Politiques en matière de routes et de frontières
En réponse à la reconnaissance croissante de l'importance du transport routier pour l'économie canadienne et le besoin de mesures visant à préserver l'infrastructure routière du Canada, le Conseil des ministres responsables des transports et de la sécurité routière (ministres des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux) a conclu en 1987 que les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux doivent collaborer pour déterminer la nature du réseau routier national (RRN) du Canada et cerner les besoins et les coûts connexes.
Plus tard, en février 1988, une étude coopérative dirigée par un Groupe de travail composé de représentants des ministères fédéraux, provinciaux et territoriaux des transports a été entreprise pour aborder les questions soulevées.
Par conséquent, le réseau routier national a d'abord été défini et ratifié par le Conseil des ministres en 1988, comme un réseau de plus de 24 300 kilomètres (km) de routes principales existantes qui permettent les déplacements et les échanges commerciaux interprovinciaux et internationaux, en reliant de manière aussi directe que possible, un grand centre démographique ou commercial d'une province ou d'une ville capitale canadienne à :
- un autre grand centre démographique ou commercial;
- un autre grand centre démographique ou commercial d'une province ou un territoire voisin;
- un point d'accès au réseau routier américain;
- un autre mode de transport directement relié à la route, par exemple les terminaux de traversiers.
En septembre 2003, le Conseil des sous-ministres chargés des transports et de la sécurité routière a demandé à un comité de représentants d'entreprendre le premier examen de la désignation des routes du réseau routier national et d'évaluer si les conditions ont changé depuis 1988, a determiné si certaines routes provinciales et territoriales actuelles pourraient désormais satisfaire les critères utilisés pour identifier le réseau.
Basé sur un exercice de diligence fédéral qui a pris en considération les changements sociaux, économiques et démographiques des 15 dernières années, le Conseil des ministres a accepté, le 23 septembre 2004, d'ajouter environ 2 700 km de routes stratégiques supplémentaires ayant une importance nationale au RRN de 1988, soit une hausse de 11 %.
Le Conseil des ministres a aussi accepté de constituer un groupe de travail fédéral, provincial et territorial, nommé le Groupe de travail du RRN, afin d'élaborer d'autres critères visant à reconnaître les routes supplémentaires qui, si elles étaient approuvées, représenteraient essentiellement les routes ayant de l'importance d'un point de vue provincial, territorial et régional.
À titre d'exception, les raccordements de transport intermodal ont aussi été ajoutés à la portée de l'examen, en reconnaissance de leur importance pour les échanges et le commerce. Ces raccordements sont des courtes liaisons de tronçons de route qui servent de routes pour camions et offrent un accès sûr et efficace aux terminaux de fret ainsi qu'un raccordement entre ces derniers (terminaux portuaires et ferroviaires, ainsi aéroports) et aux routes principales, y compris le RRN.
En septembre 2005, le Groupe de travail a recommandé que les ministres approuvent l'ajout de près de 4 500 km de routes collectrices et plus de 5 900 km de routes desservant les régions nordiques et éloignées au réseau. Le Groupe de travail a également recommandé l'ajout de plus de 500 km de liens routiers intermodaux stratégiques et près de 100 km de rectifications au RRN de 2004. Ces routes (routes collectrices, routes desservant les régions nordiques et éloignées et liens routiers intermodaux) ont été ajoutées en raison de leur importance au Canada, les provinces et les régions; pour le transport efficiente, efficace et sûre des personnes et des marchandises; et parce qu'elles respectent les critères convenus par le Groupe de travail aux fins d'inclusion.
En somme, les recommandations du Groupe de travail ont été approuvées par le Conseil des ministres le 22 septembre 2005. Le réseau routier national se compose désormais de plus de 38 000 km de routes, ce qui représente une augmentation de 56 % de la longueur du réseau approuvé en 1988.
Le RRN élargi de 2005 englobe les trois catégories suivantes :
Routes principales
Corridors routiers interprovinciaux et internationaux stratégiques (les routes du RRN original de 1988, les ajouts de septembre 2004 et les liaisons routières aux installations intermodales clés, et les liens routiers aux postes frontaliers majeurs qui se raccordent aux routes « principales »).
Routes collectrices
Routes importantes de raccordement des agglomérations et des centres économiques (y compris les liaisons routières aux installations intermodales et les passages frontaliers importants) aux routes principales.
Routes desservant les régions nordiques et éloignées
Liaisons routières importantes aux routes principales et aux routes collectrices qui constituent la principale voie d'accès aux régions nordiques et éloignées, à leurs activités économiques et à leurs ressources.
Sommaire des routes du RRN (en septembre 2005)
Province/Territoire | Routes principales | Routes collectrices |
Routes desservant les régions nordiques et éloignées | Total |
---|---|---|---|---|
Yukon |
1,079 km |
- |
948 km |
2,027 km |
Territoires du Nord-Ouest |
576 km |
- |
847 km |
1,423 km |
Nunavut |
- |
- |
- |
- |
Colombie-Britannique |
5,861 km |
447 km |
724 km |
7,032 km |
Alberta |
3,970 km |
217 km |
197 km |
4,384 km |
Saskatchewan |
2,450 km |
- |
238 km |
2,688 km |
Manitoba |
982 km |
742 km |
370 km |
2,093 km |
Ontario |
6,131 km |
706 km |
- |
6,836 km |
Quebec |
3,448 km |
766 km |
1,436 km |
5,649 km |
Nouveau-Brunswick |
993 km |
832 km |
- |
1,825 km |
Île-du-Prince-Édouard |
208 km |
188 km |
- |
396 km |
Nouvelle-Écosse |
903 km |
296 km |
- |
1,199 km |
Terre-Neuve-et-Labrador |
1,008 km |
298 km |
1,163 km |
2,469 km |
Total |
27,608 km |
4,490 km |
5,922 km |
38,021 km |