La géographie de la région du Nord du Canada est vaste et variée, les trois territoires représentant à eux seuls environ 40 % de la superficie totale du Canada et un très faible pourcentage de la population totale. Les contrastes géographiques vont de la taïga (forêts boréales) de la région subarctique à la toundra, au pergélisol et aux paysages arides de l’Arctique.
Le transport est essentiel pour les collectivités nordiques et les projets de développement économique dans l’Arctique canadien, mais les infrastructures de transport dans le Nord restent limitées. Cela rend difficile, long et onéreux l’acheminement de biens et de passagers vers les collectivités nordiques éloignées et en provenance de celles-ci. Le mode de transport « réalisable » varie dans le Nord, car la géographie unique du Nord pose certains défis au transport des passagers et des marchandises, ce qui nécessite un réseau de transport tout aussi unique.
De nombreuses collectivités nordiques sont très dépendantes du transport maritime en été. Les opérations de transport maritime dans l’Arctique permettent de réapprovisionner les collectivités côtières du Nunavut, du Nunavik et des Territoires du Nord-Ouest dotées d’un lien routier limité ou temporaire avec le sud du Canada. Ce transport maritime se caractérise par un réseau de navires-citernes et de navires à cargaison sèche réapprovisionnant Baffin, Kivalliq et Kitikmeot. Il comprend également des barges à fort tirant d’eau à destination de Kitikmeot et des collectivités côtières des Territoires du Nord-Ouest, ainsi qu’un réseau de barges le long du fleuve Mackenzie.
De nombreuses collectivités nordiques ne reçoivent qu’un seul service de transport maritime par an, et la saison de navigation est très courte (juillet à la mi-novembre). De plus, des services d’enlèvement de glaces épaisses sont nécessaires durant la basse saison. Les commandes de transport maritime doivent être passées environ un an à l’avance pour tout ce qui est nécessaire la saison suivante, notamment les équipements lourds, les matériaux de construction, les marchandises sèches, le carburant et les véhicules.
L’avion est le moyen de transport essentiel dans la région du Nord pour les voyages, les services essentiels (p. ex. les urgences médicales), le réapprovisionnement en toutes saisons (y compris la nourriture et le courrier), le tourisme et d’autres formes de développement économique. Le réseau aérien du Nord compte des transporteurs aériens réguliers qui assurent un service de ligne principale entre le sud du Canada et quatre portes d’entrée du Nord – Whitehorse, Yellowknife, Rankin Inlet et Iqaluit – soutenu par un vaste réseau de services de correspondance ou d’apport. Le réseau aéroportuaire du Nord soutient le service aérien grâce à un réseau de 80 aéroports exploités par les gouvernements territoriaux, ainsi qu’à un certain nombre d’autres aéroports exploités par des entreprises d’exploitation de ressources, des exploitants touristiques et des ministères fédéraux.
Le développement des infrastructures de transport de surface varie considérablement dans le Nord. Le Yukon possède le plus vaste réseau routier dans le nord du Canada, puisqu’il englobe la route de l’Alaska, la route du Klondike et les raccordements entre la route de Dempster et le passage intérieur et la côte de l’Arctique. Ce réseau relie la plupart des zones de production minière du territoire aux ports de mer et au port de Skagway situé dans le passage intérieur de l’Alaska. Il assure également la circulation directe des camions depuis Watson Lake en passant par la Cassiar Highway 37 en Colombie-Britannique jusqu’aux ports de Stewart, Kitimat et Prince Rupert dans le passage intérieur de C.-B.
Les routes du Yukon transportent la plus grande partie du trafic de surface du Nord en matière de tonnage. Les transports de surface dans les Territoires du Nord-Ouest ont tendance à varier, les personnes et les marchandises étant transportées par des routes praticables par tous les temps et des routes d’hiver dans l’ouest et le long de la vallée du Mackenzie jusqu’à une liaison ferroviaire avec le sud (par Hay River). Étant donné les fortes répercussions des changements climatiques sur le Nord, les saisons des routes d’hiver sont de plus en plus limitées et peu fiables. Le Nunavut et le Nunavik n’ont aucune liaison routière ou ferroviaire avec le sud du Canada. Tous deux disposent de routes limitées pour relier certaines collectivités, et sont fortement dépendants de la saison estivale limitée de navigation pour les marchandises en vrac et le carburant, et du transport aérien tout au long de l’année.