Les femmes et la sécurité des drones

Les membres du groupe de travail sur les systèmes d’aéronefs télépilotés (SATP) ont eu une grande conversation avec quelques femmes canadiennes éminentes dont le travail touche à divers aspects de la sécurité des drones.

Avez la participation de : Anne-Sophie Riopel-Bouvier (EXO Tactik Air Support), Kathryn McCulloch (Dentons), Maude Pelletier (MVT Geo-Solutions), and Sharon Cheung (Association canadienne des pilotes et propriétaires d’aéronefs).

Panelist bios

Anne-Sophie Riopel-Bouvier (EXO Tactik Air Support)

Anne-Sophie Riopel-Bouvier est co-fondatrice de Support aérien EXO Tactik, une entreprise d’opération de SATP,  basée dans la région de Montréal, spécialisée pour les opérations des services municipaux et des services de sécurité publique. Elle est instructrice de vol (planeur) au sein des Forces canadiennes où elle a acquis sa formation et de l’expérience d’officier de la sécurité des vols. Elle est directrice de Unmanned Systems Canada — Systèmes Télécommandés Canada, a démarré le comité national de sécurité des vols et co-préside le Flight Safety Action Team. Plus récemment, Anne-Sophie a obtenu son diplôme du programme de maîtrise en intelligence urbaine de l’Université Laval.

Kathryn McCulloch (Dentons)

Kathryn McCulloch est avocate et associée chez Dentons Canada LLP, où elle se concentre sur la réglementation des drones et de l’aviation et la résolution des conflits. Kathryn conseille des clients de tous les coins de l’industrie des drones, notamment : des opérateurs de drones, des associations de consommateurs, des fournisseurs de services de navigation, des entreprises de production, des entreprises en démarrage et des entreprises technologiques, ainsi que des entreprises non aéronautiques d’un large éventail d’industries s’engageant dans des services de drones. Kathryn est également titulaire d’une licence de pilote d’aéronef à voilure fixe, membre de la Canadian Owners and Pilots Association, et titulaire d’un certificat de SATP pour les opérations de base. Ses connaissances approfondies de la structure de l’espace aérien canadien et des règles et procédures du trafic aérien sont à la base de sa pratique de la réglementation des drones, ce qui lui permet de fournir des conseils stratégiques en matière de réglementation et d’affaires aux entreprises de ce secteur émergent. Sa pratique plus traditionnelle de l’aviation se concentre sur la responsabilité des compagnies aériennes commerciales, des aéroports et des opérateurs aériens, ainsi que sur le cadre réglementaire dans lequel ils opèrent.

Maude Pelletier (MVT Geo-Solutions)

Maude Pelletier a obtenu un Baccalauréat (B. Sc.) en géographie physique et environnement naturel et une Maîtrise (M. Sc.) en géomorphologie. Ces études comportaient un apprentissage avancé en traitement et analyse de données Lidar et d’imageries aériennes et multispectrales. En tant que professionnelle de recherche pour le Centre d’études nordiques (CEN) ainsi que pour le centre de recherche du Yukon (YRC – Yukon Research Center, Whitehorse), elle a été chargée de nombreux projets liés aux domaines de la géomorphologie et la télédétection. Par la suite, elle a pris l’initiative d’intégrer l’usage des drones avec certains capteurs spécialisés pour localiser les zones de tassements, de fractures et de déformations du sol le long des grands réseaux routiers nordiques; tous indicateurs du dégel du pergélisol. Depuis 2016, elle est fondatrice et présidente d’une des premières entreprises canadiennes d’acquisition de données aériennes acquises par le biais de drones professionnels. Les projets internes en recherche et développement sont au cœur de l’esprit de l’entreprise, les amenant toujours à être à l’avant de la concurrence.

Sharon Cheung (Association canadienne des pilotes et propriétaires d’aéronefs)

Apprendre, mériter et partager sont des mots que Sharon Cheung a appris par l’action d’autres passionnés d’aviation, et un principe qu’elle applique. Elle occupe actuellement le poste de directrice de la programmation nationale de l'Association canadienne des pilotes et propriétaires d’aéronefs (COPA), la plus grande association d’aviation du Canada qui soutient plus de 15 000 membres. Elle a aidé à diriger le lancement du mandat élargi de la COPA, qui consiste à promouvoir l’intégration sécuritaire des drones au Canada par le biais de son nouveau programme d’adhésion. Cela comprend l’introduction de la première bourse d’études sur les drones au Canada pour soutenir la formation avancée en matière de SATP au sein de la communauté croissante, ainsi que l’organisation de séminaires de formation destinés à aider les pilotes de SATP à améliorer leurs compétences tout en gardant la sécurité à l’esprit. Avant son passage à la COPA, Sharon a géré des initiatives de gestion des intervenants et de la réputation à NAV CANADA, le fournisseur de services de navigation aérienne civile du Canada. Il s’agissait notamment de collaborer avec des partenaires industriels pour déployer de nouvelles technologies, comme le nouveau logiciel NAV Drone. La passion de Sharon pour l’aviation et le leadership féminin ne se limite pas à son travail de 9 à 5. Elle est l’ancienne présidente du chapitre de la région de la capitale nationale de Les femmes en communications et technologie, qui compte plus de 200 membres, et elle est co-organisatrice de l’événement Girls Take Flight 2022, qui vise à mettre les jeunes femmes en contact avec le monde de l’aviation.

