dernière révision du contenu : 1996/10/10
(1) Généralités
L'approbation des calendriers de maintenance aéronef est accordée à des exploitants particuliers; ces calendriers tiennent compte des particularités de chaque exploitant et de ses antécédents de fiabilité. Les calendriers approuvés ne sont donc pas échangeables d'un exploitant à l'autre. Les exigences de maintenance planifiée touchant les produits aéronautiques peuvent également varier pour les différents aéronefs de la flotte d'un même exploitant, selon le type d'aéronef à bord duquel ces produits sont installés, ou selon leur rôle opérationnel. Lorsque des produits aéronautiques (aussi bien l'aéronef complet que ses composants) passent d'un calendrier de maintenance à un autre, il incombe à l'exploitant (lorsque deux exploitants sont en cause, cette responsabilité incombe au nouvel exploitant) de réévaluer le régime de maintenance des produits afin de leur appliquer le nouveau calendrier.
(2) Examen
La procédure d'examen consiste en une comparaison entre le contenu du précédent calendrier de maintenance et celui du nouveau calendrier. Si les deux calendriers s'avèrent identiques, aucune autre mesure ne sera nécessaire. Toute différence entre les deux calendriers commandera un nouveau calcul des durées restantes avant l'échéance des tâches de maintenance, une inspection hors calendrier du produit, ou les deux, comme il est expliqué aux paragraphes suivants.
(3) Différences
Les différentes tâches qui caractérisent les deux calendriers de maintenance appartiennent à l'une des catégories suivantes :
-
a) les tâches communes aux deux calendriers, mais prévues à des intervalles différents;
-
b) les tâches communes aux deux calendriers, mais qui se distinguent par les méthodes d'exécution;
-
c) les tâches particulières à un seul des deux calendriers.
(4) Durées restantes
Le paragraphe 12 précise la manière de calculer les durées restantes jusqu'à la prochaine révision ou jusqu'à l'échéance d'autres tâches de maintenance en ce qui a trait aux articles dont les échéances sont différentes dans le nouveau calendrier.
Notes d'information :
- (i) Comme l'indique le paragraphe 625.87(2) des présentes normes, une unité de formation au pilotage ou un exploitant aérien peut emprunter une pièce d'aéronef de rechange à une autre personne ou à un autre organisme et utiliser cette pièce pendant un maximum de 100 heures temps dans les airs ou 90 jours, la plus longue échéance prévalant, sans avoir à se conformer aux exigences du présent appendice, même si la durée d'utilisation de la pièce dépasse les intervalles d'inspection approuvés relativement à l'emprunteur, à la condition que leur manuel approuvé de contrôle de la maintenance comprenne des directives d'utilisation de pièces empruntées. greater, without compliance to the requirements in this appendix, even though the time in service of such part exceeds the borrower's approved inspection intervals.
- (ii) Tel que spécifié dans la paragraphe 625.93(1) des présentes normes, le "temps" à prendre en considération est le temps dans les airs véritable.
(5) Tâches communes
Lorsqu'une tâche est commune aux deux calendriers, mais que ses méthodes d'exécution diffèrent, il n'est pas permis de calculer la durée d'intervalle restante en vertu des dispositions du nouveau calendrier sans avoir consulté le document qui commande l'insertion de cette tâche dans le calendrier de maintenance, afin de s'assurer que la méthode d'exécution utilisée ne modifie pas l'intervalle de maintenance. Si cet intervalle est établi en fonction de la méthode d'exécution, la tâche devra être exécutée à l'intervalle correspondant à la méthode d'exécution prévue dans le nouveau calendrier.
(6) Tâches anciennes
Les tâches qui n'appartiennent qu'à l'ancien calendrier doivent normalement être exécutées une dernière fois avant d'être éliminées totalement par le nouveau calendrier. Leur exécution peut se faire ou bien au moment du transfert de l'ancien au nouveau calendrier ou à un moment ultérieur, sous réserve que la limite de l'intervalle visé (du calendrier précédent) ne soit pas dépassée (le temps restant jusqu'à l'exécution de la tâche sera le même pour les deux calendriers). Dans certaines circonstances, Transports Canada pourra, sur demande, exempter l'exploitant de l'exécution des tâches de cette catégorie. Une telle exemption serait par exemple indiquée dans le cas des tâches ajoutées pour tenir compte d'un type d'exploitation spécialisée, mais alors que l'aéronef n'est utilisé dans ce rôle particulier que pour une faible partie du temps d'exploitation qui correspond à l'intervalle approuvé. Par contre, une telle exemption ne serait pas justifiée dans le cas de tâches de maintenance ajoutées pour tenir compte des éventuels problèmes qu'entraînerait une exposition, même courte, à des risques élevés. Ainsi, si une inspection du sous-plancher a été ajoutée au calendrier de maintenance d'un aéronef utilisé pour le transport de bestiaux, cette inspection devra être effectuée même si l'aéronef n'est utilisé dans ce rôle qu'en une seule occasion.
