Les Transports au Canada 2020 - un survol

Mesure de performance

Un certain nombre de données et de paramètres sont utilisés pour surveiller et évaluer le débit et l’efficacité du réseau de transport au Canada. Les volumes de marchandises et de circulation indiquent le taux de fréquentation du réseau à l’échelle nationale et régionale. Des indicateurs temporels, tels que le temps de transit de bout en bout et l’indice de temps de déplacement, sont utilisés pour évaluer la fluidité du réseau et la compétitivité de la chaîne d’approvisionnement.

Outre les mesures d’efficacité, ce chapitre présente les indicateurs de performance environnementale du Canada, comme les émissions de gaz à effet de serre, ainsi que des indicateurs de la performance en matière de sûreté et de sécurité, comme les taux d’accidents.

Alors que ce chapitre présente un aperçu de la performance du réseau de transport canadien sur 2020, le Carrefour de données et d’information sur les transports publie un grand nombre d’indicateurs de trafic et de performance, qui sont mis à jour mensuellement.

Transport de marchandises : aperçu des défis

Le réseau de transport a été confronté à des défis sans précédent en 2020. Après un début d’année difficile marqué par des blocages ferroviaires, une pandémie mondiale et une récession, le réseau a ensuite été mis à rude épreuve par des défis supplémentaires, comme un conflit de travail dans l’un des principaux ports du Canada et des blocages.

Malgré ces perturbations, le réseau fait preuve de résilience et a pu se rétablir rapidement et s’adapter à la hausse de la demande, ainsi qu’aux nouveaux protocoles de sécurité et procédures opérationnelles. À la fin de l’année, le volume des marchandises était revenu au niveau de 2019 dans certaines régions du pays et pour certains modes de transport.

Arrêté ministériel et blocages

Le mois de janvier 2020 a été marqué par des périodes de froid extrême dans tout l’Ouest canadien, ce qui a obligé les chemins de fer à imposer des restrictions de vitesse et de longueur des trains pour assurer la sécurité. Au début du mois de février, à la suite d’un déraillement d’un train transportant du pétrole brut en Saskatchewan, qui était le deuxième déraillement dans la même région en deux mois, le ministre des Transports, l’honorable Marc Garneau, a émis un arrêté ministériel sur les limites de vitesse pour les trains transportant des marchandises dangereuses.

Le temps de cycle pour les expéditions de marchandises dangereuses, comme le pétrole brut et le propane, a augmenté d’environ 30 à 50 % alors que la capacité du réseau a été réduite d’environ 15 à 20 %, avec des différences importantes entre les régions et les marchandises, car la réduction de la vitesse a eu des répercussions indirectes sur la circulation d’autres marchandises. Les déplacements des passagers ont également subi des répercussions, car VIA Rail utilise le même couloir.

Au début du mois de février, des blocages ferroviaires sont survenus à différents endroits du Canada, ce qui a mis au défi un réseau de transport déjà fragile. Les blocages ont duré environ un mois, et leurs répercussions sur le réseau ont été exacerbées par leur caractère aléatoire qui a empêché les intervenants d’élaborer une intervention coordonnée. Les blocages ont eu des répercussions majeures sur les déplacements des passagers, la logistique du transport des marchandises et les couloirs commerciaux.

Le CN a été contraint de fermer son réseau de l’Est, ce qui a entraîné d’énormes conséquences pour de nombreux secteurs de l’économie, puisque la circulation des marchandises et des voyageurs a été interrompue. En outre, les blocages ont empêché la circulation des trains transportant des aliments périssables, du chlore pour le traitement des eaux, du propane et des matières premières pour les fabricants. Les opérations portuaires sur les deux côtes ont également été touchées, en raison de la capacité de circulation limitée des marchandises sur le réseau. VIA Rail et le CN ont dû licencier temporairement environ 1 000 et 450 travailleurs, respectivement.

Pandémie de COVID-19

En mars et avril, l’imposition de mesures de santé publique dans tout le pays pour limiter la propagation de la COVID-19 a entraîné des perturbations spectaculaires des activités économiques, avec une chute de 11,3 % du PIB réel au deuxième trimestre, soit la plus forte baisse trimestrielle depuis le début de la série en 1961.

Ce déclin reflète la baisse marquée des dépenses des ménages, des investissements des entreprises et du commerce international en raison de la fermeture généralisée des entreprises non essentielles et des frontières, et des restrictions imposées à l’industrie du voyage et du tourisme. En avril, les exportations ont chuté de 29,7 % pour s’établir à 32,7 milliards de dollars, soit le plus faible niveau enregistré depuis plus de 10 ans. Toujours en avril, les importations ont diminué de 25,1 % pour se chiffrer à 35,9 milliards de dollars, une valeur n’ayant pas été observée depuis février 2011.