Transcript

Fatima : Bonjour à tous et bienvenue à notre événement, Les femmes et la sécurité des drones. Je m’appelle Fatima Abbasi et je travaille au sein du Groupe de travail sur les SATP de Transports Canada. Pour souligner la Journée de la sécurité des drones, le 3 décembre, nous allons discuter avec des Canadiennes imminentes qui œuvrent dans le domaine de la sécurité des drones. Je suis accompagnée de Kathryn McCulloch, Anne-Sophie Riopel-Bouvier, Sharon Cheung et Maude Pelletier ainsi que de mon collègue Oliver Belhumeur-Génier qui animera la discussion en français. Avant de continuer, je tiens à souligner qu’en étant à Ottawa, je suis sur le territoire traditionnel non cédé de la nation Anishanaabe. Je reconnais qu’on travaille tous à des endroits différents et que, par conséquent, vous pouvez vous trouver sur un territoire traditionnel autochtone différent. Je vous encourage donc à prendre un moment pour y penser. Maintenant, je vais passer la parole à mon collègue Olivier, qui présentera l’événement en français avant de débuter.

Olivier : Bonjour et bienvenue à notre évènement, Les Femmes au sein de la sécurité des drones. Je m’appelle Olivier Belhumeur-Génier et je travaille pour le groupe de travail spécial sur les systèmes d’aéronefs télépilotés de Transports Canada. Aujourd’hui, le 3 décembre, pour commémorer la Journée de la sécurité des drones nous allons discuter avec des Canadiennes imminentes qui travaillent dans le domaine de la sécurité des drones. Je suis accompagné de Kathryn McCulloch, Anne-Sophie Riopel-Bouvier, Sharon Cheung et Maude Pelletier ainsi que ma collègue Fatima Abbasi qui animera la discussion en anglais. Je tiens également à souligner que pour ma part, puisque je suis à Ottawa, je suis sur le territoire traditionnel non-cédé de la nation Anishanaabe. Je reconnais qu’on travaille tous à des endroits différents et que, par conséquent, vous pouvez travailler sur un territoire traditionnel autochtone différent. Je vous encourage donc à prendre un moment pour y penser. Maintenant, je vais passer la parole à me collègue Fatima pour que nous commencions.

Fatima : Kathryn, merci de prendre le temps de vous joindre à nous aujourd’hui. Nous vous en sommes reconnaissants. Pouvez-vous nous parler un peu de votre travail? Quelles sont les grandes questions et les tendances dans votre industrie en ce qui a trait à la sécurité des drones?

Kathryn : Je suis heureuse d’être ici. Je suis avocate mais, en gros, j’aide les compagnies et les individus à gérer le risque quand ils utilisent les drones, qu’ils soient essentiels à leur entreprise ou qu’ils cherchent à les intégrer. J’offre des conseils sur la compréhension et le respect des règlementations mais aussi sur la conformité aux lois provinciales, comment éviter la responsabilité si possible et les questions de propriété intellectuelle. Les tendances dominantes en sécurité se classent dans quelques catégories. La plus grande est l’envie de terminer un projet, d’utiliser un drone pour compléter le projet et de demander pardon plutôt que d’obtenir la permission. Ce sont souvent des opérations qui se déroulent dans des zones dangereuses, soit dans des espace aériens contrôlés, près de lignes électriques, etc. L’autre enjeu de sécurité qui revient souvent est l’utilisation de drones qui ne sont pas adaptés à l’opération en question. Ils ont un drone et ils croient pouvoir s’en server pour mener toutes sortes d’opérations. Le dernier, et le plus intéressant d’un point de vue juridique, ce sont les gens qui font de leur mieux pour adhérer à la réglementation fédérale, mais qui essaient aussi de comprendre les règlements municipaux et les autres lois applicables. Malheureusement, ça laisse place au désaccord. Des gens bien intentionnés peuvent se trouver dans une situation potentiellement dangereuse parce ce qu’il est difficile de comprendre comment ces lois s’entremêlent. Ce sont les trois gros enjeux pour moi.

