À l’attention de :
Propriétaires, exploitants et spécialistes de la maintenance des avions DHC-3
Numéro de classification du dossier : | Z 5000-35 |
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Numéro du SGDDI : | 14224754 |
Numéro de document : | ASAC 2019-01 |
Numéro d'édition : | 01 |
Date d'entrée en vigueur : | 2019-01-11 |
Objet :
La présente alerte à la sécurité de l’Aviation civile (ASAC) vise à signaler une rupture récente due à une fissuration par corrosion sous tension sur un train d’atterrissage à flotteurs de DHC-3 et de recommander la prise de mesures pour empêcher d’autres défaillances.
Contexte :
Un exploitant de DHC-3 a récemment trouvé une jambe de flotteur avant de référence (réf.) C3UF108-6 fracturé. La rupture a été découverte après la fin d’un vol. Aucun membre de l’équipage ni passager n’a été blessé, et l’avion n’a subi aucun autre dommage. La pièce défectueuse est montrée à la figure 1.
Figure 1.
La jambe avant est un composant primaire d’un train d’atterrissage à flotteurs. La fracture de la pièce aurait pu entraîner un accident catastrophique.
Au moment de la défaillance, la pièce était en place depuis environ deux semaines et avait accumulé 12 heures de temps dans les airs et 28 atterrissages. La pièce avait été achetée environ 10 ans avant l’événement. Les dossiers indiquent qu’elle avait été posée précédemment sur un autre avion, mais ni le nombre total d’heures dans les airs ni le nombre de cycles de vol n’ont pu être déterminés.
La pièce fracturée a fait l’objet d’une analyse de défaillance. Cette analyse a permis de déterminer que la fracture découlait d’une fissuration par corrosion sous tension. La fissuration par corrosion sous tension des alliages d’aluminium nécessite que trois conditions soient réunies pour se produire :
- Un matériau de composition et de microstructure susceptibles;
- Un environnement corrosif;
- Une contrainte de tension soutenue.
Certaines jambes avant utilisées dans le train d’atterrissage à flotteurs du DHC-3, y compris la pièce défectueuse, sont fabriquées à partir d’une pièce d’alliage d’aluminium coulé dont la résistance à la fissuration par corrosion sous tension est faible. L’exploitation d’aéronef sur des flotteurs fait en sorte que la jambe est souvent exposée à l’eau. Dans le cas des opérations en mer, la jambe est particulièrement exposée à un environnement propice au développement d’une fissuration par corrosion sous tension. Dans le cas des jambes utilisées dans cet environnement, il est évident que deux des trois conditions de fissuration par corrosion sous tension existent tout le temps.
Les références (réf.) visées comprennent les suivantes :
carénage et jambe C3UF8 et C3UF149
jambe C3UF108 et C3UF148
pièce coulée C3UF107 et C3UF147
L’historique en service des pièces visées indique qu’une défaillance est improbable si les contraintes en traction soutenues sont évitées. Il s’agit de la seule défaillance connue de cette famille de pièce due à une fissuration de corrosion sous tension.
Pendant l’enquête sur la défaillance, il a été noté que la pièce défectueuse était déformée et tordue. Cet état a été constaté parce qu’au moins deux caractéristiques dimensionnelles de la pièce étaient considérablement à l’extérieur des tolérances admissibles. Il a également été signalé, deux semaines avant l’accident, que l’installation de la jambe a été difficile. Après la défaillance, d’autres jambes droites ont été installées sur l’aéronef sans difficulté. Cela laisse croire que des efforts de pose excessifs ont probablement été nécessaires pour installer la pièce défectueuse. Ces forces excessives auraient produit des contraintes de traction soutenues sur la pièce, ce qui correspond à la troisième condition requise pour une fissure par corrosion sous tension, ce qui a entraîné la défaillance de la pièce.
Il y a d’autres pièces de rechange que les références de jambe avant de flotteur dont il est question ci-dessus. Ces autres pièces sont fabriquées à partir d’une plaque d’alliage d’aluminium qui est bien moins vulnérable à la fissuration par corrosion sous tension que l’aluminium coulé des pièces d’origine. De plus, les pièces de rechange ont un revêtement protecteur qui est généralement plus efficace pour protéger la pièce contre l’environnement que le revêtement utilisé sur la pièce défectueuse.
Transports Canada a émis la consigne de navigabilité (CN) CF-2018-04 applicable à tous les avions DHC-3. Cette CN exige une inspection périodique des composants susceptibles de se corroder ou de subir des fissures causées par l’usure ou la fatigue. La jambe avant du flotteur est l’un des composants qui doivent faire l’objet de l’inspection exigée par la CN CF-2018-04.
Mesure recommandée :
Les propriétaires, exploitants et spécialistes de la maintenance des avions DHC-3 utilisant des flotteurs ne devraient pas utiliser des efforts de pose excessifs durant l‘installation des jambes avant. Si l’installation de la pièce n’est pas facile, elle devrait être inspectée pour vérifier sa conformité aux tolérances dimensionnelles. Si la pièce est conforme, il faudrait procéder au dépannage de l’installation du flotteur pour déterminer la cause fondamentale des difficultés d’installation.
À l’achat de nouvelles jambes, considérez les pièces ayant un certificat de type supplémentaire (CTS), une approbation de fabrication de pièce (PMA) ou une approbation de conception de pièce (PDA) qui sont constituées d’un matériau moins vulnérable à la fissuration par corrosion sous tension et qui comprend un revêtement protecteur robuste comme solution de rechange aux pièces portant les références susmentionnées dans le présent document.
Bureau responsable :
Pour davantage de renseignements à ce sujet, veuillez communiquer avec un Centre de Transports Canada ou avec Ross McGowan, Maintien de la navigabilité aérienne à Ottawa, par téléphone au 1-888-663-3639, par télécopieur au 613-996-9178 ou par courriel à cawwebfeedback@tc.gc.ca.
Original signé par
Rémy Knoerr
Chef, Maintien de la navigabilité aérienne
Certification Nationale des Aéronefs
L'Alerte à la sécurité de l'Aviation civile ( ASAC ) de Transports Canada sert à communiquer des renseignements de sécurité importants et contient des mesures de suivi recommandées. Une ASAC vise à aider le milieu aéronautique dans ses efforts visant à offrir un service ayant un niveau de sécurité aussi élevé que possible. Les renseignements qu'elle contient sont souvent critiques et doivent être transmis rapidement par le bureau approprié. L' ASAC pourra être modifiée ou mise à jour si de nouveaux renseignements deviennent disponibles.