TRAN le 21 mars 2024, Séance d'information sur l'infrastructure au Canada

35. Cargaisons de céréales pendant les précipitations

Chargement des cargaisons de céréales sur les navires pendant les précipitations

Emplacement :  À l’échelle nationale, l’accent est mis principalement sur le port de Vancouver et les répercussions qui en découlent sur les chemins de fer et les provinces des Prairies.

Enjeu/source :  Exportations de céréales canadiennes, chaînes                                                                                               d’approvisionnement / TRAN

Date : mars 2024

Réponse suggérée

  • Transports Canada (TC) appuie activement l’élaboration de nouvelles approches pour charger le grain sur les navires par temps pluvieux, tout en accordant la priorité à la sécurité. Des essais sont actuellement en cours sur de multiples approches.

  • De plus, TC a tenu compte des pratiques exemplaires internationales et des leçons tirées d’autres pays, y compris les États-Unis, à des fins de comparaison avec le contexte canadien.

  • Il est important de noter que TC ne fera progresser que des approches qui protègent ou améliorent la sécurité des travailleurs qui chargent des navires et qui protègent la sécurité et la qualité des céréales d’exportation du Canada.

Réponses supplémentaires

Si l’on insiste sur les détails:

  • Transports Canada teste actuellement plusieurs nouvelles technologies et procédures. Plus d’information sur des résultats spécifiques sera partagée au cours des prochains mois.
  • Au fur et à mesure que les concepts seront prêts à être mis en œuvre, les employeurs et les syndicats travailleront ensemble pour s’assurer que les procédures opérationnelles protégeront la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs.

Si l’on insiste sur d’autres ports/pays:

  • Transports Canada comprend qu’un certain chargement pendant les précipitations se produit dans d’autres parties du monde. Ces cas s’accompagnent de conséquences et de compromis, dont le Canada est convaincu qu’il peut être évité grâce à l’innovation pour protéger à la fois la sécurité des travailleurs et la qualité et la salubrité des céréales d’exportation du Canada.

Information générale

  • Environ 75 % du grain canadien est exporté par la côte Ouest du Canada. En règle générale, par beau temps, le grain est chargé dans les cales d’un navire par une approche à coulée libre. Cela implique d’ouvrir les panneaux d’écoutille et de verser le grain dans la cale à un taux de chargement complet Trop d’humidité peut endommager le grain.
  • Pour éviter d’introduire de l’humidité pendant les précipitations, le grain peut être chargé dans les cales du navire par une approche de trou d’alimentation. Cela implique de laisser les panneaux d’écoutille fermés et de charger le grain à travers des tuyaux insérés à travers un trou (environ 3 pieds de diamètre) dans le couvercle de l’écoutille du navire. Cependant, cette méthode de chargement est inefficace pour les raisons suivantes :
    • Les exigences de sécurité lorsque vous travaillez sur des panneaux d’écoutille ont une incidence importante sur l’efficacité de la charge sous la pluie. Plusieurs audiences d’arbitrage depuis 2005 ont abouti à une décision de 2018 basée sur le Règlement sur la santé et la sécurité au travail maritimes (MOHSR), qui exige que les terminaux utilisent des garde-corps et des systèmes de pare-chutes lorsque les gens sont sur des panneaux d’écoutille. Cette approche peut prendre des heures à mettre en place et à démonter et nécessite une grue et une main-d’œuvre supplémentaire.
    • La poussière céréalière peut s’accumuler dans une cale fermée qui, à des concentrations élevées, peut introduire un risque d’explosion. Pour minimiser la poussière, le taux de chargement est souvent environ 60% plus lent que la normale. La pratique actuelle exige qu’une personne reste sur le capot de l’écoutille avec une jauge manuelle pour surveiller visuellement la concentration de poussière. De plus, les cales des navires ne peuvent être que partiellement chargées avec cette méthode.
  • Compte tenu de la complexité et des problèmes de sécurité, la plupart des terminaux choisissent de ne pas charger pendant les précipitations et, par conséquent, les sociétés céréalières estiment que les terminaux maritimes en Colombie-Britannique perdent de 30 à 60 jours de productivité par année en raison de la pluie. Ces inefficacités et arrêts peuvent avoir des répercussions négatives sur l’ensemble du réseau de transport, augmentant l’utilisation des ancrages et la congestion ferroviaire, en particulier pendant les périodes de pluie soutenue pendant de nombreux jours.
  • Bien que certains intervenants affirment que les terminaux peuvent charger sous la pluie dans d’autres juridictions, comme les États-Unis, il peut s’agir d’une simplification excessive et très peu de terminaux chargent des cargaisons de céréales sensibles à l’humidité pendant les précipitations. Quorum Corporation a effectué une analyse, trouvant certaines différences clés. L’intensité, la fréquence et la durée de la pluie à Vancouver sont différentes de celles du Nord-Ouest pacifique des États-Unis, ce qui fait que les terminaux et les sociétés céréalières prennent des décisions commerciales différentes. La structure tarifaire imposée par les terminaux maritimes sur les navires à leurs postes d’amarrage est différente et, bien qu’à court terme, elle encourage un certain chargement pendant les précipitations, à plus long terme, les contre-frais intégrés aux taux du marché pour l’expédition ont une incidence négative sur la compétitivité globale. Par conséquent, la réputation de qualité et le prix du marché des céréales du Pacifique Nord-Ouest des États-Unis en souffrent. De plus, les investissements en capital importants passés dans des auvents fixes ne fonctionnent pas bien et n’ajoutent qu’une capacité très limitée de chargement sous la pluie.