Fatima : Merci de nous en faire part. Vous devez voir des cas intéressants. Je cède la parole à Olivier.

Olivier : Merci beaucoup Fatima. Alors Anne-Sophie, comment est-ce que la sécurité des drones aide à faciliter votre travail comme pilote?

Anne-Sophie : Pour nous en fait, la sécurité des drones c’est absolument essentiel. Les opérations qu’on fait avec notre entreprise sont toujours à proximité de zones habitées, donc toujours à proximité des citoyens de la ville mais aussi des citoyens du ciel qui utilisent le transport aérien. Donc c’est absolument pas une option de mettre en œuvre une opération qui pourrait les mettre en danger. C’est la même chose pour les équipages qui travaillent avec nous. Donc tous les gens qui travaillent sur l’opération c’est vraiment important qu’on assure qu’il n’y ait pas de blessures pendant nos missions de travail. Puis évidement, les drones un des avantages particulièrement intéressants des drones c’est qu’ils peuvent être utilisés dans des circonstance qui peuvent remplacer un humain qui serait pris pour se déplacer dans un environnement dangereux. Conc comme le but d’utiliser les drones c’est d’aider l’humain, on ne veut surtout pas qu’il leur arrive quelque chose ne cours de route. Finalement, d’un point de vue purement administratif je me souviens d’une phrase qu’ils nous avaient suggéré dans les cours de sécurité des vols que j’ai suivi il y a quelques années qui nous disait, “Si vous pensez que la sécurité des vols ça coute cher, essayez un accident.” Donc d’un point de vue purement administratif encore, c’est vraiment avantageux d’investir dans la sécurité des vols.

Olivier : Super, merci beaucoup, c’était vraiment intéressant.

Fatima : Sharon, en termes de sécurité des drones, pouvez-vous nous parler de l’appui que vous fournissez aux pilotes récréatifs et professionnels?

Sharon : Oui, bien sûr. C’est un plaisir d’être avec vous, Fatima et les autres panelistes. Merci d’inclure l’aviation Générale dans la discussion. Votre question quant à notre appui aux pilotes récréatifs et commerciaux en est une bonne. Pour ceux qui ne connaissent pas la COPA, l’Association Canadienne des propriétaires et pilotes d’aéronefs, nous sommes la plus importante communauté d’aviation. Au cours des dernières années, nous avons observé et participé à des conversations sur le développement des drones au Canada. En mai dernier, nous avons pris l’importante décision de s’ouvrir à ce groupe, à ce milieu grandissant. Ces deux groupes ont beaucoup en commun, mais le plus important, c’est que nous partageons le même ciel. Notre mission à la COPA est de promouvoir l’intégration sécuritaire des drones dans l’espace aérien canadien et l’utilisation sécuritaire d’aéronefs autopilotés, que ce soit au niveau récréatif ou professionnel. Alors comment s’y prendre? On y arrive en fournissant aux membres les plus récentes avancées dans le monde du télépilotage, par des colloques sur la sécurité, qui sont applicables à la formation continue, mais qui abordent aussi des sujets qui intéressent les pilotes amateurs, tels que les courses de pilotage en immersion, l’achat d’un premier drone, les problèmes techniques courants suite à l’achat d’un premier drone, comment y remédier, construire et entretenir son propre drone et, évidemment, les règlementations sur le pilotage. Il est à noter que nous offrons une vaste collection de guides informatifs pour appuyer les pilotes les plus expérimentés ainsi que les débutants. Bien sûr, en tant qu’association, la sensibilisation est le but premier. Avec nos 16 000 membres, incluant les pilotes de drones, nous faisons valoir les enjeux des pilotes de drones et de la communauté aux décideurs des gouvernements. Nous avons fait de grands efforts pour créer une option d’adhésion qui est utile aux pilotes de drones, que ce soit par des programmes d’assurances qui protègent à la fois les opérateurs privés et commerciaux au moyen d’un programme de mentorat qui sera lancé en janvier 2022. De plus, nous sommes heureux d’annoncer un nouveau programme de bourses qui sera offert à compter de janvier 2022. À l'avenir, chaque année, nous nommerons trois récipiendaires qui auront la chance d’obtenir leur certificat SATP avancé. Nous allons défrayer les coûts du matériel scolaire, de l’entraînement périodique et, évidemment, de l’examen. Vous pouvez constater qu’il y a beaucoup de projets en cours pour appuyer les pilotes récréatifs et professionnels.

Fatima : Merci de nous communiquer cette information.

