Morgan Lynch décrit, dans ses propres mots, son expérience en tant qu’étudiante dans le domaine maritime, les raisons pour lesquelles elle a choisi une carrière dans le secteur maritime, la vie à bord d’un navire et tout ce qui se trouve entre les deux.
Écoles : Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse (CCNÉ)
Domaine d’étude : technologie de la navigation maritime
Année d’études : troisième
Objectif de carrière : brevet de capitaine
Arrière-plan : finances
Intérêts : voyages et randonnées avec son chihuahua croisé, Louie.
Avant de travailler dans le secteur maritime, j’ai travaillé dans l’industrie des finances. J’ai obtenu mon baccalauréat en administration des affaires de l’Université du Nouveau-Brunswick en 2017, mais après avoir passé quelques années assise à un bureau, je ne me sentais pas comblée. J’ai toujours été fascinée par l’océan, alors quand j’ai entendu dire qu’il y avait une entreprise en Nouvelle-Écosse qui cherchait des « observateurs des pêches », j’ai sauté sur l’occasion.
Au début, je ne savais pas exactement ce que le travail impliquait. Je n’imaginais pas non plus que je me sentirais non désirée à bord de ces navires, mais je pense que leur attitude à mon égard a changé lorsque les pêcheurs ont vu à quel point j’étais enthousiaste à l’idée d’être à bord de leur navire. J’adorais tout ce qui s’y passait : les dauphins nageant à la proue, le thon à la recherche d’un repas gratuit, la camaraderie, le travail à vive allure, le lever du soleil et même la mer agitée.
Qu’est-ce qui vous a amené à faire carrière dans le secteur maritime?
Quand j’étais jeune, je voulais vraiment devenir biologiste de la vie marine, mais quand j’ai obtenu mon diplôme d’études secondaires, ce rêve me semblait impossible à réaliser. Il n’y avait personne pour me guider ou me servir de point de repère, car je n’avais aucun contact direct avec quelqu’un de l’industrie maritime. J’avais surtout la bosse des mathématiques, que j’aimais beaucoup étudier, alors j’ai plutôt poursuivi des études en administration. J’ai fini par revenir à ce qui me passionne vraiment : me trouver à bord d’un navire.
Mais je pense qu’une grande partie de ma motivation vient du fait que je naviguais avec mon père quand j’étais jeune, sur la rivière Kennebecasis. C’est vrai que nous ne sommes jamais allés plus loin que la Long Island, mais c’était quand même toujours le moment fort de mon été. L’émotion que je ressentais en naviguant a fait naître en moi cette passion et cet amour de la mer.
Comment s’est déroulée votre expérience dans le programme au CCNÉ?
Morgan dans une embarcation de survie dans le détroit de Canso, en Nouvelle-Écosse; cela fait partie de sa formation au Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse
Mon expérience au CCNÉ a changé ma vie. Mes études précédentes étaient satisfaisantes, mais le CCNÉ a largement dépassé mes objectifs d’apprentissage. J’ai vécu tellement d’expériences et de possibilités intéressantes dans ce collège. En mai dernier, je suis allée en Tanzanie dans le cadre du programme international du CCNÉ, où j’ai participé à un échange sur l’entrepreneuriat social pendant deux semaines.
Et cette année, grâce au salon des carrières maritimes organisé par le CCNÉ sur mon campus, j’ai décroché le stage maritime de mes rêves à Horizon Maritime.
Pouvez-vous me parler du navire sur lequel vous vous trouvez actuellement et de votre rôle?
Je travaille actuellement à bord du Horizon Arctic, l’un des navires d’approvisionnement en mer et de mouillage d’Horizon Maritime. Mon rôle cet été, en tant que cadette, consiste à travailler sur le pont et à acquérir de l’expérience sur la passerelle. Sur le pont, je vaque à l’entretien du navire avec les matelots de pont. Ces tâches vont du peinturage des glissières de sécurité au nettoyage à la vadrouille des planchers. Au quotidien, j’essaie souvent des outils électriques dont je n’avais jamais entendu parler, comme un pistolet à aiguille.
Le travail sur la passerelle est plus technique. C’est là que j’apprends l’aspect navigation en observant les officiers de pont. Je participe à la planification des traversées, aux fonctions de veille, à la mise à jour des cartes, au fonctionnement de la radio, aux tâches administratives, à l’entretien du matériel de navigation et à la préparation du café. Nous sommes actuellement au Mexique et je viens de mettre la dernière main à un plan de traversée entre Altamira, au Mexique, et Halifax, en Nouvelle-Écosse.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le fait d’être sur un navire?
Ce qui me plaît le plus à bord d’un navire, c’est l’excitation de voir le monde d’un point de vue aussi unique. Les vastes océans, les bras de mer et les baies sont d’une beauté tranquille et, à d’autres moments, le vent et les vagues s’y engouffrent avec fracas. Chaque jour est différent et présente des défis particuliers à relever. J’aime faire partie de cette aventure et contribuer à une équipe où le rôle de chaque personne est essentiel et valorisé.
Et bien sûr, le milieu biologique marin. L’été dernier, j’ai quitté le port de Nuuk, au Groenland, et plusieurs cachalots nageaient juste à côté de notre navire.
Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui envisagent ce type de carrière?
- Foncez, c’est tout. La vie est trop courte, et il s’agit d’une carrière très gratifiante et passionnante.
- Suivez les cours d’un institut maritime au lieu de passer les examens tout seul. L’institut vous guidera à chaque étape et veillera à ce que vous obteniez un emploi à l’issue du programme. Il est beaucoup plus difficile de nouer des relations professionnelles et d’assimiler des concepts complexes lorsqu’on est seul.
Morgan et son chihuahua croisé, Louie, en randonnée au mont Mansfield, au Vermont
Quelles sont les perceptions erronées courantes au sujet de la vie des marins?
On croit souvent à tort que l’océan n’est pas un endroit pour les femmes. C’est une façon de penser très dépassée, une opinion vide de sens qui ne trouve pas écho chez la plupart des marins d’aujourd’hui. Les hommes avec qui j’ai navigué ont toujours démontré de la gentillesse à mon égard et m’ont vraiment prise sous leur aile. J’espère encourager plus de femmes à se joindre à l’industrie, car de plus en plus d’entreprises essaient de diversifier leur équipage.
Quel est votre objectif de carrière ultime?
Mon objectif de carrière ultime est de devenir capitaine… Capitaine Morgan. J’aimerais travailler aux côtés de scientifiques à bord de navires de recherche, qu’il s’agisse de marquer des poissons, de cartographier les fonds marins, d’analyser les effets des changements climatiques ou d’explorer des régions largement inconnues.