par Nicolas Jean, gestionnaire, Exploitation du centre de contrôle régional (ACC) de Montréal, NAV CANADA
Un compte rendu météorologique de pilote (PIREP) est un rapport indiquant les conditions météorologiques réelles rencontrées par un aéronef en vol. Ils viennent compléter, en temps réel, les renseignements météorologiques existants et observés. Utilisés avec d’autres produits météorologiques, les PIREP contiennent des renseignements détaillés importants qui sont souvent plus précis que ceux fournis par les messages d’observation météorologique régulière d’aérodrome (METAR), les prévisions d’aérodrome (TAF) et les renseignements météorologiques significatifs (SIGMET), qui donnent des renseignements sur les conditions météorologiques en route et d’autres phénomènes atmosphériques qui pourraient nuire à la sécurité des opérations aériennes. Le plus grand avantage des PIREP est qu’ils fournissent des renseignements météorologiques actuels observés par les aéronefs en vol. Dans les zones où peu de renseignements météorologiques, voire aucun, sont accessibles, un bon PIREP augmentera la conscience situationnelle de l’ensemble du milieu qui comprend les équipages et les services de la circulation aérienne (ATS).
Catégories de PIREP
Il existe deux catégories de PIREP : les PIREP réguliers (UA) et les PIREP urgents (UUA). Un PIREP est considéré comme « urgent » si le phénomène météorologique signalé est jugé dangereux ou potentiellement dangereux pour les opérations aériennes, soit :
- des cendres volcaniques;
- des tornades, des nuages en entonnoir, des trombes marines;
- de la turbulence forte;
- un givrage fort;
- de la grêle;
- un cisaillement du vent à basse altitude;
- tout autre phénomène météorologique signalé qui est jugé dangereux ou potentiellement dangereux pour les opérations aériennes.
Un bon PIREP augmente le niveau de sécurité des aéronefs en vol. Les PIREP fournissent également à Environnement Canada des renseignements importants et pertinents qui peuvent aider le Ministère à publier des prévisions météorologiques plus fiables, y compris des SIGMET. Dans le cas de NAV CANADA, les PIREP aident à optimiser le débit de la circulation aérienne et à améliorer la conscience situationnelle des ATS (qui comprend le contrôle de la circulation aérienne [ATC] et les spécialistes de l’information de vol [FSS]).
Dans la région d’information de vol (FIR) de Montréal, le centre d’information de vol (FIC) de Québec est responsable de transmettre les PIREP associés aux conditions météorologiques. Les ATS peuvent demander un PIREP, ou les équipages peuvent les informer des conditions qui nécessitent la transmission d’un PIREP. Lorsqu’ils reçoivent un tel avis, les ATS doivent collaborer avec le FIC pour assurer la transmission de l’information importante du PIREP à l’ensemble du milieu, y compris à Environnement Canada.
Autre type de PIREP
Il existe un autre type de PIREP, qui porte sur les comptes rendus de l’état de la surface de la piste (RSC) — bon, moyen, faible ou nul, qui sont transmis aux ATS après le décollage ou l’atterrissage. Semblablement aux PIREP associés aux conditions météorologiques, ce type de PIREP vient compléter, en temps réel, les renseignements sur le RSC, dont le coefficient canadien de frottement sur piste (CRFI), signalés par les administrations aéroportuaires. En présence de conditions météorologiques défavorables (précipitations solides ou verglaçantes), ces PIREP, qui sont communiqués verbalement par les ATS, influencent la décision des équipages de conduite de poursuivre ou d’interrompre un atterrissage ou un décollage. Ces PIREP influencent également la planification stratégique des opérations de déneigement des administrations aéroportuaires. À Montréal/Pierre-Elliott-Trudeau (CYUL) par exemple, la transmission d’un PIREP qui signale un rapport de freinage faible à nul en période de pointe aura une incidence considérable sur les activités d’une soirée. Ces PIREP, qui sont uniquement communiqués verbalement par les ATS aux équipages, comprennent le type d’aéronef, l’heure d’arrivée ou de départ ainsi que le qualificatif utilisé dans le rapport de freinage.
Il ne fait aucun doute qu’un PIREP, peu importe le type, offre de nombreux avantages aux équipages, aux administrations aéroportuaires, à Environnement Canada et à NAV CANADA et peut grandement contribuer à la sécurité d’un vol.