécialiste, Exploitation de l’unité, tour de Langley, NAV CANADA
NAV CANADA établit une distinction entre les « quatre grandes » tours de contrôle selon les règles de vol aux instruments (IFR), qui se trouvent à Toronto (YYZ), à Vancouver (YVR), à Calgary (YYC) et à Montréal (YUL), et « les autres » tours de contrôle selon les règles de vol à vue (VFR). Beaucoup de gens ignorent que ces petites tours proposent des visites de leurs installations, ce qui est un moyen inestimable pour les pilotes d’acquérir une nouvelle perspective sur les opérations à leur aéroport d’attache. Le fait de voir les opérations de « l’autre côté du micro » permet aux pilotes de mieux comprendre la situation locale et générale dans l’espace aérien et à l’aéroport. Cette compréhension est essentielle pour la sécurité du système aéronautique.
La sécurité des vols est essentielle et, dans notre secteur d’activité, la communication est primordiale
Les écoles de pilotage devraient encourager leurs élèves à visiter la tour locale au début de leur formation; les instructeurs devraient aussi se joindre à eux. Voir directement comment fonctionne la tour permet aux élèves-pilotes de rencontrer les contrôleurs d’aéroport, généralement sympathiques, et de voir les opérations du point de vue de la tour. Nous sommes des personnes et pas seulement une voix à la radio. Pour les élèves-pilotes, le fait de se familiariser avec l’environnement de la tour de contrôle peut les aider à réduire leur niveau d’anxiété lorsqu’ils effectuent leurs premières transmissions radiophoniques. Ainsi, ils peuvent se concentrer sur des choses plus importantes, comme le pilotage de l’aéronef. En outre, les contrôleurs gagnent à rencontrer les pilotes; il est bénéfique pour eux d’entendre les expériences des pilotes, surtout dans le cas des contrôleurs qui n’ont jamais piloté d’aéronefs. Il est difficile pour les contrôleurs de comprendre le point de vue du pilote s’ils n’ont jamais piloté d’aéronefs. Ils apprennent quelles sont les répercussions que peuvent avoir leurs autorisations et leurs instructions. D’autre part, certains contrôleurs aériens sont également pilotes, et il leur est facile d’oublier ce qui se passe dans le poste de pilotage par opposition à la tour. Cela dit, le fait de donner aux pilotes et aux contrôleurs la possibilité de discuter des procédures et de se poser mutuellement des questions permet de réduire la confusion et d’améliorer la compréhension, ce qui, en fin de compte, accroît la sécurité des vols.
Zones de contrôle
L’espace aérien qui entoure une zone de contrôle, ou qui y est adjacent, peut être une zone grise pour les pilotes. Toutefois, l’important est que les pilotes communiquent avec la tour en temps voulu lorsqu’ils envisagent d’entrer dans la zone de contrôle. Le contrôleur a ainsi le temps de parler au pilote et de déterminer où il se trouve et quelles sont ses intentions. Cela permet alors au contrôleur d’établir un plan qui inclut le pilote.
Au Canada, certains espaces aériens sont très denses et de nombreuses fréquences sont utilisées dans une zone géographique très restreinte. Par exemple, il existe six espaces aériens de classe C (zones de contrôle) dans un rayon de 25 NM autour de la région métropolitaine de Vancouver, et encore plus d’espaces aériens de classe F (zones de service consultatif), et chacun d’entre eux a des fréquences différentes. L’image ci-dessous montre un exemple du côté est du fleuve Fraser. N’oubliez pas que le côté ouest du fleuve, non représenté, contient les tours de Vancouver, de Boundary Bay et de Vancouver Harbour.
Figure 1 (en anglais seulement) : exemple du côté est de la vallée du Fraser
L’espace aérien entre les zones de contrôle peut souvent être tout aussi encombré que les zones de contrôle elles-mêmes. C’est généralement dans ces zones que les visites de tour de contrôle faites par les écoles de pilotage sont les plus fructueuses, car les instructeurs sont en mesure de transmettre l’expertise locale à leurs élèves au début de leur apprentissage. Pour les pilotes de l’aviation générale qui ont appris à voler dans une autre région, le défi est encore plus grand. Ils devront étudier attentivement les cartes de régions terminales VFR (VTA) et les cartes aéronautiques de navigation VFR (VNC) et, espérons-le, compléter leurs connaissances en rendant visite à leur « tour d’attache ».
