Depuis 2019, dans le cadre de son plan de protection des océans, Transports Canada a établi un partenariat avec des institutions canadiennes de formation dans le domaine maritime pour offrir de la formation aux groupes sous-représentés dans le secteur maritime. En mettant l’accent sur l’accessibilité de la formation pour les peuples autochtones, les personnes qui habitent le Nord et les femmes, le Programme de formation dans le domaine maritime a permis de former plus de 650 étudiants et étudiantes partout au Canada et de les diriger vers des carrières à B.C. Ferries, à la Garde côtière canadienne et dans d’autres secteurs de l’industrie maritime.
En mars dernier, un financement de près de 30 millions de dollars a été annoncé pour une autre période de quatre ans afin de renouveler le Programme de formation dans le domaine maritime. Cet investissement est distribué à :
- Institut de technologie de la Colombie-Britannique (ITCB) (site web en anglais seulement), en partenariat avec le Collège Camosun ;
- Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse (CCNÉ) (en anglais seulement) ;
- Nunavut Fisheries and Marine Training Consortium (NFMTC) (en anglais seulement) ;
- Western Arctic Marine Training Consortium (WAMTC).
Une industrie en mutation
Nous nous sommes entretenus avec Tracy Scott, animatrice du projet A’paqt au CCNÉ (le nom de l’école pour son Programme de formation dans le domaine maritime, qui se traduit par des océans en micmac). Tracy vient d’une famille de gens de mer et constater par elle-même comment le financement du Plan de protection des océans aide une industrie en pleine évolution à être plus diversifiée et inclusive. En retour, cela change des vies et le visage de l’industrie.
Il y a un besoin énorme de combler un nombre croissant d’emplois dans l’industrie maritime, et les instituts maritimes cherchent non seulement à remplir ces rôles, mais aussi à diversifier l’industrie. « Je viens d’une famille de marins, tous des hommes. Ils sont tous à l’âge de la retraite maintenant, mais en rétrospective, ils disent qu’on voit rarement une femme dans cette industrie », dit Tracy.
Les temps changent et l’industrie maritime a pris de l’expansion. Dans un contexte mondial, il y a une pénurie de main-d’œuvre, qui a été exacerbée par le fait que l’on cherchait auparavant à recruter uniquement des hommes. « Lorsqu’on exclut 50 % de la population, ou plus, on passe à côté de tant de personnes qui peuvent faire le travail », fait remarquer Tracy. Dans le cadre du Programme de formation dans le domaine maritime, Tracy dit ceci : « Nous aidons les gens à se voir dans l’industrie. » Elle ajoute : « Ce sont souvent ces personnes qui font face au plus grand nombre d’obstacles pour accéder à la formation et au soutien, alors nous travaillons à changer cela. Notre objectif est d’éliminer les obstacles et d’encourager les femmes et les étudiantes et étudiants autochtones à réussir dans l’industrie maritime. Notre promesse en tant que collège est de donner les moyens à ceux et celles qui s’efforcent d’en savoir plus, d’en faire plus, d’être plus eux-mêmes. »
Financement et conditions préalables
Lorsque vient le moment d'avoir accès aux études, quelques obstacles peuvent venir à l’esprit des étudiantes et étudiants potentiels : le premier, les préalables collégiaux; le deuxième, les finances. Lorsqu’on présente une demande dans le cadre de ces programmes, une aide est offerte dans les deux domaines. « Au cours de nos quatre premières années, nous avons reconnu l’importance de fournir aux élèves d’A’paqt des éléments fondamentaux comme les mathématiques et la physique, afin qu’ils se sentent plus en confiance lorsqu’ils s’inscrivent à des programmes maritimes de base. »
En ce qui concerne les finances, Tracy dit qu’il y a des bourses pour les étudiants et étudiantes sous-représentés afin de couvrir leurs frais de scolarité et même des allocations de subsistance de 60 $ par jour pour l’effectif étudiant autochtone. Il est possible de travailler, subvenir aux besoins de sa famille et faire l’expérience du monde. Et tout ça en faisant partie d’une grande communauté de marins. »
Tracy dit : « J’ajouterais que ce projet change la vie des gens. »