Lauryn Delaney ne pensait pas devenir marin, mais il lui a suffi de passer une seule journée à bord d'un remorqueur pour que sa carrière prenne une tout autre tournure.
« Je voulais devenir pompière et ambulancière. Je savais que je voulais avoir un travail pratique et non un emploi de 9 à 5, explique-t-elle. Puis ma mère, qui travaille pour une entreprise de remorqueurs, m'a emmenée à bord d'un remorqueur pour une journée. J'ai pu passer du temps dans la salle des machines pour apprendre comment tout fonctionne, et sur la passerelle, soit le centre de commandement du navire. C'était une expérience tellement enrichissante de pouvoir aider à diriger le bateau dans le port. Je me suis dit : “Je crois que c'est ce que je suis censée faire!” ».
Devenir marin
Lauryn a décidé de s'inscrire au programme de technologie de la navigation maritime au Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse (Nova Scotia Community College – NSCC) (site web en anglais seulement). Il ne restait qu'un mois avant le début du programme lorsqu'elle a présenté sa demande d'admission. Elle a ensuite été acceptée et a quitté son domicile de Saint John, au Nouveau-Brunswick, pour s'installer à Hawkesbury, au Cap-Breton.
Le programme de technologie de la navigation maritime du NSCC prépare les étudiants et étudiantes à une carrière d'officier ou d'officière de navigation. Lauryn a appris les grands principes de la navigation maritime, des pratiques de quart, du matelotage, de la météorologie, de la construction et de la stabilité des navires, de la sécurité et des communications. Les étudiants et étudiantes peuvent mettre en pratique leurs compétences et leurs connaissances dans les installations de lutte contre l'incendie et nautiques du campus, dans les simulateurs de navire et à bord de bâtiments au cours de leur formation obligatoire en mer.
Le programme du NSCC est partiellement financé par le Programme de formation dans le domaine maritime de Transports Canada, qui fait partie du Plan de protection des océans du Canada. Le programme fournit des fonds à quatre institutions partenaires au Canada pour offrir des formations maritimes à des groupes sous-représentés, comme les peuples autochtones, les habitants et habitantes du Nord et les femmes.
Dans le cadre du Programme de formation dans le domaine maritime, Lauryn a pu obtenir une bourse pour financer ses études.
« La bourse m'a enlevé un poids énorme des épaules et m'a permis de me concentrer sur mes études. Le programme est d'une durée de trois ans et se déroule à temps plein, avec des journées très chargées et exigeantes et un temps en mer obligatoire au printemps et en été. Il aurait donc été très stressant de jongler avec tout cela et un emploi à temps partiel », indique-t-elle.
Éliminer les obstacles pour les femmes navigatrices
Lauryn a obtenu son diplôme en 2022 et a depuis reçu son certificat de compétence d'officière de pont de quart auprès de Transports Canada. Après avoir effectué son temps en mer obligatoire avec Cooke Aquaculture, une entreprise de Saint Andrews, au Nouveau-Brunswick, celle-ci l'a embauchée à temps plein, ce qui fait d'elle la première femme membre de l'équipage en 35 ans d'histoire de l'entreprise.
« Lorsque j'ai commencé mon stage, j'ai eu l'impression que je devais faire mes preuves, par exemple, en montrant que je pouvais soulever des objets lourds sans l'aide de quelqu'un. Je voulais simplement être traitée comme n'importe quel autre membre d'équipage. Le fait d'avoir une femme à bord pour la première fois a été une expérience d'apprentissage pour les membres de l'équipage, mais j'ai développé une excellente relation avec eux et je me sens très bien épaulée. Je sais que de nombreuses entreprises cherchent à diversifier leurs équipages et que de plus en plus de femmes se lancent dans l'industrie maritime. Je pense que plus il y aura de femmes à bord des navires qui prouveront qu'elles peuvent exercer ce métier aussi bien que les hommes, mieux ce sera. »
Bâtir sa carrière : l'océan est la limite
Lauryn a de grands rêves pour sa carrière en mer. Elle souhaite devenir une capitaine capable de conduire un navire de 500 tonnes de jauge. Et, un jour, elle aimerait devenir pilote maritime, soit une personne hautement qualifiée qui guide les grands navires dans les voies navigables étroites, dangereuses ou encombrées.
« J'ai toujours été proche de l'eau en grandissant. J'aimais pêcher sur le lac avec ma famille et être sur l'eau avec mes amis. C'est tellement paisible. Aujourd'hui, en travaillant sur un bateau, je passe 14 jours d'affilée avec les six mêmes personnes, qui sont devenues ma deuxième famille. Je goûte de près à la vie marine et, chaque jour, je vois des levers et des couchers de soleil incroyables. Je sais que j'ai choisi la bonne carrière pour moi. »