D’aussi loin qu’elle se souvienne, Eunice Charles s’est toujours passionnée pour nos océans et intéressée à eux. Ayant grandi dans une communauté de pêcheurs à Beecher Bay, en Colombie-Britannique, elle a fait l’expérience du lien unique que ses amis et sa famille entretiennent avec l’océan, qui est à la base de leur mode de vie. Si Eunice a toujours rêvé de pouvoir transformer ses rêves d’enfant en carrière, elle ne savait pas comment cela pouvait se faire.
La réponse lui est apparue clairement un jour, après avoir assisté à une séance d’information à l’heure du dîner sur les Programmes de formation dans le domaine maritime offerts aux membres de la Première Nation Sc’ianew (Beecher Bay). À la suite de ce dîner mémorable, Eunice a été invitée à participer au Bridge Watch Rating Program (programme de formation de matelot de quart à la passerelle), financé dans le cadre du Plan de protection des océans du gouvernement du Canada. Le jour même à son retour au travail, Eunice a donné son préavis de deux semaines. Pour Eunice, c’était le début d’un nouveau chapitre et la possibilité de réaliser ses rêves d’enfant commençait à se concrétiser.
Les journées d’Eunice, peu après avoir commencé le programme au British Columbia Institute of Technology (BCIT) et au Camosun College, se sont remplies d’apprentissage de compétences techniques, allant de l’épissure de fils et du filage de cordages à la mise à niveau de ses compétences en matière de premiers secours, en passant par des cours de radiotéléphonie. Pour Eunice, la salle de simulation a été un point fort, car elle a pu mettre ses nouvelles compétences à l’épreuve avec ses camarades de classe. Certains jours, Eunice était submergée par la quantité d’information qu’elle devait retenir, mais elle trouvait utile de prendre des notes et de surligner les renseignements importants dans son manuel. Elle était en bonne compagnie au BCIT et à Camosun, car sa cousine suivait la formation en même temps qu’elle. Quand les deux ont eu terminé, les fils de sa cousine se sont inscrits au même cours.
Heureusement, Eunice a pu entrer en contact avec son employeur actuel, Horizon Maritime, avant de suivre les cours du programme Bridge Watch. Cependant, pour être embauchée, elle devait avoir des notes en règle et avoir exercé les compétences qu’elle avait acquises au BCIT avant de se lancer dans le monde du travail.
Aujourd’hui, Eunice a obtenu son diplôme et se réjouit du prochain chapitre qui l’attend. Dans son rôle actuel de matelot de pont pour Horizon Maritime, les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas. Certains jours, son équipage participe à des opérations de ravitaillement pour les plates-formes pétrolières, ce qui implique de charger le pont au moyen de fournitures essentielles. D’autres jours, elle s’occupe de l’entretien du bateau, qu’il s’agisse de graisser les treuils, d’assainir les réservoirs ou même de peindre.
« J’ai vécu une année folle depuis que j’ai obtenu mon diplôme. Je n’aurais jamais cru que je pourrais me rendre aux endroits où je suis allée, notamment en Écosse, aux Pays-Bas et à Terre-Neuve-et-Labrador », déclare Eunice.
À ce jour, on l’a également interviewée pour deux articles de presse et elle a fait l’objet de plusieurs articles pour le BCIT. Elle ajoute que même si elle sait que la carrière qu’elle a choisie ne convient pas à tout le monde, elle aime raconter les histoires de ce qu’elle fait et parler des nombreux aspects positifs de son poste. Eunice prévoit de continuer à avancer au sein d’Horizon Maritime et de travailler sur des initiatives de lutte contre la marée noire dans sa propre communauté de Sc’ianew.
Des histoires comme celle d’Eunice Charles montrent pourquoi il est si important que le gouvernement travaille avec les peuples autochtones et leurs communautés, les universités et l’industrie. Le nombre de navires qui naviguent et la quantité de marchandises transportées sur les eaux canadiennes n’ayant jamais été aussi élevés, il est essentiel de pouvoir compter sur une main-d’œuvre maritime solide, diversifiée et qualifiée. Et grâce aux investissements réalisés en vertu du Programme de formation dans le domaine maritime, la communauté de Sc’ianew compte désormais quatre nouveaux membres qui entrent dans l’industrie pour renforcer le système de sécurité maritime du Canada.