Groupe de travail

  • En décembre 2022, TC a convoqué un groupe de travail composé de la BC Maritime Employers Association (BCMEA), de l’International Longshore and Warehouse Union (ILWU), des terminaux céréaliers, des débardeurs et d’Agriculture et Agroalimentaire Canada afin de mieux comprendre les défis et de cerner, d’explorer et de mettre en œuvre des solutions à court et à long terme.
  • Le groupe de travail sur le chargement du grain s’est réuni à plusieurs reprises et a cerné certaines approches générales qui méritent d’être explorées au printemps 2023.
  • Transports Canada continue de travailler directement avec un plus petit groupe de candidats de l’industrie (exploitants de terminaux, débardeurs). Le Ministère a travaillé avec ce petit groupe, ainsi qu’avec certains exploitants individuels, pour faire progresser l’élaboration de plusieurs concepts prometteurs et nous mettons actuellement à l’essai 3 à 5 prototypes. Certains tests sont effectués dans des terminaux tandis que d’autres sont effectués sur d’autres sites.
  • Les approches novatrices se concentrent en grande partie sur la capacité de charger un navire sans obliger les gens à monter sur le capot d’écoutille, ce qui est important à réaliser compte tenu de la longue histoire de conflit et de méfiance entre les employeurs et les employés au sujet des exigences de travail en hauteur.

Prochaines étapes

  • Les concepts avancés comprennent les processus, l’innovation de la technologie et du nouvel équipement, la fabrication sur mesure, la réaffectation de la technologie existante et la facilitation du soutien aux essais de la Commission canadienne des grains et d’autres autorités. Le Centre d’innovation de TC appuie (avec un financement) les expériences et les essais visant à mettre les concepts à l’état de préparation.
  • Au fur et à mesure que les concepts atteindront un niveau de préparation et que les essais seront terminés, il sera nécessaire d’élaborer des procédures opérationnelles et des programmes de formation. Ce processus peut prendre un certain nombre de mois. Mais il serait raisonnable de croire que certaines méthodes pourraient être mises en œuvre avant le début de la saison d’expédition du grain en septembre.
  • En fin de compte, l’objectif est de récupérer le temps d’exploitation dans plusieurs terminaux pendant une partie ou la totalité des quelque 30 à 60 jours de pluie par an à Vancouver, tout en améliorant la sécurité en éliminant la nécessité pour les gens de travailler en hauteur. Bien qu’il n’y ait pas de solution unique, une combinaison d’approches peut entraîner des améliorations significatives de l’efficacité.
  • Dans un secteur hautement concurrentiel, les solutions peuvent profiter inéquitablement aux terminaux maritimes en raison de leur capacité, de leur équipement, de leur emplacement et de leur conception. Il est probable qu’une variété de points de vue mitigés seront exprimés sur les solutions au fur et à mesure qu’elles commenceront à être dévoilées et mise à l’essai.