Olivier : Parfait, alors premièrement, Maude, je voudrais m’excuser sur la confusion au début du vidéo, c’est bien Maude Pelletier, bienvenue. Alors basé sur votre expérience comme PDG de MVT Géo-Solutions, pouvez-vous nous dire comment la sécurité des drones fait partie de votre travail?

Maude : La sécurité des drones au sein de l’entreprise est extrêmement importante. Pour vous donner la mission de l’entreprise, c’est d’aider les industries à acquérir de la donnée géo-spatiale, soit de l’imagerie aérienne spécialisée ou de la captation de données LiDAR de façon précise, pour que la donnée soit précise et de haut résolution. C’est un peu l’avantage du drone, c’est qu’on est capable d’aller chercher une meilleure qualité de donnés en terme de précision et de résolution. Par contre, pour arriver à cette précision et résolution là nous on fait la majorité de nos vols sont fait de façon automatique. On dirait 90 pourcent de nos vols sont complètement automatisés donc ça nécessite des protocoles de sécurité, autant sur le terrain mais au niveau de la planification des terrains sont très rigoureuses. De même, la formation des pilotes à l’interne, il faut vraiment valider autant leurs habiletés de pilotage mais également leur habilité à prendre de bonnes décisions quand il y a des situations qui arrivent qui sont critiques ou d’urgence. C’est pas juste ça, c’est aussi le niveau de comment ils vont gérer elle stress quand ils vont être soumis à certains différents stress tel que voler des capteurs qui sont très dispendieux, donc comment ils vont réagir. Autant au niveau des protocoles de sécurité sur le terrain, les protocoles de planification, les formations sont essentielles pour vraiment assurer que les vols automatisés sont tous planifiés au bureau avant de partir sur le terrain, qu’ils vont être faits adéquatement. Donc on doit s’assurer qu’on connait bien la hauteur des infrastructures, des bâtiments, des pilons. Est-ce que notre modèle d’élévation est précis à cet endroit? Est-ce que, si je fais un relevé le long d’une falaise, est-ce que je vais être à une bonne distance sécuritaire? Ou même aussi pour les lignes hydro-électriques. Donc les vols automatiques sont essentiels pour arriver à la qualité de la donnée, du fait qu’on veut s’assurer qu’on a le bon recouvrement, la bonne vitesse. On doit avoir la bonne distance régulière au niveau du sol pour que les données soient constantes en termes de résolution et de précision. Donc quand on dit “vol automatique” on dit vol en mode GPS mais ça signifie également que parfois dans des zones urbaines on peut perdre le mode GPS, on peut manquer de satellite, qui est donc perdre le mode GPS. Dons les pilotes doivent être expérimentés pour reprendre les drones en mode manuel. Ce sont des choses qu’on évalue lorsqu’on engage, qu’on a un nouveau pilote. Vraiment, chacun des situations, comment il va réagir? Donc oui, vraiment, la sécurité pour notre entreprise c’est essentiel, c’est ça qui fait la différence de vraiment pourvoir opérer sécuritaire ment et que ce soit sécuritaire pour les citoyens. Donc c’est très important. Merci pour la question Olivier.

Oliver : Super, ce sont de très bons points. Beaucoup de choses que des fois on ne considère pas toujours. Merci.

Fatima : La prochaine question est pour Kathryn. Si on parle de femmes en position de leadership, comment l’industrie des SATP se compare-t-elle aux autres industries aérospatiales?

Kathryn : Très bien, je pense. C’est une industrie rafraîchissante à plusieurs niveaux. Je travaille dans deux domaines dominés par des hommes, l’aviation traditionnelle et le domaine juridique. À plusieurs égards, le domaine juridique avance plus rapidement quant à l’intégration des femmes que l’aviation traditionnelle, c’est un long processus. Ce que je trouve dans le monde des drones ou des SATP, c’est que, puisque c’est nouveau, il y a beaucoup de diversité et de nouveaux visages. Je crois que les obstacles qui existent pour les femmes dans l’aviation traditionnelle n’existent pas avec les drones. Il faut noter qu’il y a plusieurs fondatrices de compagnies de drones et d’ingénieures qui font progresser ces compagnies et elles sont prêtes à engager des avocates. C’est encourageant. J’ai récemment travaillé sur un litige d’aviation avec une avocate qui est juriste d’entreprise, mais qui détient le poste juridique le plus haut payé de l’entreprise. Elle me disait que c’était la première fois de toute sa carrière qu’elle faisait partie d’une équipe de litige d’aviation entièrement composée de femmes. Je pense que c’est très prometteur. Pour ce qui est des femmes en position de leadership, je pense qu’on en verra de plus en plus à tous les niveaux de l’industrie. Je suis contente de répondre à cette question.

Fatima : Je suis d’accord. Le domaine des drones est un terrain inconnu et il ouvre de nouvelles portes aux femmes. Merci.

