par Chris Horsten, Directeur, CLSAA (Canadian Light Sport Aircraft Association) (en anglais seulement) et membre du groupe de travail sur les ultralégers de la Campagne de sécurité de l’aviation générale (CSAG)
NDLR : La Campagne de sécurité de l’aviation générale (CSAG) est un travail de collaboration entre les associations et les milieux de l’aviation générale et Transports Canada (TC) qui vise à améliorer la sécurité dans l’aviation générale grâce à la promotion et à l’éducation. Le Groupe de travail - Ultralégers, un des groupes de travail de la CSAG et composé de pilotes d’ultralégers, étudie les moyens d’améliorer et de promouvoir une culture axée sur la sécurité dans le milieu. Le présent article est le premier d’une série d’articles que ce groupe rédigera pour favoriser et, nous l’espérons, améliorer la sécurité aérienne des vols en ultraléger. Mais cet article peut aussi être utile à toute l’aviation générale.
C’est une mauvaise année pour la sécurité de l’aviation générale au Canada. Cette année, les services de recherche et sauvetage a réalisé plus de recherches d’envergure pour l’aviation générale que dans les années précédentes. Il y a eu de nombreux incidents et accidents dans les ultralégers ayant comporté des blessures, des accidents mortels et des aéronefs endommagés. En ce qui concerne les ultralégers, il est difficile de mettre le doigt sur quelque cause que ce soit parce que nous n’avons simplement pas assez de données pour attester de quelque problème que ce soit. Mais je pense que nous pouvons tous être d’accord pour dire qu’il y a place à l’amélioration.
Il y a deux catégories d’ultralégers au Canada. Le premier, l’aéronef ultraléger de base (BULA), se définit comme un aéronef pouvant peser jusqu’à 1 200 lb et voler à une vitesse de décrochage de 45 mi/h ou moins. Il peut avoir un ou deux sièges, mais il ne peut pas transporter de passagers. Le deuxième siège est destiné au formateur ou à un autre pilote qui comprend les risques liés au pilotage d’un ultraléger. La conception des ultralégers de base n’est pas réglementée et n’est pas soumise à une exigence de garantir une norme de navigabilité. La photo de l’Aerolite 103 est un exemple de ce que beaucoup de personnes associent à un BULA , bien que de nombreux avions ayant l’air l’avions conventionnels peuvent entrer dans cette catégorie.
La deuxième catégorie s’appelle les aéronefs ultralégers de type évolué (AULA) (voir photo du SkyReach BushCat). Généralement, un AULA de deux sièges a un poids brut maximum de 1 232 lb (560 kg) (770 lb ou 350 kg pour un seul siège), a une vitesse maximale de décrochage de 45 mi/h dans la configuration d’atterrissage et une charge utile minimale calculée comme étant la moitié de la puissance du moteur plus 350 lb (ou 175 lb pour un seul siège). Un AULA peut transporter des passagers à condition que le pilote soit bien formé et détienne une annotation de transport de passagers ou possède un permis de pilote de loisir ou une licence supérieure. Un AULA peut être construit soit en usine, soit par le propriétaire. Le propriétaire d’un AULA doit obtenir un état de conformité du constructeur pour attester de la conformité de la conception par rapport aux Normes de conception pour avions ultralégers de type évolué ( TP 10141).
Les progrès faits dans la conception, les matériaux et l’électronique ont donné lieu à certains aéronefs extrêmement sophistiqués dans les deux catégories, mais surtout à l’extrémité de la gamme des AULA . Dans bien des cas, ces aéronefs rivalisent avec de nombreux aéronefs de l’aviation générale en capacités et en performance. Citons par exemple les structures de fibre en carbone, les moteurs suralimentés par turbocompresseur, la sophistication de l’avionique et du pilote automatique. Les propriétaires d’ AULA doivent effectuer la maintenance de leur aéronef selon les spécifications du constructeur. Ceux qui ne le font pas doivent retourner aux normes des BULA (pas de transport de passagers). Quel que soit le modèle d’ultraléger que vous pilotez, ces progrès impliquent que vous avez une grande responsabilité quant à la maintenance et au maintien des compétences à jour.
Ce qui n’a pas changé, ce sont les exigences en matière de formation des pilotes et la réglementation des deux catégories. Il incombe donc au pilote de connaître ses limites et de se renseigner sur le type d’aéronef avant d’essayer de piloter un BULA ou un AULA . La plupart des accidents d’aéronefs ultralégers sont attribués à une perte de contrôle, mais nous savons que l’aéronef ne devient pas soudainement incontrôlable. La responsabilité incombe au pilote qui doit être bien formé, à jour et avoir les ressources nécessaires pour effectuer la maintenance de son aéronef de façon sécuritaire et responsable. Même si un pilote détenant une licence de pilote privé ou supérieure est légalement autorisé à piloter un ultraléger sans formation supplémentaire, cela ne veut pas dire qu’il ou elle a les compétences nécessaires pour piloter un ultraléger en toute sécurité. La formation de transition est fortement recommandée et pourrait sauver votre vie.
La sécurité aérienne commence et finit par nous, le milieu de l’aviation. Prendre des raccourcis, négliger la maintenance et ne pas maintenir un niveau de compétences personnelles vont assurément produire des résultats catastrophiques. Faisons tous ce que nous pouvons pour appliquer de bonnes habitudes et aider les autres à en faire autant.
Il y a de nombreuses ressources disponibles :
COPA (Canadian Owners and Pilots Association)
UPAC (Ultralight Aircraft Association of Canada) (en anglais seulement)
RAA (Réseau Aéronefs Amateur Canada) (en anglais seulement)
CLSAA (Canadian Light Sport Aircraft Association (en anglais seulement)
EAA (Experimental Aircraft Association–Canadian Council (en anglais seulement)