Section 1 - Reseignements opérationnels

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A 3.1 Disposition des réservoirs et des ballasts

 


Figure 4 : emplacement des réservoirs

DWL  : ligne de flottaison nominale

USK  : partie inférieure de la quille

  1. Réservoir de carburant (bâbord)
  2. Réservoir de carburant (tribord)
  3. Réservoir d’eau douce
  4. Réservoir d’eau douce
  5. Réservoir des eaux-vannes
  6. Quille à ballast de plomb (18 tonnes)1
  • Les tirants d’eau sont exprimés en fonction d’un prolongement de la partie inférieure de la quille
  • Tous les autres points verticaux sont exprimés en fonction de la BASE 2
  • Tous les points longitudinaux sont exprimés en fonction de la MI-LONGUEUR3
  • L’assiette se définit comme : tirant d’eau arrière – tirant d’eau avant
  • L’assiette nominale = inclinaison de la quille = 1,10 mètre

A 3.2 Plan de la voilure

Voile Surface en Hauteur du centre de gravité au-dessus de la base, en m
1. Foc n° 1 125 13,2
2. Foc n° 2 70 11,7
3. Voile d'étai 45 10,2
4. Grand-voile 100 13,1
5. Artimon 40 10,3
6. Tourmentin 27 8,2
7. Voile goélette 28 9,6

 


Figure 5: plan de voilure

A 3.3 Angles d’immersion et d’envahissement par le livet

Table 2 : angles d’immersion et d’envahissement par le livet

Description Surface de l’ouverture, Angles d'immersion
  en 100 % de produits consomptibles
degrés
10 % de produits consomptibles
degrés
Livet -- 24 27
Descente principale 0,80 84 89
Descente avant 0,65 92 97
Claire-voie arrière 0,11 63 70
Claire-voie avant 0,11 52 57
Ventilation de la cuisine4 0,01 45 47

Un envahissement critique se produit lorsque les bords inférieurs des ouvertures ayant une surface combinée (en ) plus grande que

(le déplacement (en tonnes) / 1500) sont immergés

C’est-à-dire (65 / 1500)  =  0,04

L’immersion de la sortie d’air de la cuisine n’est donc pas considérée comme critique. C’est l’immersion de la claire-voie avant qui détermine l’angle critique d’envahissement par le haut mentionné dans ce livret.

Le capitaine doit prendre note que la sortie d’air et les claires-voies réduisent beaucoup la capacité du bateau à résister à l’envahissement par le haut. Aussi, lorsque ces ouvertures sont bien fermées, la sécurité du bateau est accrue de manière importante.

A 3.4 Notes sur la stabilité à l’intention du capitaine

  1. Le respect des critères de stabilité indiqués dans ce livret n’élimine pas tous les risques de chavirement et n’exempte pas le capitaine de ses responsabilités. Les capitaines doivent donc faire preuve de prudence et démontrer de bonnes connaissances de matelotage en ce qui concerne la saison de l’année, l’expérience des membres d’équipage, les prévisions météorologiques et la zone de navigation. En outre, ils doivent prendre les mesures appropriées en ce qui a trait au réglage de la vitesse et du cap ainsi qu’à l’établissement de la voilure selon les conditions dominantes.
  2. Avant d’entreprendre un voyage, il faut s’assurer que les grosses pièces d’équipement sont arrimées de manière adéquate pour réduire au minimum les risques de déplacements longitudinaux et transversaux attribuables aux effets des accélérations causées par le tangage et le roulis ou dans le cas d’une inclinaison à 90 degrés.
  3. En cas de conditions défavorables, de rafales, de lames déferlantes ou de bourrasques, toutes les portes, écoutilles, claires-voies et sorties d’air exposées doivent être fermées et attachées pour empêcher l’entrée d’eau. Il faut fabriquer et installer des fargues, etc.
  4. La quantité de voilure emportée est laissée à la discrétion du capitaine. Sa décision devra tenir compte de bon nombre de facteurs. Lorsque le capitaine évalue les risques d’envahissement par le haut, il doit s’aider des figures 6 et 7.
    1. La figure 6 indique l’angle de gîte stable maximal recommandé pour éviter que ne se produise un envahissement par le haut en cas de rafale. Le fait de naviguer avec un bateau à un angle de gîte plus élevé peut causer un envahissement par le haut si le bateau venait à rencontrer la plus forte rafale possible dans le courant d’air turbulent dominant. Cette situation peut provoquer un moment d’inclinaison transversal égal à deux fois celui du vent moyen.
    2. La figure 7 indique l’angle de gîte stable maximal recommandé pour prévenir l’envahissement par le haut en cas de rafale. Le fait de naviguer avec un bateau à un angle de gîte plus élevé peut causer un envahissement par le haut si le bateau venait à subir les effets de gîte d’une bourrasque provenant d’un noyau orageux ou d’un système de fronts. Cette situation peut entraîner un moment d’inclinaison transversal bien supérieur à celui du vent moyen. Pour cette raison, le capitaine doit prendre en considération les courbes d’angles de gîte stables maximaux attribuées pour une plage de vitesses de coups de vent.
  5. À l’aide des valeurs indiquées par l’inclinomètre et l’anémomètre, le capitaine peut déterminer le degré du risque de chavirement en cas de rafale ou de bourrasque qui peuvent être causées par le système météorologique dominant. À ce moment, il peut décider de diminuer la voilure et de prendre d’autres mesures qu’il estime nécessaire.
  6. Il faut également faire bien attention lorsque l’on navigue avec vent arrière car, en cas de rafale venant frapper de travers, les effets de gîte attribuables au vent peuvent atteindre un niveau dangereux si l’angle de gîte précédent était faible.

