Les Transports au Canada 2022

Préface

Message du ministre
Omar Alghabra
 

L'honorable Omar Alghabra

En tant que ministre des Transports, je suis fier de présenter le rapport Les transports au Canada 2022, qui donne aux Canadiens un aperçu de leur système de transport.

Alors que le monde entrait dans la troisième année de la pandémie de COVID-19, le gouvernement du Canada a continué de mettre en œuvre de nombreuses mesures visant à assurer la sécurité des Canadiens. Ces mesures ont été révisées en cours d’année, en fonction des avis des experts de la santé publique et des dernières données scientifiques.

Alors que l'activité du secteur aérien canadien reprend, le gouvernement a pris des mesures pour s'assurer que les retards et les frustrations subis par de nombreuses personnes pendant les vacances d'été et d'hiver soient réduits au minimum. En particulier, le Règlement sur la protection des passagers aériens a été mis à jour pour inclure de nouvelles exigences de remboursement en cas d'annulation de vol ou de retard important indépendant de la volonté d'un transporteur aérien. Le gouvernement a également poursuivi ses investissements dans les aéroports du Canada. Ces investissements ont pris la forme d'initiatives telles que le Programme d'aide aux immobilisations aéroportuaires (PAIA), le Programme d'infrastructures essentielles des aéroports (PIEA) et le Fonds de soutien des aéroports (FSA). Ces initiatives ont permis de financer des projets et des équipements destinés à maintenir ou à améliorer la sécurité, à construire ou à réhabiliter des infrastructures, ou à apporter une aide financière aux aéroports qui luttent encore contre les effets de la pandémie.

Le Fonds national des corridors commerciaux, d’une valeur de plusieurs milliards de dollars, continue de financer un vaste éventail de projets d’infrastructure dont le but est de renforcer notre chaîne d’approvisionnement et de la rendre plus résiliente. À la suite du sommet de la chaîne d'approvisionnement qui s'est tenu avec succès en janvier 2022, j'ai créé un groupe de travail chargé de consulter des experts du secteur et de formuler des recommandations indépendantes. Celles-ci ont été détaillées dans le rapport final du groupe de travail, publié en octobre de l'année dernière, et comprenaient des propositions visant à décongestionner les ports, à remédier aux pénuries de main-d'œuvre, à créer un bureau fédéral de la chaîne d'approvisionnement, à protéger les passages frontaliers et les portes d'entrée contre les perturbations et à élaborer une stratégie nationale pour la chaîne d'approvisionnement en matière de transport.

Le gouvernement a également déposé le projet de loi C-33, la Loi renforçant le système portuaire et la sécurité ferroviaire au Canada. Cette loi vise à moderniser le fonctionnement des systèmes de transport maritime et ferroviaire au Canada, en aidant à éliminer les obstacles systémiques et à créer des chaînes d'approvisionnement plus fluides, plus sûres et plus résilientes.

Dans le secteur ferroviaire, le gouvernement travaille sur le projet de contournement de Lac-Mégantic, afin que les trains puissent être détournés du centre-ville. En outre, cette année, de nouvelles étapes ont été franchies vers la création d'un corridor ferroviaire à haute fréquence s'étendant de la ville de Québec à Toronto, et une étude a également été réalisée sur les moyens de l'étendre encore plus loin, jusqu'à des communautés comme Windsor et dans tout le sud-ouest de l'Ontario. Le train à grande fréquence sera le plus grand projet d'infrastructure jamais réalisé au Canada et créera des emplois au cours de la prochaine décennie. Il offrira également des services plus fréquents et plus fiables, ainsi qu'un système ferroviaire plus écologique utilisant la technologie électrifiée, offrant aux passagers une meilleure connectivité entre les villes et avec d'autres modes de transport.

Dans le secteur maritime, une nouvelle saison de navigation couronnée de succès s’est achevée en 2022 sur la Voie maritime du Saint-Laurent, un élément essentiel de notre infrastructure nationale et de notre chaîne d'approvisionnement, sur laquelle des marchandises dont la valeur totale s’élève à plusieurs milliards de dollars sont transportées chaque année. L'année dernière a également été marquée par l'achèvement de l'examen de la modernisation des ports, qui permettra d'améliorer la gouvernance des administrations portuaires dans l'ensemble du pays. En avril, nous avons accueilli le retour tant attendu des navires de croisière dans les ports canadiens et annoncé des mesures environnementales strictes pour les eaux usées des navires de croisière, qui dépassent les normes internationales.

