Vols russes à caractère humanitaire et enquête de Transports Canada

Chronologie

  • Le 26 février 2022 à 20 h 10 : Transports Canada (TC) a confirmé auprès de la société NAV CANADA son intention de communiquer un avis aux navigants (NOTAM) pour indiquer que l’espace aérien territorial du Canada serait fermé à tous les exploitants d’aéronefs russes. 
  • Le 27 février 2022 à 10 h 36 : TC a communiqué un NOTAM indiquant que l’espace aérien territorial du Canada était désormais fermé à tous les exploitants d’aéronefs russes. NAV CANADA a publié ce NOTAM à 10 h 40.
  • Le 27 février 2022 à 16 h 15 : Après la communication du NOTAM, une réunion a eu lieu entre des représentants de TC et NAV CANADA. Il y a été question du fait que les aéronefs en situation d’urgence liée à la sécurité aérienne seraient autorisés à pénétrer dans l’espace aérien territorial du Canada.
  • Le 27 février 2022 à 19 h approximativement : Le vol 111 de la compagnie aérienne russe Aeroflot, en provenance de Miami et à destination de Moscou, a pénétré dans l’espace aérien territorial du Canada. Le vol 111 d’Aeroflot a décollé de Miami le 27 février à 14 h 29, heure locale. Durant son trajet à destination de Moscou, l’aéronef a survolé des régions du Nouveau-Brunswick, du Québec et du Labrador.
  • Le 28 février 2022 à 15 h 17 : À la suite de cet incident, TC a donné une autorisation écrite claire et sans équivoque à NAV CANADA de refuser la prestation de services de la circulation aérienne aux vols qui enfreignent le NOTAM, et a précisé que cela comprenait les vols à caractère humanitaire, les vols d’évacuation médicale (MEDEVAC) et les vols de recherche et sauvetage (sauf s’il s’agit d’urgences déclarées).

Conclusions préliminaires de l’enquête de TC

  • Le vol 111 d’Aeroflot a indiqué qu’il était au courant du NOTAM, mais qu’il avait tout de même pénétré dans l’espace aérien canadien au motif qu’il s’agissait d’un vol à caractère humanitaire et qu’il avait obtenu « l’autorisation de voler ».
  • Le caractère spécial du vol a été communiqué par les contrôleurs aériens de la Federal Aviation Administration (FAA) des États-Unis aux contrôleurs aériens de NAV CANADA. 
  • Selon les protocoles de NAV CANADA en vigueur à ce moment-là, les contrôleurs aériens n’étaient pas autorisés à refuser l’accès à l’espace aérien à un aéronef en vol qui déclarait qu’il effectuait un vol à caractère humanitaire, un vol MEDEVAC ou un vol d’urgence.  

Mesures correctives de NAV CANADA – Enquête terminée

  • TC peut confirmer qu’après que NAV CANADA a reçu les directives écrites, elle a pris des mesures immédiates en mettant à jour les lignes directrices destinées au personnel, ainsi que la formation et les procédures d’exploitation, afin que cette situation ne se reproduise plus. Pour ce faire, elle a eu recours à un processus conforme à son système réglementé de gestion de la sécurité.
  • À la suite de cette première violation commise par le vol 111 d’Aeroflot, deux autres aéronefs russes ont voulu déclarer qu’ils effectuaient des vols à caractère humanitaire eux aussi, mais à la demande de NAV CANADA, la FAA leur a indiqué de se dérouter et de contourner l’espace aérien canadien.   Ces aéronefs se sont conformés à cette directive.
  • TC est satisfait des mesures correctives prises, lesquelles ont notamment donné lieu aux déroutements réalisés depuis l’incursion d’Aeroflot.

Poursuite de l’enquête sur les agissements d’Aeroflot

  • TC croit que l’équipage de l’exploitant (Aeroflot) de l’aéronef a agi intentionnellement de façon trompeuse en déclarant que son vol de passagers en provenance de Miami et à destination de la Russie était un vol à caractère humanitaire.
  • Par conséquent, le Ministère continue d’enquêter sur des allégations de faux signalements par Aeroflot de vols à caractère humanitaire. L’enquête suivra les mêmes procédures qu’une enquête récente au sujet d’un aéronef affrété par un citoyen russe ayant atterri à Yellowknife.
  • Ayant récemment examiné les transcriptions des interactions entre les organismes de contrôle de la circulation aérienne, Transports Canada, Aviation civile (TCAC) soumettra l’enquête sur Aeroflot au directeur régional local et à l’Unité régionale d’application de la loi, conformément aux procédures d’exploitation normalisées.
  • Les prochaines étapes consisteront à ce que les responsables régionaux mettent sur pied une équipe d’enquête et recueillent des renseignements supplémentaires auprès de NAV CANADA, d’Aeroflot et d’autres parties, s’il y a lieu.
  • En fonction des résultats des enquêtes en cours portant sur les agissements d’Aeroflot, le Canada dispose d’un certain nombre de recours, notamment l’imposition de sanctions administratives pécuniaires, et la suspension ou l’annulation des certificats d’exploitant aérien étranger. 

