Gestion de l'encrassement biologique

Transports Canada travaille à protéger les eaux canadiennes en limitant l'introduction et la propagation d'espèces aquatiques envahissantes par le transport maritime. L'une des principales façons dont les espèces envahissantes arrivent dans les eaux canadiennes est l'encrassement biologique des navires.

L'« encrassement biologique » se produit lorsque des micro-organismes, des plantes, des algues et des animaux s'accumulent sur des structures exposées à un milieu aquatique, comme la coque d'un navire. L'encrassement biologique d'un navire peut amener des espèces étrangères dans les eaux canadiennes ou les déplacer entre les écosystèmes au Canada. Ces espèces peuvent devenir envahissantes et nocives dans leurs nouveaux environnements.

Cette accumulation peut également accroître la traînée du navire, ce qui signifie que le navire doit utiliser plus d'énergie pour se déplacer. Cela entraîne une plus forte consommation de carburant, une hausse des coûts d'exploitation, une hausse des émissions de gaz à effet de serre et une élévation du bruit sous-marin. Comme l'encrassement biologique commence à s'accumuler dès les premières heures d'un navire dans l'eau, tous les navires sont susceptibles de transporter des espèces aquatiques envahissantes.

Dans cette page

Comment le Canada gère l'encrassement biologique

Le Canada a participé à la rédaction et a appuyé l'adoption des Directives de 2011 pour le contrôle et la gestion de l'encrassement biologique des navires en vue de réduire au minimum le transfert d'espèces aquatiques envahissantes de l'Organisation maritime internationale. Ces directives ont généré une approche à la gestion de l'encrassement biologique uniforme à l'échelle mondiale.

Les directives recommandent aux exploitants de navires de choisir un système antisalissure approprié, de contrôler la croissance de l'encrassement biologique dans les cavités, de tenir des registres de gestion de l'encrassement biologique et d'effectuer périodiquement des travaux d'entretien et de nettoyage ainsi que des inspections. Les directives recommandent également de concevoir des navires qui permettront de diminuer l'encrassement biologique, et à éduquer ou former les équipages sur la façon de gérer l'encrassement biologique. Transports Canada appuie l'application volontaire de ces directives par les navires en eaux canadiennes.

Le Canada est un partenaire stratégique du projet Partenariats GloFouling, une initiative de collaboration entre le Fonds pour l'environnement mondial, le Programme des Nations Unies pour le développement et l'Organisation maritime internationale. Le projet Partenariats GloFouling appuie la mise en œuvre mondiale des directives sur l'encrassement biologique de l'Organisation maritime internationale et contribue à atténuer les risques de propagation d'espèces aquatiques envahissantes grâce à des interventions aux niveaux mondial, régional, national et local.

De plus, le gouvernement du Canada a adopté la Convention internationale sur le contrôle des systèmes antisalissure nuisibles sur les navires. Cette convention réglemente l'utilisation de composés toxiques dans les systèmes conçus pour empêcher l'accumulation de l'encrassement biologique. La convention s'assure aussi que tous les navires d'une jauge brute de 400 et plus utilisent un système antisalissure conforme à la convention.

Nettoyage de bâtiments dans l'eau

Le nettoyage de bâtiments dans l'eau pour enlever l'encrassement biologique peut être un volet important de la gestion de l'encrassement biologique. Il est important de se rappeler que le nettoyage de bâtiments dans l'eau peut aussi libérer des organismes et des contaminants dans l'environnement. De nouvelles technologies peuvent aider à gérer ces risques en capturant les organismes et les contaminants qui se détachent pendant le nettoyage.

Au cours de l'été 2021, le gouvernement a tenu une consultation en ligne sur l'élaboration de l'ébauche de lignes directrices volontaires pour les autorités compétentes sur le nettoyage de bâtiments dans l'eau. Au cours de cette consultation, les intervenants de l'industrie, les communautés autochtones et la population générale ont fait connaître leurs points de vue. Même si tous les bâtiments devraient se fonder sur les pratiques exemplaires en matière de gestion des encrassements biologiques, ces lignes directrices ne s'appliquent qu'au nettoyage dans l'eau des bâtiments d'une longueur de plus de 24 mètres.

Selon les lignes directrices, il est recommandé de prendre l'initiative d'un nettoyage dans l'eau dès que l'on constate la présence de « microsalissures » (une accumulation sur la coque d'un bâtiment d'une pellicule biologique constituée d'organismes minuscules), plutôt que d'attendre qu'un bâtiment se retrouve avec une accumulation de « macrosalissures » (une accumulation facilement observable de gros organismes comme des pouces-pieds et des algues). Les bâtiments couverts de macrosalissures présentent un risque plus élevé de transporter des espèces envahissantes.

Les lignes directrices prévoient certaines situations où un bâtiment pourrait avoir besoin d'un nettoyage des macrosalissures présentes sur sa coque. Par conséquent, les lignes directrices proposent des pratiques exemplaires pour le nettoyage en appliquant deux méthodes : le nettoyage avec captage et le nettoyage sans captage.

Un bâtiment doit être nettoyé avec une technologie sans captage si les accumulations sont seulement composées de microsalissures, ou si le propriétaire ou l'exploitant est en mesure de confirmer que l'accumulation de macrosalissures s'est produite localement. Toutefois, lors du nettoyage de macrosalissures non locales, les lignes directrices recommandent l'application de critères stricts pour la technologie de nettoyage dans l'eau avec captage afin d'atténuer les risques d'introduction d'espèces aquatiques envahissantes. Cela comprend le captage des organismes d'encrassement biologique et leur traitement pour s'assurer que des espèces aquatiques envahissantes vivantes ne sont pas libérées dans les eaux.

Selon les lignes directrices, les autorités compétentes doivent décider si les fournisseurs de services sont autorisés à opérer dans leurs eaux et elles doivent examiner les demandes de nettoyage de bâtiments au cas par cas. Il y a aussi de l'information sur la façon de vérifier si la technologie de nettoyage satisfait aux critères recommandés.

Systèmes antisalissure

Une conférence visant à adopter la Convention internationale sur le contrôle des systèmes antisalissure nuisibles sur les navires de l'Organisation maritime internationale a eu lieu en octobre 2001. La convention interdit l'utilisation de composés organostanniques (tributylétain ou « TBT ») dans les systèmes antisalissure des navires. Depuis le 1er janvier 2008, les composés organostanniques sur les navires doivent être enlevés ou scellés.

La convention prévoit également des procédures pour la mise en œuvre de mesures de contrôle pour tout autre système qui serait jugé nuisible à l'avenir. Au cours des dernières années, cela comprenait des substances comme la cybutryne.

Santé Canada réglemente la vente et l'utilisation de produits comme les peintures organostanniques. L'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire tient à jour une liste des peintures antisalissure actuellement homologuées qui peuvent être importées, vendues ou utilisées au Canada.

La convention appuie également d'autres initiatives canadiennes. En vertu de la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada, le Règlement sur la pollution par les bâtiments et sur les produits chimiques dangereux s'applique à tous les navires en eaux canadiennes et à tous les navires canadiens ailleurs dans le monde. Ce règlement oblige les navires d'une jauge brute de 400 ou plus à avoir à bord du bâtiment un certificat pour le système antisalissure. Les navires dont la jauge brute est inférieure à 400, mais dont la longueur est égale ou supérieure à 24 mètres doivent avoir à bord une autodéclaration de conformité.