3.5 Angle de gîte stable maximal pour prévenir l’envahissement par le haut en cas de rafale

 


Figure 6: Angle de gîte stable maximal, rafales

Rafales

Lorsque le bateau navigue par vent soutenu, il gîte à l’angle correspondant au point d'intersection de la courbe du bras de levier de gîte et de la courbe GZ. Lorsqu’une rafale frappe le bateau, l’angle de gîte s’accroît à l’intersection de la courbe du bras de levier de gîte par rafale et de la courbe GZ. Le moment d’inclinaison transversal augmente proportionnellement au carré de la vitesse apparente du vent.

Si le bateau navigue à un angle de gîte moyen inférieur à 27°, les ouvertures susceptibles d’être envahies par le haut de manière importante ne seront pas immergées à la plus forte rafale du courant d’air turbulent dominant. Cette situation peut provoquer un moment d’inclinaison transversal égal à deux fois celui du vent moyen (c’est-à-dire que la vélocité du vent apparent moyen a augmenté de 1,4).

A 3.6 Courbes de l’angle de gîte stable maximal pour prévenir l’envahissement par le haut par rafales

 


Figure 7 : Angle de gîte stable maximal, rafales

Rafales

Les courbes de l’angle de gîte stable maximal indiquent la fourchette d’angles de gîte stables ou moyens au-delà desquels le bateau est envahi par le haut en cas de rafale.

Si le bateau navigue dans un cyclone, notamment dans l’obscurité, où des rafales violentes sont imminentes, l’angle de gîte stable maximal recommandé doit être réduit proportionnellement à la vitesse du vent apparent moyen, conformément aux courbes indiquées ci-dessus.

A 3.7 Exemples de l’utilisation des courbes de l’angle de gîte stable maximal

 


Figure 8 : courbes de l’angle de gîte stable maximal

Exemple A

Le voilier est barré aux allures portantes et la vitesse du vent apparent soutenu est de 16 nœuds. L’angle de gîte moyen est de 15 degrés. Les prévisions et les cumulonimbus laissent entrevoir la possibilité de rafales. Les tracés de l’angle de gîte et de la vitesse du vent (point A, figure 8) indiquent que le bateau risque de gîter à l’angle d’envahissement par le haut à des rafales de 30 nœuds. Pour être plus à l’abri d’un envahissement par le haut, à savoir résister à des rafales allant jusqu’à 45 nœuds, il faut diminuer la voilure ou arriser pour réduire l’angle de gîte moyen à 7 degrés (point A1, figure 8) ou moins.

Exemple B

Le voilier louvoie et la vitesse du vent apparent est de 30 nœuds. L’angle de gîte moyen est de 20 degrés. On ne prévoit pas de rafales. L’angle de gîte est sensiblement inférieur à 27 degrés (angle de gîte stable maximal recommandé). Il existe donc une marge de sécurité adéquate contre un envahissement par le haut en cas de forte rafale. Les tracés des valeurs relatives à la vitesse du vent et à l’angle de gîte (point B, figure 8) indiquent aussi que le bateau n’est pas sujet à un envahissement par le haut en cas de rafale, à moins que celles-ci ne frappent à une vitesse supérieure à environ 50 nœuds. Il n’est donc pas nécessaire d’amener les voiles pour assurer la stabilité du bateau.

 

 

Notes de bas de page

 

 

1 L’emplacement de tous les ballasts fixes doit être indiqué et le poids doit être précisé, s’il est connu.

2 Si un bateau est doté de marques de tirant d’eau, il faut indiquer leurs emplacements. Les marques de tirant d’eau inscrites dans le livret doivent correspondre à ces emplacements. Elles peuvent être inscrites autrement à la hauteur des perpendiculaires, comme il est indiqué ci-dessus. Elles peuvent être exprimées en fonction de la partie inférieure de la quille ou, dans le cas d’une quille-aileron ou d’une quille pourvue d’un prolongement inférieur courbé, en fonction de la flottaison de tracé.

3 Les centres de gravité verticaux peuvent être indiqués par rapport à la flottaison de tracé ou, de préférence, par rapport à la partie inférieure de la quille à mi-longueur du bateau.

4 Bien que l’immersion de petites ouvertures ne soit pas considérée comme critique par les règlements, on doit signaler les angles d’immersion de celles-ci au capitaine, notamment s'ils sont faibles.

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