Olivier : Alors, Anne-Sophie, un peu dans la même veine, dans le domaine des drones, quelles sont les forces et les attributs que les femmes apportent dans leur travail d’après vous?

Anne-Sophie : Ce qui est très important comme caractéristique ça va être de prendre notre travail au sérieux comme pilote de drone. Comme Maude le disait tantôt, il y a beaucoup de responsabilités, les responsabilités sont très importantes pour assurer la sécurité. La réaction du pilote qui connait bien ses appareils, ses systèmes, pouvoir bien réagir quand il arrive des situations plus urgentes, mais c’est vraiment important. Aussi, comme on disait dans la planification de l’opération comme je disais, dans la connaissance des appareils, dans la connaissance de son environnement, de pouvoir être sensible à son environnement, à son environnement physique, mais aussi à son environnement humain, donc avec les autres personnes avec qui on travaille, avec les personnes autour de qui on travaille, avec les clients pour bien comprendre leurs objectifs pour pouvoir bien les accomplir. Puis pour le travail d’équipe aussi, pour avoir une bonne communication avec tous ces intervenants-là. Puis l’objectif d’avoir cette sensibilité là c’est de pouvoir détecter à l’avance, de façon proactive les menaces puis d’avoir une bonne façon, une façon vraiment bien adaptée de répondre à ces menaces là pour pouvoir les neutraliser le plus rapidement possible. Donc ce sont d’excellentes interventions jusqu’à présent.

Olivier : Super, merci beaucoup. C’est vraiment super intéressant.

Fatima : Sharon, selon vous, comment les organismes peuvent-ils faire du pilotage de drones une carrière ou un passe-temps plus accessible?

Sharon : Excellente question. Avant de répondre, je voudrais m’attarder à la réponse de Kathryn. J’ai récemment animé un colloque sur la sécurité des drones et le panel était entièrement composé de femmes. C’est exactement ce qu’elles disaient. Il a beaucoup de femmes qui sont expertes dans le domaine. Je ne cherchais pas des femmes pour aborder le sujet, j’ai simplement trouvé les gens les plus qualifiés. C’est très prometteur. Olivier Wyman a publié une étude sur l’aviation traditionnelle et les statistiques sont désolantes. Pour ceux qui s’intéressent au leadership et au nombre de femmes en aviation, elles existent. Il y a beaucoup de travail à faire et je suis motivée par ce qui se passe dans le domaine des drones. Pour ce qui est de l’accessibilité, il y a plusieurs aspects. Il y a l’accessibilité en termes financiers, le coût global de la formation, en fonction de voir des gens qui nous ressemblent participant à ces activités. En termes de prix, l’avantage des drones, c’est qu’ils existent depuis quelques décennies et sont accessibles au consommateur moyen. Avant de faire un gros investissement, « gros » étant relatif quand on parle de dispositifs techniques, je commencerais par une option plus abordable puisqu’elles existent, ou encore un simulateur de vol. Pour ma part, j’ai pris les trois formations de base gratuites offertes par la COPA à ses membres via Coastal Drone pour comprendre le drone avant de m’engager à un achat. Vous allez vouloir vous protéger aussi. Il y a des polices d’assurances qui sont importantes pour protéger les opérateurs privés au même titre que les opérateurs commerciaux. Nous offrons aussi des économies et des rabais sur des produits et services. L’accès aux formations est aussi essentiel puisque la formation continue et la révision des connaissances sont toutes aussi importantes que le vol. Le programme de mentorat et les bourses offertes peuvent définitivement aider et nous avons hâte de les lancer. Nous offrons aussi des colloques trimestriels, en ligne ou en présentiel, gratuitement à tous les intéressés. Nous savons que bâtir son propre drone peut nous aider à mieux comprendre cet outil, mais c’est aussi l’une des façons les plus abordables d’aborder ce passe-temps. Nous allons offrir des ateliers à cet effet. De plus, il y a une foule de guides informatifs. Un autre outil pour rendre les drones accessibles est la communauté. La COPA a un grand réseau composé de plusieurs clubs qui pourrait être fort utile pour les pilotes de drones. Ces clubs se réunissent régulièrement pour voler, pour échanger des connaissances, pour s’appuyer et s’encourager. Je suis aussi contente d’annoncer qu’on travaille avec les municipalités pour allouer aux clubs des périodes de vol dans des parcs publics afin qu’ils puissent s’exercer, se rencontrer et découvrir l’activité. Au-delà de la COPA, il existe d’autres communautés. J’ai personnellement bénéficié des activités de Women and Drones. L’organisme anime des rencontres Zoom hebdomadaires qui traitent des multiples facettes de l’univers des drones. On y apprend leur potentiel, comme la schématisation d’un bâtiment patrimonial pour préserver le patrimoine de votre collectivité. À la fois au niveau récréatif et commercial. J’espère que c’est utile pour ceux qui cherchent à s’impliquer.

