Les Transports au Canada 2023

Compétitivité et efficacité

Même si le variant Omicron a perturbé le secteur aérien au début de l’année, l’industrie canadienne du transport aérien a réussi à émerger de la pandémie de COVID-19 en 2022, avec un trafic de passagers mensuel global atteignant 90 % des niveaux prépandémiques de 2019. Cette hausse est attribuable à une demande refoulée qui s’est libérée avec la levée des exigences relatives à la vaccination et des restrictions de voyage. Cependant, l’industrie sort généralement affaiblie de ces deux années et plus de vaches maigres.

Bien que cette forte croissance soit positive pour l’industrie, compte tenu de la situation du marché du travail actuel, la demande dépasse la capacité de l’industrie, qui ne parvient pas à offrir le service attendu par les Canadiens. Lorsque les mesures sanitaires ont été relâchées au début du mois de mai, les grands aéroports du Canada et du monde ont éprouvé de la difficulté à réagir à la reprise rapide du trafic aérien. Ces difficultés se sont d’abord traduites par de longs temps d’attente lors des contrôles préalables à l’embarquement, ainsi qu’à l’arrivée pour les passagers internationaux. Cependant, de multiples facteurs aggravants ont également contribué à la congestion, notamment l’allongement des délais de traitement et les pénuries de travailleurs.

Pendant l’année, le coût des immobilisations et du carburant a également commencé à augmenter en raison des hausses successives des taux d’intérêt, de la baisse de l’offre de pétrole brut et des capacités de raffinage, mais également en raison de la guerre en Ukraine. Néanmoins, les transporteurs aériens, les aéroports et les autres acteurs de la chaîne d’approvisionnement du transport aérien ont intensifié leurs activités afin de répondre à cette demande refoulée, et ce, dans un contexte marqué par la hausse de l’inflation et un ralentissement économique.

Le 24 novembre 2022, le ministre a dirigé le Sommet sur la reprise du secteur du transport aérien avec des partenaires de l’industrie, incluant les aéroports, les compagnies aériennes, NAV CANADA, les associations de l’industrie, des associations de travailleurs, des groupes de défense des droits des consommateurs et des ministères et organismes gouvernementaux afin de discuter des grands défis qui attendent les services commerciaux de transport de passagers et l’avenir du secteur du transport aérien au Canada. Les opinions des intervenants, ainsi que leurs réponses à un questionnaire en ligne, permettront d’élaborer des approches visant à soutenir la reprise du secteur aérien canadien et l’amélioration des services aux voyageurs.

Expansion des services de transport aérien

L’objectif des transporteurs aériens consiste à reprendre leurs activités, à élargir les services offerts ou à lancer de nouveaux services. Certains transporteurs aériens voient déjà plus loin que la reprise et ont pris des mesures pour assurer leur avenir. Par exemple, WestJet a réorienté sa stratégie commerciale en concentrant ses activités sur l’Ouest canadien et a fait l’acquisition de Vacances Sunwing et de ses filiales pour accroître sa présence dans le segment du voyage d’agrément. Air Canada a également réalisé des investissements importants et commandé 26 Airbus A321XLR et 30 avions ES-30 à propulsion électrique, ce qui pourrait réduire considérablement son empreinte carbone. Porter Airlines, qui aspire depuis longtemps à offrir des vols transcontinentaux, a commandé 50 avions Embraer E195-E2 qui seront basés à l’aéroport Pearson de Toronto et investi 65 millions de dollars pour bâtir deux hangars à l’aéroport d’Ottawa qui serviront à l’entretien de sa flotte d’aéronefs Embraer. Le segment des transporteurs aériens à très bas prix (TATBP) du Canada a aussi été très actif : en effet, les compagnies Flair Airlines et Swoop (une filiale de WestJet) ont élargi leurs services aériens, et Lynx et Canada Jetlines ont inauguré leurs nouveaux services en avril et septembre, respectivement. Les TATBP, qui s’adressent plus particulièrement à des voyageurs très sensibles aux prix, ont livré une concurrence ciblée à WestJet et Air Canada, ce qui a eu pour effet de resserrer les prix et d’offrir aux voyageurs des tarifs avantageux, surtout dans des marchés très disputés.

Congestions dans les aéroports

Afin de remédier à l’engorgement dans les aéroports canadiens, Transports Canada a créé le Comité de reprise des opérations aéroportuaires (CROA). Le Comité, avec le concours des principales compagnies aériennes et des principaux aéroports, ainsi que de l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA), de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et de NAV CANADA, a enquêté sur les causes de cette congestion et recommandé des solutions immédiates et à court terme pour réduire les temps d’attente dans les aéroports. Ce travail de collaboration s’est traduit par de grandes améliorations opérationnelles vers la fin de septembre. Bien que des mesures d’atténuation aient été mises en place, des événements climatiques violents survenus au début de la saison des vacances hivernales ont eu des répercussions sur les activités des principales plateformes aéroportuaires du Canada, provoquant des congestions, des retards de vols, des annulations et des problèmes de bagages, qui à leur tour se sont répercutés sur le transport aérien dans tout le reste du pays. Les problèmes de personnel étant cependant moins criants, les exploitants du réseau de transport aérien ont réussi à se remettre assez rapidement de cette crise, par rapport à la dernière saison estivale.

Ententes de transport aérien

En 2022, le Canada a repris ses démarches pour conclure des ententes plus souples en matière de transport aérien (ETA). Par exemple, le Canada a élargi la portée de son ETA avec l’Inde, l’un de nos plus grands marchés internationaux au chapitre du transport aérien, afin d’autoriser un nombre illimité de vols effectués par des compagnies aériennes canadiennes et indiennes. Il s’agit d’un élargissement significatif du traité bilatéral, dont la version antérieure limitait chaque pays à 35 vols de passagers par semaine. On soulignera également l’élargissement de l’ETA conclue avec la Colombie, l’un de nos principaux marchés en Amérique du Sud, pour permettre aux compagnies aériennes canadiennes et colombiennes d’effectuer un nombre illimité de vols de passagers et de marchandises entre les deux pays. La version antérieure de cette ETA limitait à 14 le nombre de vols de passagers et à 14 le nombre de vols de marchandises par semaine. Le Canada a également manifesté son intérêt à l’égard d’une connectivité accrue pour le transport de fret en élargissant son ETA avec l’Équateur, pour ainsi permettre aux compagnies aériennes de chaque pays d’effectuer 14 vols consacrés au fret par semaine. 

Du 27 septembre au 7 octobre, la 41e session de l’Assemblée de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) s’est tenue au siège de l’OACI à Montréal, accueillant plus de 2 500 délégués. L’Assemblée est un rassemblement triennal des 193 États membres de l’OACI et d’organisations internationales. Elle porte principalement sur les priorités communes en matière de sécurité, de sûreté, d’efficacité, de développement économique et de protection de l’environnement en lien avec l’aviation. Le Canada a été réélu au Conseil de l’OACI dans la Partie I (États d’importance majeure dans le transport aérien).