Les Transports au Canada 2020 - un survol

Flux de trafic des passagers

En 2020, tous les modes de transport de passagers ont été confrontés à d’énormes défis qui ont conduit à une baisse spectaculaire de la circulation de passagers et à l’absence de reprise significative. La pandémie de COVID-19, mais plus particulièrement les restrictions mises en place par les différents niveaux de gouvernement pour limiter sa propagation, ont profondément modifié les habitudes de voyage. Le transport aérien a été le secteur le plus touché, ainsi que le secteur des croisières qui a souffert d’une interdiction en 2020. En revanche, les transports publics, qui sont utilisés par de nombreux travailleurs essentiels au Canada, parviennent de nouveau à attirer une part importante de leur clientèle perdue au cours du second semestre de 2020.

Flux et performance du secteur aérien

Le secteur du transport aérien de passagers a été durement touché par la pandémie de COVID-19. Il y a eu de légers progrès au cours de l’année, mais la reprise de ce secteur a été lente au Canada. En comparaison, la reprise aux États-Unis a été plus importante, principalement en raison de l’étendue du marché des vols intérieurs.

Avec la pandémie et les restrictions en place pour la contrôler, les aéroports canadiens ont accueilli environ 45,6 millions de passagers. Cela représente une forte baisse de 71,8 % par rapport à 2019 (voir la carte 8 de l’annexe pour en savoir plus sur les flux de passagers dans les principaux aéroports canadiens).

Carte - Flux de passagers par mode, indice mensuel
Description de l'image: Carte - Flux de passagers par mode, indice mensuel

Le graphique linéaire montre le flux de passagers par mode pour l'année 2020. Le flux de passagers par mode comprennent les passagers payants embarqués/débarqués, les passagers de VIA Rail transportés, les postes frontaliers pour les véhicules bidirectionnels et les déplacements des passagers du transport urbain.

Graphique: Flux de passagers par mode, indice mensuel
Mois Passagers payants embarqués/débarqués Passagers de VIA Rail transportés Postes frontaliers pour les véhicules bidirectionnels Déplacements des passagers du transport urbain
Jan 100.0 100.0 100.0 100.0
Fév

95.5

42.0 101.3 98.5
Mar 60.8 31.9 67.2 54.8
Avr 3.6 1.8 8.5 15.9
Mai 4.3 4.5 10.3 17.0
Juin 8.4 9.5 12.9 23.7
Juil 15.4 17.2 13.7 32.9
Août 19.8 23.5 14.1 34.0
Sep 18.3 24.0 14.4 39.9
Oct 16.5 19.3 14.8 36.1
Nov 14.1 16.4 12.9 34.5
Déc 16.6 16.6 13.3 32.1

Sources: Transports Canada, Statistique Canada

Cette baisse de la demande a fragilisé les transporteurs aériens, les obligeant à recourir à des tactiques de réduction des coûts qui n’ont que peu atténué les conséquences. De nombreuses compagnies aériennes ont dû réduire leurs services dans tous les domaines, ce qui risque d’isoler les communautés qui n’ont pas d’autres moyens de se rendre dans les grandes villes. Plus de 140 communautés éloignées dépendent actuellement du transport aérien pour être reliées aux grands centres.

En 2020, le secteur aérien a desservi :

  • 28,4 millions de passagers sur les liaisons intérieures (69,3 % de moins qu’en 2019).
  • 7 millions de passagers à bord de vols entre le Canada et les États-Unis (78,1 % de moins qu’en 2019).
  • 10 millions de passagers à bord d’autres vols internationaux (72,8 % de moins qu’en 2019).

Environ 89,4 % (40,7 millions) du trafic aérien total de passagers a été géré dans les 20 principaux aéroports du Canada.

  • L’aéroport international Pearson de Toronto a accueilli 12,9 millions de passagers (baisse annuelle de 73,7 %), ce qui représente 28,3 % du trafic aérien national de passagers.
  • L’aéroport international de Vancouver a accueilli 7 millions de passagers (baisse annuelle de 72,2 %), représentant 15,5 % du trafic aérien national de passagers.
  • L’aéroport international de Montréal-Trudeau a desservi 5,1 millions de passagers (baisse annuelle de 73,3 %), ce qui représente 11,3 % du trafic aérien national de passagers.

Le Règlement sur les données de performance du transport aérien est entré en vigueur en décembre 2019. Il a trois objectifs :

  • Aider à évaluer et à surveiller l’efficacité du Règlement sur la protection des passagers aériens de l’Office des transports du Canada.
  • Évaluer et surveiller l’expérience des passagers aériens tout en appuyant une prise de décisions en matière de politique axée sur les faits.
  • Suivre les tendances au sein de l’industrie et éclairer la prise de décisions des consommateurs grâce à la publication, par le Centre canadien de données sur les transports, d’une sélection de statistiques de performance.

Ces règlements exigent des transporteurs aériens qu’ils remettent des rapports de performance opérationnelle, incluant des données relatives à la ponctualité (départs, arrivées, annulations et causes des retards), aux retards sur l’aire de trafic, aux refus d’embarquement, aux bagages et aux plaintes.

Secteur maritime

Au début de la pandémie, des foyers d’éclosion de la COVID-19 se sont déclarés dans plusieurs navires de croisière à travers le monde, ce qui a finalement conduit à la suspension des croisières au Canada. En réponse, la circulation de navires de croisière était inexistante dans les principaux ports du Canada en 2020. L’interdiction faite aux navires de croisière d’entrer dans les ports canadiens est actuellement prolongée jusqu’au 28 février 2022.