Fatima : Merci de nous faire part de vos réflexions sur la question des femmes en leadership et les bonnes suggestions sur des activités que peuvent offrir les organismes.

Olivier : Alors Maude, une question pour vous. Au début de votre carrière, comment s’est passé votre intégration dans le milieu de travail et sa hiérarchie? Et est-ce que les choses sont différentes aujourd’hui?

Maude : Oui, donc c’est sûr qu’au début de l’entreprise j’ai dû mettre sur place une multitude de recettes comme on peut appeler, des recettes à savoir ça va être quoi le bon drone, c’est quoi le bon système de télémétrie, ça va être quoi le bon [drone], la bonne caméra, la bonne lentille? Vraiment tout mettre en place le côté hardware pour les opérations. Mais en plus il fallait également trouver les bonnes recettes au niveau des paramètres d’acquisition, c’est quoi les bons paramètres de vol si on veut obtenir ce type de précision et résolution dans les différents environnements qu’on se trouve et également qui en lien au processus de traitement. Donc ça été, définitivement, un défi de mettre en place les méthodologies pour les opérations mais en plus, il y avait la complexité de comprendre, se familiariser avec la réglementation de Transports Canada. Donc quand j’ai parti l’entreprise c’était quand même tout nouveau pour moi. Il fallait que je comprenne comment on devait opérer pour que ce soit sécuritaire dans le respect des règles de Transports Canada. Quand on a commencé, en fait j’ai parti l’entreprise en 2016 donc on devait, moi en tout cas, à ce moment-là, on devait faire des demandes de COAS puis ça pouvait prendre un mois à un mois et demi avant d’obtenir notre COAS. Donc c’était définitivement un défi auquel je ne m’attendais pas. Tout simplement d’arriver à survivre malgré la complexité de la règlementation à ce jour. Ensuite c’est devenu beaucoup plus rapide, ça s’est allégé puis c’est beaucoup plus facile maintenant. Maintenant c’est vraiment très rapide de faire des opérations. Mais il y avait également tout le côté de gagner la crédibilité, gagner notre réputation autant auprès de Transports Canada mais aussi face à notre industrie, dans l’industrie et également pour nos clients et nos partenaires. Donc quand j’ai parti l’entreprise j’étais seule. Au bout de deux ans on était deux, cinq ans on était déjà rendus à 14 employés donc ça a quand même grossi assez vite. Notre entreprise s’est vraiment démarquée au fil du temps par la qualité qu’on offrait à nos clients en termes de données mais également sur le côté professionnel pour vraiment respecter la réglementation. Donc c’est certainement moins difficile aujourd’hui parce qu’on a gagné notre crédibilité, on a gagné notre réputation. On a des bons clients, on a des bons partenaires. On a monté les échelons comme on dit puis on connait une bonne croissance. Mais on est toujours dans des nouveaux défis dans l’industrie du drone. On est tout le temps dans des nouvelles missions pour faire grandir l’industrie autant dans la captation de la donnée géo-spatiale par drone mais également pour les vols en dehors de la ligne visuelle pour faire du VLOS. C’est vraiment des beaux défis puis on a une équipe extrêmement passionnée donc on lâche pas, on continue puis c’est sûr qu’on a va toujours continuer à grandir. Merci Olivier.

Oliver : Merci d’avoir fait part de votre expérience mais aussi de comment votre entreprise a pu croitre avec le temps. Merci beaucoup.

Fatima : La prochaine question sera semblable pour vous toutes, mais commençons par Kathryn. Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui commencent dans l’industrie des SATP, des drones? Quels conseils leur donneriez-vous?

Kathryn : Pour toute personne qui commence dans une nouvelle industrie, il y a plusieurs considérations clé, mais certaines d’entre elles s’appliquent particulièrement aux femmes ou à la majorité des femmes. La première est évidente, il s’agit de fixer des objectifs. Selon mon expérience, les femmes ont du mal à écrire ce qu’elles veulent faire ou à verbaliser ce qu’elles veulent accomplir. Le fait de pouvoir formuler des objectifs à court terme réalisables et d’avoir des objectifs ambitieux à long terme permet de focaliser son temps et son énergie, et cela aidera à attirer l’attention de l’industrie. Ensuite, le plus difficile, et j’y travaille moi-même, c’est quand on commence à faire sa place dans un domaine, il faut trouver un mentor qui vous parrainera, vous aidera à trouver des occasions, qui ira jusqu’à vous présenter à des gens, à des clients, à d’autres professionnels de l’industrie qui pourront vous aider. Trouver quelqu’un qui peut vous promouvoir et se porter garant de vous est essentiel à la réussite. Mon dernier conseil en est un qu’un mentor me répétait. Vous passez beaucoup de temps à faire des choses pour les autres, des choses pour votre employeur, mais assurez-vous de consacrer des efforts à vos propres dossiers. Mon dossier est le dossier Kathryn. Ces efforts-là sont les plus importants, parce qu’ils sont un investissement dans votre avenir. J’encourage tout le monde à investir dans leurs dossiers.