(7) Tâches nouvelles
Les tâches prévues dans le nouveau calendrier, mais qui étaient absentes de l'ancien, pourront être exécutées à la fin de l'intervalle approprié, à partir du moment du transfert d'un calendrier à l'autre (le temps restant jusqu'à l'exécution de la tâche et la durée restante de l'intervalle seront les mêmes).
(8) Limites de navigabilité
Les procédures de calcul prorata mentionnées au paragraphe 4 précédent ne s'appliquent pas aux limites définies dans le certificat de type comme étant des « limites de navigabilité » ou des « limites de vie ». Une telle exemption ne devrait normalement susciter aucun inconvénient, étant donné que ces limites s'appliquent généralement de la même façon à tous les exploitants. Cependant, pour certains articles ayant des limites de vie, ces limites peuvent varier en fonction du type d'installation, ou encore du rôle de l'aéronef. Étant donné l'importance critique des pièces à durée de vie limitée ou assujetties à d'autres limites de navigabilité, lors du transfert de produits aéronautiques identiques à limites de vie différentes d'un calendrier de maintenance à un autre, la limite la plus contraignante continuera de s'appliquer, peu importe qu'elle soit prévue dans le nouveau calendrier ou dans l'ancien, l'unique dérogation à cette règle nécessitant l'approbation écrite d'une autre procédure, par le directeur, Direction de la navigabilité.
Note d'information :
Le nouvel exploitant doit exécuter une inspection de réception au moment du changement de calendrier de maintenance. Cette inspection permettra de confirmer que l'aéronef ou le composant visé est conforme aux consignes de navigabilité ou aux autres exigences applicables, et elle fournira l'occasion d'exécuter les tâches qui ne sont requises que par un des deux calendriers, ou encore les tâches prévues à des intervalles tellement rapprochés qu'il vaut mieux les reprendre que de recommencer les calculs prorata. Lorsque le changement de calendrier comprend une modification complète de la structure du calendrier (par exemple, un transfert d'un calendrier par blocs à un calendrier étalé en segments égaux ou inversement), l'inspection préalable à l'acceptation pourra avoir lieu en plusieurs étapes, réparties sur une période donnée d'exploitation, afin d'assurer l'échelonnement nécessaire à l'exécution des tâches à venir.
(9) Dossiers techniques
Au moment du changement de calendrier, le nouvel exploitant doit noter, dans les sections pertinentes des dossiers techniques, tous les nouveaux calculs qu'il aura dû effectuer. Une inscription caractéristique aux dossiers techniques aurait par exemple l'allure suivante :
« Moteur acquis par la compagnie aérienne ABC le 1986-02-15. Temps entre révisions, sous l'entreprise précédente (compagnie aérienne XYZ) = 5 500 h. Temps depuis révision, au moment du changement de calendrier = 3 086 h. Temps autorisé entre révisions de la compagnie ABC = 4 500 h. Temps de calcul prorata restant = 1 975 h : la révision doit donc avoir lieu à 5 061 h. »
(10) Transferts subséquents
Si, après le calcul prorata et au bout d'une certaine période d'exploitation sous le nouveau calendrier, un autre changement de calendrier survient, qu'il s'agisse d'un troisième calendrier ou d'un retour au calendrier d'origine (comme cela se produit effectivement à l'expiration d'un bail par exemple), on doit alors reprendre toute la procédure. Advenant que d'autres calculs soient nécessaires, la valeur Y (voir le paragraphe 12) sera considérée comme le temps d'intervalle restant au moment du changement, peu importe le nombre d'heures de vol effectivement cumulées, ou le résultat des calculs effectués jusqu'à ce moment. Les résultats détaillés des calculs antérieurs ne sont plus alors nécessaires, les seuls rajustements étant ceux des temps d'intervalle restants. Ceci découle du principe selon lequel l'ampleur de la durée avant la prochaine révision est directement fonction de la durée de service restante probable du composant.
(11) Différences dans les normes de construction
Les procédures prescrites au paragraphe 12 ont été prévues dans le cas de transferts d'un calendrier à l'autre, ces calendriers ayant été approuvés en fonction de l'utilisation de produits identiques. Si les calendriers visés par le transfert ont été élaborés pour des produits dont les normes de construction présentent des différences importantes, aucun rajustement à la hausse des durées restantes avant révision n'est autorisé sans l'approbation expresse de Transports Canada. Par différences « importantes », on entend toute différence de spécifications de matériaux, de dimensions ou de tolérances, ou encore toute différence de degré de modification qui pourrait avoir un effet sur le temps normalement prévu entre révisions.
Note d'information :
La plupart des modifications structurales relatives aux moteurs (chapitre 72 de la spécification 100 de l'Air Transport Association (ATA) qui traite des turbomoteurs et des turbopropulseurs) par exemple appartiennent à cette catégorie. Les exploitants qui mettent en service des produits dont les normes de construction diffèrent de celles des produits pour lesquels le calendrier de maintenance a été conçu et qui souhaitent réviser en conséquence à la hausse les durées restantes entre révisions, doivent faire la liste de ces différences et envoyer celle-ci à l'inspecteur principal de la maintenance ou à un représentant de même niveau du ministère, et y joindre les calculs prorata et une évaluation de l'effet de ces différences de normes de construction sur les durées restantes entre révisions. Transports Canada évaluera les propositions puis il communiquera à l'exploitant les durées maximales admissibles avant l'exécution des tâches de maintenance prévues.