Les traversiers ont également été touchés par les restrictions imposées par plusieurs ordres de gouvernement. Bien que la majorité des traversiers nationaux soient toujours en activité, le volume de circulation a considérablement diminué, car ils s’adaptent aux mesures de distanciation physique, aux limites de passagers et aux ajustements des niveaux de service.

En 2020, BC Ferries a transporté 13 972 264 passagers, soit 37,4 % de moins qu’en 2019. Le nombre de passagers transportés entre le 1er avril et le 31 décembre révèle une baisse encore plus importante du nombre de passagers, soit 42,1 %.

Les traversiers internationaux sont confrontés à un processus de relance complexe, et même si certains ont continué d’offrir des services au premier trimestre 2020, la plupart d’entre eux ont cessé leurs activités à la suite de l’entrée en vigueur de restrictions supplémentaires interdisant les voyages non essentiels à l’étranger. Toutefois, un traversier international est resté en service tout au long de l’année 2020, mais à un rythme fortement réduit. Il s’agit du traversier entre St-Pierre-et-Miquelon, en France et Newport, à Terre-Neuve-et-Labrador.

Secteur ferroviaire

La pandémie de COVID-19 a eu des répercussions considérables sur la quantité de voyageurs dans les trains. Le trafic annuel de passagers de VIA Rail a diminué de 76,8 % pour atteindre environ 1,2 million en 2020. Le corridor Québec-Windsor, historiquement la partie la plus achalandée du réseau de VIA Rail, a connu une baisse de 77,1 % par rapport à 2019, avec seulement 1,1 million de passagers.

La pandémie a également entraîné la suspension de nombreuses liaisons importantes dans tout le Canada. Parmi les liaisons suspendues, on compte certaines liaisons populaires comme Vancouver-Toronto et d’autres moins fréquentées comme Windsor-Churchill. Dans ce contexte, VIA Rail a choisi de profiter de cette interruption de service pour accélérer les programmes d’inspection et de réparation.

En 2020, 13 milliers de passagers ont utilisé les transporteurs ferroviaires pour franchir les points frontaliers entre le Canada et les États-Unis, soit un recul de 93,6 % par rapport à 2019. Le nombre de voyageurs entrant ou revenant au Canada par train en janvier 2020 était de 11,7 % supérieur à celui de janvier 2019. Pour les mois de février et de mars 2020, le nombre de voyageurs avait baissé de 51,1 % par rapport à la même période en 2019. Pendant le reste de l’année, aucun voyageur n’est entré au pays ou n’en est sorti par voie ferroviaire.

Secteur routier

Contrairement à la circulation des véhicules commerciaux, le nombre d’aller-retour de véhicules de tourisme enregistrés aux postes frontaliers canado-américains en 2020 a diminué de 76 % par rapport à 2019, tombant à 12,9 millions. L’imposition de restrictions sur les services non essentiels explique cette baisse de la fréquentation et l’absence de reprise significative. En décembre 2020, le nombre d’aller-retour de véhicules de tourisme était encore inférieur de 89 % à celui de décembre 2019.

L’indice de temps de déplacement présenté dans la section consacrée au fret est également un bon indicateur de la performance du secteur du transport de passagers, des valeurs plus élevées indiquant une augmentation de la circulation et de la congestion sur le réseau routier urbain, qui est utilisé à la fois par les véhicules de transport de marchandises et par les voitures particulières.

Secteur du transport public

La fréquentation des transports en commun a fortement chuté tout au long de l’année 2020. En 2020, les réseaux de transport en commun ont transporté environ 849 millions de passagers, soit une baisse de 55 % par rapport à 2019.

Au début de la pandémie, la baisse de la fréquentation était beaucoup plus importante, atteignant plus de 90 %. Le secteur a commencé à se rétablir pendant l’été, lorsque les cas quotidiens de COVID-19 étaient faibles, avec des mois consécutifs de hausse de juin à septembre. Après ce rebond, la fréquentation a de nouveau baissé lorsque le pays est entré dans la deuxième vague de contamination. Décembre a été le dixième mois de baisse par rapport à l’année précédente, les réseaux ayant transporté 52,5 millions de passagers, soit une diminution de 65,8 % par rapport à décembre 2019.

La reprise s’est produite différemment d’une région à l’autre du Canada. Au Québec et en Ontario, l’achalandage a diminué de 79 %, passant de 161 millions de passagers en février à 26 millions en avril. La région a terminé l’année avec 33 millions d’usagers en décembre, soit une baisse de 69 % en glissement annuel.

Les provinces et territoires de l’Ouest ont connu une évolution similaire à celle du Québec et de l’Ontario, le nombre d’usagers ayant également diminué de 79 % au début de la pandémie. On a enregistré une baisse de 60 % des passagers par rapport à la même période en 2019.

Les provinces de l’Atlantique ont vu le nombre d’usagers chuter de 77 %, passant de 2,6 millions de trajets de voyageurs en février à 600 000 en avril. Depuis, l’achalandage est passé à 1,3 million de trajets en décembre, soit 48 % de son niveau d’avant la pandémie. La reprise d’activité a été la plus grande dans la région atlantique.

Les agences de transport en commun ont pris des mesures pour s’adapter à la situation. Par exemple, en Ontario, le réseau Go Transit de Metrolinx a connu une baisse de la fréquentation de plus de 90 %. La société de transport s’est adaptée en réduisant la fréquence de certaines liaisons comme la ligne express qui relie la gare Union de Toronto à l’aéroport Pearson de Toronto et en remplaçant les lignes les plus touchées par des autobus.