En juillet, le gouvernement a annoncé le financement, pendant encore neuf ans, du Plan de protection des océans, qui vise à améliorer la sécurité maritime, à mieux protéger nos espèces et écosystèmes marins, à promouvoir la réconciliation avec les peuples autochtones et à étoffer les moyens dont dispose le Canada pour prévenir les incidents maritimes et intervenir au besoin. Dans cet esprit, nous travaillons étroitement avec les peuples autochtones, les communautés côtières, l’industrie maritime, les scientifiques et les intervenants.

Enfin, alors que nous amorçons un virage écologique, le gouvernement s’attache à rendre les véhicules zéro émission (VZE) encore plus abordables – pour ainsi réduire la pollution, créer plus d’emplois bien rémunérés et bâtir un monde plus propre pour les générations à venir. Par exemple, nous avons amélioré le Programme d’incitatifs pour les véhicules zéro émission et annoncé plus de 500 millions de dollars en vue de créer un programme qui aidera les entreprises et les organisations canadiennes à réussir leur transition vers des véhicules moyens et lourds zéro émission (iVMLZE). Un montant supplémentaire de 75,8 millions de dollars a été alloué au programme "Camionnage sans émissions", qui vise à accélérer le déploiement sûr de véhicules moyens et lourds sans émissions par le biais de la recherche, des déploiements, du financement de l'élaboration de lignes directrices, de codes, de normes et de règlements, et des investissements en capital au Centre d'essais pour véhicules automobiles de Transports Canada afin d'entreprendre des essais et des évaluations des technologies nouvelles et émergentes en matière de véhicules zéro émissions. Les Canadiens, de leur côté, achètent plus de véhicules électriques que jamais, dépassant les cibles de vente et contribuant ainsi à notre objectif collectif.

Ce grand nombre de projets, achevés et en cours, est justifié par l’étendue et la diversité de notre réseau de transport, mais également par notre volonté de constamment l’améliorer. Les Canadiens ne méritent rien de moins.

Sincères salutations,

L’honorable Omar Alghabra, C.P., député
Ministre des Transports

Faits saillants

Le réseau de transport canadien a fait face à des défis importants en 2022 et a dû s'adapter à l'évolution rapide de la demande, aux événements géopolitiques et aux perturbations météorologiques.

Au cours du premier semestre, la demande de biens de consommation en provenance d'Asie a été forte, mais le réseau a été affecté par des événements perturbateurs tels que le variant Omicron, une capacité de travail limitée et la récupération de la rivière atmosphérique de novembre 2021 en Colombie-Britannique, ce qui a entraîné des temps de transit plus longs pour les conteneurs importés. Au cours du second semestre de l'année, le système de transport canadien a enregistré une reprise des volumes pour certaines exportations de marchandises en vrac, notamment grâce à la production céréalière canadienne et à la demande de produits énergétiques. Parallèlement, la demande de marchandises d'importation conteneurisées s'est affaiblie en raison du ralentissement de la conjoncture économique.

Le débit conteneurisé a diminué de 2,1 % dans les quatre plus grands ports à conteneurs canadiens en 2022 par rapport à 2021. Le débit non conteneurisé a ainsi diminué de 0,5 % dans ces ports. Le port de Montréal a connu une augmentation de 9 % et le port de Vancouver une légère baisse en raison du vrac sec, y compris les céréales et les produits forestiers.

Le trafic ferroviaire est resté légèrement inférieur aux niveaux de 2021 (-0,7 %). Dans l'ensemble, les marchandises en vrac ont légèrement diminué en 2022 par rapport à 2021 (-0,5 %), en raison de la baisse des volumes de céréales au cours du premier semestre de l'année et de la petite taille des récoltes de la campagne 2021-2022. Le trafic ferroviaire a augmenté pour le vrac au cours des deux derniers trimestres, respectivement de 4,9 % au troisième trimestre et de 7,2 % au quatrième trimestre, principalement en raison d'une forte demande de produits destinés à l'exportation, tels que la nouvelle récolte de céréales, les automobiles et la potasse.