La fragilité de la situation économique a entraîné une baisse de la demande pour des services de transport dans l’ensemble du réseau, notamment pour les biens non essentiels et les produits énergétiques. En revanche, la demande pour des produits de base en vrac, notamment les céréales et la potasse, est restée élevée.

Au printemps, la résurgence de la Chine après les confinements obligatoires initiaux, de même que l’augmentation de la demande pour des biens durables et des fournitures médicales de la part des consommateurs, ont entraîné une hausse des volumes de conteneurs entrants, en particulier dans les ports occidentaux. À l’échelle mondiale, cela a entraîné un déséquilibre au niveau des conteneurs en raison de la forte demande de conteneurs. Les exportateurs canadiens ont eu du mal à obtenir des conteneurs vides pour les remplir de marchandises, comme des produits forestiers et des céréales. Cette situation a persisté pendant une bonne partie de l’année 2020, et les taux de fret des conteneurs ont augmenté à un point tel que certains transporteurs maritimes ont choisi d’exporter les conteneurs vides, pour un retour plus rapide des conteneurs en Asie.

Graphique - Indicateurs économiques clés, indice mensuel
Description de l'image: Indicateurs économiques clés, indice mensuel

Le graphique linéaire montre les indicateurs économiques clés pour l'année 2020. Les indicateurs économiques clés comprennet le PIB, l'emploi, les importations et les exportations

Graphique: Indicateurs économiques clés, indice mensuel
Mois PIB Emploi Importations Exportations
Jan 100.0 100.0 100.0 100.0
Fév

100.3

100.1 98.6 95.5
Mar 93.2 94.9 108.6 103.4
Avr 82.5 84.5 79.8 69.7
Mai 86.2 86.1 75.8 73.1
Juin 91.6 91.0 95.7 88.2
Juil 93.8 93.2 102.7 92.9
Août 94.7 94.3 103.2 93.5
Sep 95.4 96.2 106.6 100.1
Oct 96.2 96.7 111.1 102.4
Nov 96.9 97.0 105.7 99.9
Déc 97.0 96.7 101.7 101.99

Source: Statistique Canada

Au cours de l’été, l’économie canadienne a commencé à se redresser. Au troisième trimestre, le produit intérieur brut du Canada a augmenté de 8,9 %. Les exportations de secteurs essentiels clés (comme les céréales, le bois, la potasse) et certaines importations (comme les machines, l’électronique, l’ameublement) ont connu une reprise vigoureuse. Le rebond de la demande au cours de l’été et de l’automne a entraîné une inadéquation entre la demande et l’accès aux services de transport, en particulier dans les régions septentrionales des provinces de l’Ouest, car les chemins de fer ont remis à profit leurs capacités pour répondre aux besoins des expéditeurs.

Grève au port de Montréal

Le réseau a connu différentes perturbations à la fin de l’été et au début de l’automne. En août, une grève des débardeurs au port de Montréal a eu d’importantes répercussions sur la fluidité de la porte d’entrée orientale et centrale. Le conflit de travail de 12 jours a perturbé la circulation des conteneurs, car les navires ont changé de cap pour décharger les conteneurs à Halifax au lieu de Montréal. Cela a eu des répercussions négatives importantes sur les volumes de marchandises manutentionnées au port de Montréal.

Importations de conteneurs et expéditions de céréales

À l’automne, les volumes de conteneurs sur la côte ouest ont été plus élevés que d’habitude pour cette période de l’année. Cette situation a entraîné une certaine congestion des terminaux à conteneurs, les ports devant s’adapter à cette nouvelle réalité. La chaîne d’approvisionnement en céréales s’en est bien tirée : en effet, les expéditions ferroviaires de céréales ont augmenté de 18 % par rapport à l’année dernière pour le début de la campagne agricole (août à décembre).

 

Un réseau de transport multimodal productif, concurrentiel et connecté peut offrir de meilleurs délais d’expédition, des coûts réduits et un transport du fret et des passagers plus fiable. En 2019, Transports Canada a lancé une étude sur les effets de la réglementation des transports sur les chaînes d’approvisionnement canadiennes. Avec cette étude, Transports Canada adopte une approche globale pour définir les goulots d’étranglement du transport de marchandises et saisir les occasions futures le long des principaux couloirs commerciaux du Canada. Cette initiative est l’une des 24 initiatives annoncées dans le cadre de la Feuille de route de l’Examen de la réglementation du secteur des transports.