Fatima : Ce sont trois conseils très importants. Merci.

Olivier : Anne-Sophie, je vous relance la question, est-ce que vous avez des conseils pour les femmes qui veulent rentrer dans le secteur?

Anne-Sophie : Oui, j’aimerais remercier Kathryn pour son intervention aussi parce que même pour nous encore, même si ça fait plusieurs années qu’on est dans le secteur c’est bon d’avoir un petit rappel puis j’ai hâte d’entendre aussi ce que Maude et Sharon ont à dire à ce sujet-là. Mais ce que je dirais c’est d’avoir confiance en ses capacités puis de pas avoir peur d’aller vers une mission qui nous intéresse. Si on aimerait le faire, on a tout ce qu’il faut pour pouvoir les réaliser. Bien faire son travail évidement, c’est comme ça qu’on arrive à ses démarquer puis prendre l’apprentissage à cœur. Le plus on apprend, meilleur on devient puis on peut vraiment exécuter des tâches de façons impeccables. Puis un peu comme Kathryn disait aussi, de na pas avoir peur de faire des liens avec des collègues de notre environnement, des collègues d’autres entreprises, de notre entreprise puis d’avoir un bon réseau qui est là pour nous supporter puis qui rend notre travail agréable à tous les jours, où on peut voir les gens puis avoir du plaisir à travailler avec eux donc c’est pas mal mes conseils préférés.

Olivier : Des super bons conseils, merci beaucoup Anne-Sophie.

Fatima : Dans la même veine, Sharon, quels sont vos conseils pour les femmes qui veulent entrer dans le secteur?

Sharon : J’ai un point de vue récréatif et corporatif, je veux donc souligner que les gens s’impliquent par divers moyens. Peut-être ont-ils vu quelqu’un piloter un drone – désolé j’ai éteint mon micro – et ils ont eu une révélation. Peut-être sont-ils curieux du fonctionnement des choses, la mécanique des drones, la technologie, la photographie ou l’aspect médiatique. Peut-être ont-ils de l’expérience en aviation et veulent voir une autre facette de l’écosystème de l’aviation. Moi, j’ai commencé au niveau corporatif, à Nav Canada, où j’ai eu la chance d’assister à d’importantes discussions sur l’intégration sécuritaire des drones dans l’espace aérien canadien. Cela a été le déclic pour moi. L’importance de mettre cette nouvelle technologie d’aviation en place pour qu’elle réussisse grâce à notre organisme et à d’autres dans le domaine. C’est bien de créer ces liens et d’avancer cette stratégie pour les drones. Je voudrais réitérer qu’on voit les opérateurs comme les représentants du monde des drones ou de l’aviation, mais il y a une panoplie de rôles d’appui et corporatifs qui forment le secteur et la communauté des drones, tant au niveau de la commercialisation, que de la programmation, de l’analyse et de la comptabilité. Il faut s’assurer d’inclure ces gens et les aider à atteindre leurs objectifs, à trouver des mentors ou des parrains. Mon conseil, qui s’adresse surtout aux professionnels d’appui aux opérations, concentrez-vous sur l’apprentissage. C’est très facile de rester à la surface de ce qu’on doit savoir, mais quand on creuse, quand on assiste à des webinaires ou à des colloques offerts par la communauté, quand on apprend les soucis majeurs des autres, on met en place des alertes Google, on se joint à des groupes Facebook. Ce sont des méthodes importantes pour comprendre le milieu, par les gens qui s’en servent à tous les jours. Et ça vous influencera peut-être aussi. Pour ceux qui s’intéressent au pilotage, je vous conseille de ne pas comparer votre chapitre 1 au chapitre 30 des autres. Je vous le dit en tant que personne très compétitive, qui est entrée dans le domaine en pensant que je devais tout savoir tout de suite. Mais il faut faire confiance au processus. Il faut y mettre les efforts et apprendre tout ce qu’on peut. C’est la beauté de l’aviation et des drones, tout ce système interconnecté est rempli de gens qui s’y connaissent et qui veulent partager. Il s’agit simplement de lever la main et de ne pas avoir peur de poser des questions, surtout en compagnie de gens qui utilisent les acronymes et la terminologie. Demandez-leur de ralentir et d’expliquer de quoi il s’agit. Apprenez à poser les bonnes questions. Je voulais aussi mentionner une dernière chose et c’est un conseil d’ordre général sur l’équilibre entre les objectifs et les priorités. J’ai entendu une analogie qui m’a marquée. Il s’agit d’imaginer que vous jonglez avec des balles. Certaines sont en verre et d’autres en plastique. Choisissez lesquels de vos objectifs et priorités sont des balles en verre et laissez les autres tomber afin de vous concentrer sur les choses importantes. Vous pourrez reprendre les autres balles le moment venu. Je pense que c’est une bonne façon d’avancer, peu importe vos objectifs. J’espère que ça peut aider les femmes ou les professionnels en général.