Les contrôleurs d’aéroport leur montreront ce qu’ils voient par la fenêtre et sur l’affichage de situation (écran radar). Ils expliqueront également aux pilotes certaines des pratiques exemplaires pour naviguer dans un espace aérien encombré. Dans la région métropolitaine de Vancouver, si un pilote appelle à deux ou trois NM de distance, il peut se trouver dans la mauvaise zone de contrôle, dans une zone d’entraînement de classe F ou sur une fréquence différente de celle de tous les autres pilotes à proximité. Le lieu d’appel est un point délicat, car, si le pilote appelle trop tard, il risque d’entrer accidentellement dans une zone de contrôle ou d’être en conflit direct avec les aéronefs quittant cette zone de contrôle. S’il appelle trop tôt, il pourrait ne pas obtenir des renseignements importants à propos de la circulation dans les environs immédiats. Il est toujours préférable pour les pilotes d’appeler à l’avance en cas de doute et de faire savoir au contrôleur qu’ils ne connaissent pas la région. S’ils ont fait preuve de diligence en étudiant les cartes locales, tout ira bien, mais ils ne doivent jamais hésiter à demander de l’aide et des conseils supplémentaires. Mais surtout, s’ils ne sont pas sûrs de l’endroit où ils se trouvent, ils doivent le faire savoir au contrôleur.
Guides de phraséologie
NAV CANADA a publié le guide Phraséologie VFR offert en format PDF, qui se trouve sur son site Web. Le guide est conçu à des fins générales et ne contient pas tous les détails utiles que vous obtiendriez en mettant le pied dans la cabine de tour. Voici, notamment, quelques-uns des conseils que vous obtiendrez lors d’une visite de tour :
- La différence entre « Répétez » et « Je ne comprends pas » : il y a une différence entre ne pas entendre et ne pas comprendre ce que le contrôleur a dit.
- Si un pilote est perdu ou s’il est incertain de sa position, il doit le faire savoir au contrôleur. Si le contrôleur sait que le pilote ne connaît pas la région, il lui donnera des autorisations et des instructions différentes pour l’aider à acquérir une vue d’ensemble de la situation.
- Les pilotes sont les clients de NAV CANADA; nous avons leur meilleur intérêt à l’esprit et nous nous efforçons de leur donner ce qu’ils veulent, mais il faut aussi maintenir l’équilibre délicat avec ce que tous les autres veulent. Les contrôleurs hiérarchisent les demandes en fonction de deux principes généraux : 1) premier arrivé, premier servi et 2) retard moyen le plus court pour le système.
- Les pilotes devraient conserver les numéros de téléphone de la tour de contrôle locale dans leur téléphone au cas où ils se retrouveraient en situation sans radio (NORDO). Une tour peut donner l’autorisation d’entrer dans la zone de contrôle et d’atterrir par téléphone. C’est généralement plus simple et plus sûr que de suivre une procédure d’approche complète NORDO.
- Si nous transmettons des renseignements sur la circulation à deux aéronefs et qu’un pilote signale qu’il voit l’autre aéronef, c’est à ce pilote qu’incombe maintenant la responsabilité de maintenir la séparation avec l’autre aéronef. Bien entendu, si la situation n’est pas claire, il ne faut pas deviner; informez le contrôleur et obtenez des éclaircissements.
Vous n’êtes pas aviateur? Vous y trouverez aussi votre compte!
Enfin, les visites de tour ne sont pas réservées qu’aux aviateurs ou qu’aux passionnés d’aviation. Nous invitons tout le monde à venir nous voir. Peu de gens ont l’occasion de voir ce que font les contrôleurs aériens et comment ils interagissent avec les aéronefs. L’expérience peut être très mémorable, surtout pour les enfants et les adolescents. NAV CANADA embauche; plus les gens sont exposés à ce que nous faisons, plus c’est avantageux pour nous maintenant et dans l’avenir.
Malheureusement, toutes les tours ne peuvent pas accueillir de visites en raison du nombre limité de personnel disponible, de formation dans la cabine de tour ou de l’emplacement de l’installation, où les visites pourraient être interdites. Le fonctionnement et le débit de circulation de chaque tour sont différents. Toutefois, d’autres tours et stations d’information de vol de la région peuvent accueillir une visite guidée.
Pour organiser une visite de tour, envoyez un courriel au service à la clientèle de NAV CANADA à service@navcanada.ca afin de convenir d’une date et d’une heure pour la visite. Au plaisir de vous voir bientôt!