En 2022, les passages de camions aux frontières ont diminué de 1,6 % par rapport à 2021 et restent légèrement inférieurs aux niveaux prépandémiques (-2,5 % par rapport à 2019). Les mouvements frontaliers sont restés fluides tout au long de l'année 2022 et sont devenus légèrement plus rapides à la suite de la levée de mesures de contrôle pour COVID-19 à partir du 1er octobre. Dans la plupart des postes frontaliers, les temps d'attente sont restés légèrement inférieurs à la moyenne des trois dernières années en 2022.

La pandémie de COVID-19, en particulier les variants émergents, a continué à poser un défi pour tous les modes de transport de passagers en 2022. Bien que le nombre de passagers ne soit pas revenu aux niveaux précédant la pandémie, la reprise par rapport à 2021 a été forte. Le secteur aérien a transporté 72 millions de passagers sur les vols intérieurs, comparé à 24 millions en 2021. En outre, l'industrie des croisières est réapparue au Canada après l'interdiction des navires de croisière d'entrer dans les ports canadiens, qui a pris fin au début de 2022, avec 2,2 millions de passagers au cours de l’année.

Les émissions de gaz à effet de serre liées au transport intérieur ont augmenté de 11,0 % entre 2010 et 2019, mais ont diminué de 14,0 % entre 2019 et 2020 en raison de la pandémie de COVID-19. Alors que les émissions du secteur maritime ont diminué, tous les autres modes de transport ont connu des augmentations. Le secteur routier représente 84 % de ces émissions et, malgré les améliorations en matière d'efficacité énergétique, les émissions ont augmenté en raison de la croissance des activités de transport de passagers et de marchandises.

Le Canada continue de disposer de l'un des systèmes de transport les plus sûrs et les plus sécuritaires au monde. Les accidents de la route ont diminué régulièrement au cours des dix dernières années, alors que l'utilisation des véhicules a augmenté. Dans le secteur aérien, les accidents impliquant des aéronefs immatriculés ont diminué de 18 % par rapport à la moyenne décennale précédente. Le secteur ferroviaire a connu une augmentation de 4,1 % du nombre d'accidents en 2022, mais a enregistré 5,2 % de décès en moins par rapport à la moyenne des dix années précédentes.

Objectif

Le secteur des transports contribue de manière importante à l’économie et joue un rôle important pour assurer le bien-être des Canadiens. Il est essentiel à de nombreuses industries, comme les secteurs de la fabrication et du tourisme.

Le secteur des transports assure l’acheminement de produits finis canadiens vers les marchés nationaux et internationaux, mais aussi des intrants nécessaires à la production des entreprises canadiennes. Il facilite le déplacement des personnes au sein des différentes collectivités, des grands centres urbains, des provinces, des territoires, des pays et entre ces derniers.

Cependant, étant donné que le territoire canadien est vaste et peu peuplé, et que les conditions météorologiques y sont extrêmes, il peut se révéler difficile de garantir le déplacement sûr, sécuritaire et efficace des marchandises et des passagers au Canada. Dans ce contexte, Transports Canada joue un rôle essentiel dans la surveillance et la communication de l’état du système de transport canadien en communiquant des données et des renseignements au public au moyen de son rapport annuel.

Le ministre des Transports est tenu, conformément à l’article 52 de la Loi sur les transports au Canada de 2007, de déposer son rapport annuel devant la Chambre des communes et le Sénat. Le présent rapport donne un aperçu des transports au Canada à partir des renseignements les plus récents (au moment de sa publication) sur l’ensemble des modes de transport.

Le rapport souligne le rôle du transport dans l’économie et offre une vue d’ensemble de l’infrastructure des réseaux de transport. Il décrit les principaux faits nouveaux dans le secteur des transports au cours de l’année 2022 du point de vue de l’efficacité, de la sécurité et de la sûreté, et de l’environnement.

Il présente également une évaluation globale du rendement du réseau de transport canadien en 2022, en examinant son utilisation et sa capacité. Il se termine par un aperçu des tendances prévues dans le secteur des transports.

En plus du présent rapport, des statistiques ont été générées sur la circulation de passagers et de marchandises pour chaque mode, l’infrastructure et la main-d'œuvre, les prix et indicateurs de productivité, le commerce de fret par mode et par pays, les accidents signalés et les émissions de gaz à effet de serre produites. Ces données seront accessibles en format numérique ou pourront être téléchargées à partir du Centre canadien de données sur les transports et du Carrefour de données et d’information sur les transports.