Fatima : C’est une analogie très visuelle, de bonnes réflexions et de bonnes idées qui brossent tout un tableau. Merci.

Olivier : Et pour finir cette série de questions, Maude, quels sont vos conseils pour les femmes qui entrent dans le secteur?

Olivier : Je pense que le micro n’est pas allumé.

Maude : Excusez-moi, donc je recommence. Merci Olivier de me l’avoir mentionné. Je dirais vraiment de foncer donc vraiment c’est une place - c’est une industrie qui a énormément de place pour les femmes donc c’est sûr que y’a beaucoup d’hommes mais on est très respectées en tant que femmes. Moi je ne me suis jamais sentie pas à ma place ou gênée. Je pense que les femmes dans l’industrie sont des fonceuses et on est confiantes de ce qu’on fait. Donc c’est vraiment les femmes qui sont fonceuses, qui n’ont pas froid aux yeux, qui sont prêtes à vivre une aventure parce que le drone c’est une aventure en soi. C’est un milieu qui peut être difficile parfois. Il y a beaucoup de défis, tout est à faire encore. C’est une industrie qui est toute nouvelle. Tout est à faire, il y a encore beaucoup à faire. Même si on en a fait beaucoup. Il ne faut pas oublier de reculer ce qui a été fait puis regarder le chemin qu’on a fait. Des fois on peut être très focus sur nos objectifs puis on ferme les yeux, on focus, on travaille mais des fois il faut aussi faire une rétrospection sur le chemin qui a été parcouru et profiter de ce chemin-là. Parce que on est entourés de tellement de belles personnes qui sont vraiment passionnées par leur travail donc c’est vraiment un milieu qui est captivant. C’est un milieu qui est motivant. Moi je pense que je ne dirai jamais assez à quel point je suis heureuse et satisfaite dans la voie que j’ai décidé de prendre. Mais c’est pas juste pour les pilotes de drones ou du monde qui sont en aéronautique mais c’est vraiment pour tout le monde. Moi je géomorphologue de métier au départ, je ne suis pas pilote de drone. Pourtant je suis dans l’industrie du drone puis j’ai une entreprise dans le drone. C’est vraiment une industrie qui est composée de gens extraordinaires de tous les milieux. Puis c’est vraiment du monde qui sont passionnés puis qui souhaitent faire grandir l’industrie donc moi je dis aux femmes, foncez parce que vous n’allez pas le regretter. Merci Oliver.

Oliver : Merci beaucoup, je pense que c’est des super bons conseils et c’est parfait pour clore la période de questions. J’aimerais remercier chaudement toutes les panelistes qui ont pris le temps, malgré leur emploi du temps vraiment chargé, de participer à notre conversation aujourd’hui. Nous vous sommes reconnaissants pour avoir transmis vos perspectives puis votre expertise sur ces questions. Nous nous réjouissons également de collaborer avec vous dans l’avenir. Si vous à la maison qui suivez cet évènement et que vous avez aimé la présentation, veuillez partager l’évènement sur les médias sociaux en utilisant le mot clic #JournéeDeLaSécuritéDesDrones et découvrez d’autres produits et initiatives sur notre site web consacré à la Journée de la sécurité des drones. Merci à tous.

Fatima : J’aimerais remercier toutes les panélistes qui ont pris le temps de participer à notre conversation aujourd’hui. Nous vous sommes reconnaissants d'avoir transmis vos perspectives sur les femmes et la sécurité des drones, puis votre expertise sur ces questions. Nous nous réjouissons également de collaborer avec vous à l’avenir. Si vous écoutez à la maison et avez aimé la présentation, veuillez partager l’événement sur les médias sociaux en utilisant le mot-clic #JournéeDeLaSécuritéDesDrones et découvrez d’autres produits et initiatives sur notre site Web consacré à la Journée de la sécurité des drones. Merci à tous et bonne journée.