Le Boeing 737 Max 8, un nouvel aéronef, a été impliqué dans deux accidents mortels où 346 personnes ont perdu la vie.
Le premier accident est survenu le 29 octobre 2018 lorsqu’un vol de Lion Air en partance de Jakarta en Indonésie avec 189 passagers à son bord s’est écrasé en mer quelques minutes après son décollage.
Le deuxième accident est survenu le 10 mars 2019. Le vol d’Ethiopian Airlines venait de prendre son envol d’Addis Abeba en Éthiopie avec 157 passagers à son bord quand il s’est écrasé peu de temps après son décollage.
À la suite de l’accident de Lion Air, par mesure de précaution, Transports Canada (TC) a mis en œuvre des exigences supplémentaires de formation obligatoire pour les pilotes canadiens du Boeing 737 MAX 8 en collaboration avec trois opérateurs canadiens du MAX 8 (Air Canada, WestJet et Sunwing). Ces exigences canadiennes supplémentaires de formation dépassaient celles des autres pays.
À la suite de la tragédie d’Ethiopian Airlines le 10 mars 2019, les représentants de TC ont pris des mesures immédiates pour recueillir de l’information, évaluer les risques ainsi que les mesures à prendre. Ils ont communiqué avec des partenaires internationaux, des experts de l’industrie et des pilotes de Boeing 737 MAX 8 et ont considéré toutes les informations à mesure qu’elles étaient mises à leur disposition au cours des jours qui ont immédiatement suivis cet accident. Plusieurs autorités de l'aviation à l'étranger ont retenu l’avion au sol le 12 mars 2019.
Tôt le 13 mars, les experts de TC ont reçu des données satellites d’Aireon, une entreprise de système mondial de surveillance du trafic aérien, fournissant des indications à l’effet que l’appareil d’Ethiopian Airlines a connu des problèmes importants de contrôle de vol similaires à ceux qu’avait connus l’aéronef de Lion Air.
En s’appuyant sur ses données préliminaires et plus tard le même jour, le ministre des Transports a annoncé la fermeture immédiate de l’espace canadien aux Boeing 737 MAX 8 par mesure de précaution. Plus tard la même journée, les États-Unis ont imité le Canada en retenant au sol les Boeing 737 Max 8.
La Federal Aviation Association (FAA) des États-Unis, à titre d’État de conception, est responsable de certifier l’approche utilisée par Boeing pour régler les enjeux décelés qui ont contribué aux deux accidents. TC va valider toute certification de la FAA avant que les aéronefs puissent être remis en service au Canada.
Lors de la validation, TC a décelé à la FAA en avril 2019 d’autres principaux sujets de préoccupation à régler avant que ces aéronefs doivent être remis en service au Canada :
Niveaux acceptables de la charge de travail des pilotes;
Architecture des contrôles de vol;
Formation minimale requise pour les membres d’équipage; et
Performance de l’aéronef.
Les préoccupations identifiées par TC correspondent étroitement à celles des autres autorités de l’aviation, y compris l’Agence de sécurité de l’aviation de l’Union européenne (ASAUE) et l’Administration de l’aviation civile du Brésil (ANAC).
Quatre autorités de certification importantes, à savoir l’ASAUE, l’ANAC, TC et la FAA, ont travaillé en collaboration à la certification et à la validation des modifications de conception des Boeing 737 MAX 8 qui permettront le retour en service des aéronefs à l’échelle mondiale. Ceci implique de travailler à établir des exigences de formation communes.
L'objectif de ces efforts de collaboration est un retour en service global. Toutefois, TC a clairement indiqué aux autorités, aux opérateurs et au public que, au besoin et pour des raisons de sécurité, le Canada est prêt à exiger des procédures additionnelles (c.-à-d., une formation plus rigoureuse) au-delàs des autres pays, comme il l’a fait après l’écrasement du premier Boeing 737 MAX 8.
TC a été à l’avant-plan de la collaboration internationale avec les organisations de sécurité aérienne pour s’assurer qu’elles soient bien au courant de la certification et de l’analyse en cours ainsi que de la position du Canada à ce sujet. Plusieurs autorités compétentes ont indiqué qu’elles allaient examiner le travail de validation de TC pour aider à décider si les aéronefs doivent être remis en service ou non.
TC a également participé au Joint Operational Technical Review (JATR) avec la FAA, la National Aeronautics Space Administration (NASA) et d’autres administrations de l’aviation civile pour effectuer des examens techniques approfondis et indépendants du système de contrôle de vol des Boeing 737 MAX 8. Le 11 octobre 2019, la FAA a publié les résultats de l’examen et les recommandations du JATR.
Le National Transportation Safety Board (NTSB) des États-Unis a également publié son rapport d’enquête le 26 septembre 2019, suite à son investigation sur les Boeing 737 MAX 8. Le rapport comprenait sept recommandations étroitement liées aux préoccupations soulevées par TC dans sa lettre adressée en avril 2019 à la FAA et dont il s’intéresse toujours.
Le 25 octobre 2019, les autorités indonésiennes ont publié un rapport sur l’accident de Lion Air de 2018 qui contenait 26 recommandations, dont neuf à l’intention de la FAA. Certaines recommandations ont une portée similaire à celles du rapport du NTSB et de celui du JATR.
TC examine les recommandations dans les rapports du JATR, du NTSB et de l’Indonésie, qui répondent généralement aux problèmes ayant été identifié par TC en avril, tandis que le travail visant à remettre en service les Boeing 737 MAX 8 au Canada se poursuit.
TC continue également à travailler de près avec trois transporteurs aériens canadiens touchés par cette mesure, soit Air Canada, WestJet et Sunwing, dans le cadre du processus d’évaluation visant à autoriser de nouveau les vols de Boeing 737 MAX 8 dans l’espace aérien du Canada.
La validation de l’aéronef au Canada sera basée sur les modifications finales soumissent par Boeing et sur la position de la FAA au sujet de ces modifications à titre d’État de conception. La FAA a indiqué qu’aucune échéance n’a été fixée pour ce processus.
TC a clairement indiqué qu’il ne lèvera pas la restriction de vol des Boeing 737 MAX 8 avant d’être entièrement satisfait par l’entremise de son processus de validation que le fabricant et la FAA aient réglé toutes les préoccupations et que des exigences de procédures et de formation adéquates soient en place pour les membres d’équipage pour assurer la sécurité.