Autres incidents liés au NOTAM

  • Il convient également de noter qu’un aéronef immatriculé en Russie (un aéronef cargo de type AN-124) a atterri à Toronto avant que le NOTAM soit imposé.  Cet aéronef n’est pas autorisé à quitter Toronto, car ce type de vol n’est pas permis aux termes des exigences du NOTAM.
  • Un troisième aéronef – non russe mais ayant été affrété par un citoyen russe – a atterri à Yellowknife et a été signalé à TC par l’Agence des services frontaliers du Canada. Cet incident a donné lieu à une enquête approfondie, à la suite de laquelle l’exploitant, les pilotes et le passager russe qui avait affrété l’appareil ont reçu des sanctions administratives pécuniaires totalisant 24 000 $ CA, en application des dispositions du Règlement de l’aviation canadien.

Bâtiments et aéronefs russes – Aide-mémoire (détails complets dans la partie de questions et réponses)

Aéronefs

Vol 111 de la compagnie aérienne russe Aeroflot

  • Le 27 février 2022 à 19 h, le vol 111 de la compagnie aérienne russe Aeroflot, en provenance de Miami et à destination de Moscou, a pénétré dans l’espace aérien territorial du Canada. À la suite de cet incident, Transports Canada (TC) a fourni à NAV CANADA des directives écrites claires et sans équivoque selon lesquelles de tels vols ne devaient pas être autorisés à pénétrer dans l’espace aérien territorial du Canada. NAV CANADA a pris des mesures correctives immédiates, en mettant à jour les lignes directrices destinées au personnel, ainsi que la formation et les procédures d’exploitation, afin que cette situation ne se reproduise plus.
  • Le Ministère continue d’enquêter sur des allégations de faux signalements par Aeroflot de vols à caractère humanitaire. L’enquête suivra les mêmes procédures qu’une enquête récente au sujet d’un aéronef affrété par un citoyen russe ayant atterri à Yellowknife. En fonction des résultats des enquêtes en cours, le Canada dispose d’un certain nombre de recours, notamment l’imposition de sanctions administratives pécuniaires, et la suspension ou l’annulation des certificats d’exploitant aérien étranger (CEAE). 

Vol affrété russe ayant atterri à Yellowknife

  • Un aéronef affrété a atterri à Yellowknife le 1er mars 2022. Il transportait deux ressortissants étrangers russes.  TC a procédé à un examen de cet incident ainsi qu’à une enquête, en collaboration avec l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC). Ensemble, ils ont déterminé que l’exploitant et les personnes à bord de l’aéronef lors de ce vol contrevenaient au Règlement de l’aviation canadien (RAC). 
  • En application du RAC, TC a imposé des sanctions administratives pécuniaires (amendes) : le passager de nationalité russe qui avait affrété l’aéronef a reçu une amende de 3 000 $. L’exploitant de l’aéronef, Dunard Engineering Limited, dont le siège est situé à Genève (Suisse), a reçu une amende de 15 000 $.  Les deux pilotes ont reçu une amende de 3 000 $ chacun.

Vol no RA8078, exploité par Volga-Dnepr Unique Air Cargo, immobilisé à l’aéroport YYZ

  • Le vol no RA82078 est actuellement au sol à l’aéroport YYZ et n’est pas autorisé à décoller en raison d’un Avis aux navigateurs aériens (NOTAM) en vigueur. Une autorisation spéciale pour décoller à vide a été demandée. La demande d’autorisation spéciale a été refusée pour le vol de convoyage no VDA5855 en provenance de l’aéroport de Toronto (CYYZ) et à destination de l’aéroport d’Elizovo (UHPP). Il a été conseillé à l’exploitant de prendre des dispositions à plus long terme pour son équipage, de même que des dispositions pour l’entreposage de l’aéronef.

Bâtiments

MARIA DESGAGNES

  • Le bâtiment, qui porte maintenant le nom ARAM KACHATURIAN, est à quai à Montréal et n’a pas été exploité récemment.  Il fait actuellement l’objet de travaux d’entretien et d’inspections par TC.  Il faudra au moins deux semaines pour effectuer le reste des travaux.
  • L’agent maritime a reçu l’information nécessaire pour présenter à Affaires mondiales Canada (AMC) une demande de permis aux fins de l’obtention d’une exemption du Règlement sur les mesures économiques spéciales visant la Russie. Les partenaires du Centre des opérations de la sûreté maritime (COSM) travaillent avec AMC pour évaluer les prochaines étapes, s’il y a lieu.

LUDOGORETS

  • En ce moment, le bâtiment dérive en dehors de la zone économique exclusive (ZEE) du Canada. Le bâtiment, qui transporte de l’urée (engrais) en vrac chargée à Saint-Pétersbourg (Russie), est en attente d’un permis d’AMC pour l’obtention d’une exemption du Règlement sur les mesures économiques spéciales visant la Russie. AMC examine actuellement la demande de permis présentée.

BELASITZA

  • Le bâtiment, qui transporte de l’urée (engrais) en vrac, se trouve actuellement dans la partie orientale de l’océan Atlantique, en direction de Sorel (Québec).  Son arrivée est prévue pour le 25 mars. D’après l’analyse effectuée par les partenaires du COSM, aucun intérêt russe préoccupant n’a été recensé. Toutefois, une analyse plus approfondie sera effectuée après réception de la notification préalable à l’arrivée (NPA), document que le bâtiment n’a pas encore soumis.

FESCO ULISS

  • Le bâtiment a été informé de l’existence du Règlement sur les mesures économiques spéciales visant la Russie. ll a par la suite indiqué qu’il n’entrerait pas dans les eaux canadiennes et il a annulé l’escale qu’il avait prévu de faire au port de Trois-Rivières.