(12) Calculs
La manière de calculer les durées restantes entre révisions ou jusqu'à l'échéance d'autres tâches de maintenance, en ce qui a trait aux articles dont les échéances sont modifiées dans le nouveau calendrier, s'appelle le calcul prorata. Ce calcul est fondé sur la formule suivante :
soit :
X = temps restant jusqu'à l'exécution de la tâche selon le nouveau calendrier;
Y = temps restant jusqu'à l'exécution de la tâche selon le calendrier précédent;
a = intervalle entre les tâches selon le nouveau calendrier;
b = intervalle entre les tâches selon l'ancien calendrier.
Les exemples suivants démontrent l'utilisation de cette formule. Il est à noter que les intervalles approuvés (temps entre révisions) des calendriers respectifs demeurent inchangés. Ce sont les durées restantes jusqu'à l'exécution de la tâche qui sont recalculées.
Aux fins de ces présents calculs, toutes les durées peuvent être arrondies à l'heure la plus proche, ou s'il s'agit de durées au calendrier, au mois le plus proche.
Exemple 1
Un exploitant vend ou loue un aéronef à un autre exploitant. Le calendrier de maintenance du premier exploitant prévoyait la révision des boîtes d'engrenages des actionneurs de volets à des intervalles de 10 000 h. Le temps entre révisions approuvé du nouvel exploitant, dont la structure de route est à étapes courtes (ce qui suppose des rentrées et sorties plus fréquentes des volets), est de 5 000 h. La boîte d'engrenages de l'actionneur de volets no 1 totalise 6 000 h d'utilisation.
Temps restant avant l'exécution de la tâche, selon l'ancien calendrier (Y) = 10 000 - 6 000 = 4 000 h.
Intervalle entre les tâches de maintenance selon le nouveau calendrier (a) = 5 000 h.
Intervalle entre les tâches de maintenance selon l'ancien calendrier (b) = 10 000 h.
temps restant entre révisions h.
Exemple 2
Un exploitant utilisant un DC-3 et un Canso garde un moteur de rechange pour ses deux appareils. Le temps entre révisions approuvé quand ce moteur est monté dans le DC-3 est de 1 000 h. Le temps entre révisions approuvé quand ce moteur est monté sur le Canso est de 800 h. Le moteur de rechange doit alors être monté sur le DC-3; depuis la dernière révision, il compte 650 h d'utilisation, accumulées sur le Canso.
Le temps restant entre révisions, une fois ce moteur installé sur le DC-3 (X) sera de :
= 188 h. (arrondi à l'heure la plus proche)
Exemple 3
Un exploitant dont le temps approuvé entre les visites « C » est de 2 500 h acquiert un aéronef d'un autre exploitant dont le temps approuvé entre visites « C » est de 3 000 h. Le temps écoulé depuis la dernière visite « C » est de 2 150 h. Une comparaison entre ces deux régimes de visites « C » révèle que leur contenu est identique.
Y = 3 000 - 2 150= 850 h.
Temps restant entre les visites « C », selon le nouveau calendrier h.
Lorsque les deux régimes de visite présentent des différences quant au contenu, l'exploitant peut choisir de calculer les durées restantes pour chacun des articles faisant l'objet d'une tâche de maintenance distincte à exécuter hors calendrier par rapport au reste du cycle; l'exploitant peut également choisir de traiter ces articles conformément aux dispositions du paragraphe 6) précédent.
Lorsque les deux calendriers de maintenance sont fondés sur des unités différentes (par exemple, heures de temps dans les airs, cycles d'exploitation ou temps au calendrier), tous les intervalles ou toutes les durées restantes avant l'exécution des tâches prévues devront être convertis en fonction des unités utilisées par le nouvel exploitant, avant qu'on puisse exécuter le calcul prorata. Dans la mesure du possible, cette conversion devra se faire au moyen du facteur de conversion utilisé dans le calendrier de maintenance de l'exploitant précédent. En l'absence d'un tel facteur, la conversion se fera en fonction de l'expérience pratique de l'exploitant précédent, comme il est démontré dans l'exemple suivant :
Exemple 4
Un exploitant dont le temps approuvé entre visites « C » est de 12 mois acquiert un aéronef d'un autre exploitant, dont le temps approuvé entre les visites « C » est de 3 000 h. Le temps d'utilisation de l'aéronef depuis la dernière visite « C » est de 2 150 h.
Étape 1. Conversion en durées suivant le calendrier :
Utilisation de l'exploitant précédent (pour les 12 derniers mois) = 2 365 h.
L'utilisation mensuelle est donc de (résultat arrondi).
Intervalle approuvé de visites « C », suivant le calendrier mois (résultat arrondi).
Temps restant entre révisions suivant le calendrier
mois (résultat arrondi).
Étape 2. Calcul prorata :
Temps restant entre visites « C » du nouvel exploitant mois (résultat arrondi).